vendredi 15 juin 2018

Zoom sur mon parcours d'écrivaillon.

On me demande souvent comment j'ai réussi à me faire publier. Parfois aussi, on me présente comme étant "écrivain". Et ça me flatte, c'est sûr, mais je me fais souvent l'impression d'être un peu un imposteur. Comme si écrire un livre et trouver un éditeur (même tout petit - soyons réalistes) était un acte héroïque !

Il se trouve que je n'ai pas de don particulier. Tout ce que je sais faire, je l'ai appris soit à l'école, soit en lisant énormément, soit pendant les cours particuliers (intensifs) dispensés par mes parents, soit sur le tas, dans le cadre de mes différents emplois. Mais j'avoue : j'aime raconter des histoires. J'aime provoquer des réactions chez mes lecteurs. Et puis j'ai eu beaucoup de chance, c'est vrai.

En 2006, Laurent Caudine et Jenofa Cuisset ont créé les éditions associatives Astobelarra - Le Grand Chardon. C'était pour la sortie du premier recueil de chroniques de Laurent, ses "pensements" qu'il avait commencé par publier sur son blog, avant de décider de les sortir au format papier. 12 ans plus tard, l'association a publié 37 livres écrits par une vingtaine d'auteurs différents.


J'ai eu la chance de rencontrer Laurent à cette période. A l'époque, j'étais correspondant local de presse pour Sud-Ouest (édition Béarn et Soule) et je m'occupais avec deux (trois, en fait) collègues d'un site d'informations en ligne que nous avions créé, tout en étant salarié d'une industrie locale. 

Tout comme Laurent, j'écrivais également des billets sur mon blog et en 2006, j'avais entrepris d'y raconter mon expérience avortée de berger dans les Pyrénées. Je n'avais à l'origine aucune intention de faire quoi que ce soit d'autre de ces textes. C'était surtout un défouloir car il m'a fallu 10 ans pour arriver à poser des mots sur cette expérience douloureuse. Je voulais juste qu'elle soit lue sur mon blog, alors j'ai pondu trois textes ironiques racontant cette histoire d'apprenti pâtre, mais toujours en tâchant d'éviter l'auto-apitoiement, autant que possible. Laurent les a lus et m'a appelé un jour. Mais ça, tu devrais les publier sous forme de livre !, m'a t-il assuré. Et c'est ainsi que, petit à petit, il m'a convaincu de me lancer dans ce projet, me proposant même de le commercialiser sous l'estampille de sa toute jeune maison d'édition.

J'ai donc conceptualisé mon produit de A à Z, de l'écriture au packaging en passant par la promotion. Je le fais encore aujourd'hui. C'est du boulot, mais j'aime ça et surtout : c'est une liberté que nous permet le format de notre structure. "Mauvais berger !" a connu un succès local assez intéressant (un peu plus de 600 exemplaires vendus, soit 10 fois plus que le livre de Christine Boutin, et plus que ceux de Raffarin, Bartolone, Jouanno, Cambadélis ou Sapin...). Le livre continue à se vendre encore aujourd'hui et une version  augmentée "ultime et définitive" devrait sortir dans le courant de l'année. Je n'ai jamais touché un centime sur les ventes de cette tranche de vie, et pour cause : j'ai volontairement cédé mes droits à Astobelarra. Tout ce que je voulais, c'était être lu et que les recettes liées aux ventes de cet ouvrage permettent la publication d'autres livres. Et j'ai été exaucé ! Grâce à "Mauvais berger !", Astobelarra a pu financer la sortie des "paroles du chef Seattle", illustrées par Gonzalo Etxebarria.

Du coup, je me suis davantage investi dans l'association. Tour à tour secrétaire, puis président en 2010, puis à nouveau secrétaire depuis 2014, j'ai écumé les salons du livre mais je me suis également occupé de l'édition d'un certain nombre de livres, du graphisme des couvertures (notamment de la collection Mozaik) ou des relations presse et du community management.

Après Mauvais berger, je me suis dit : Bon, si tu as pu écrire un livre à partir de ton histoire à toi, tu dois être capable d'écrire un vrai roman, avec un récit et des personnages fictifs ! Dont acte.

Et c'est ainsi qu'en novembre 2008, après une journée de travail bien remplie à arpenter Second Life sous perfusion de caféine, j'ai eu un songe. J'ai rêvé de l'histoire de "L'infection" et j'ai tout retenu en l'écrivant dans un petit carnet. Je ne vais pas dire que nous avons créé la collection Mozaik exprès afin que je puisse publier cette trilogie (car ce serait un abus de langage), mais bon... Je mentirais si je disais que je n'y avais pas pensé, à l'époque. Le premier livre sorti dans cette collection en mars 2012 est celui de Pierre Gastéréguy : "Doux comme un mouton". Puis ce fut au tour de "L'infection T1 : Contage", deux mois après.

Cinq ans plus tard, alors que l'asso se trouvait quasiment dans une impasse financière, j'ai lancé une souscription en ligne pour pouvoir sortir le tome 2, sur la suggestion appuyée de notre présidente Marjorie Vandevenne. Je n'avais pas grand espoir (après une première expérience mitigée en 2013) et pourtant, bien m'en a pris : grâce au site de crowdfunding HelloAsso et en me démenant comme un beau diable, j'ai pu obtenir 1555€ qui nous ont permis de financer l'impression de "L'infection T2 Pandémie", mais également de relancer la machine pour les romans suivants. Preuve, s'il en fallait une, que quand on veut, on peut ! 

Mais pour moi, la réussite de ces différentes campagnes de souscription depuis septembre 2017, c'est la preuve que nous avons un lectorat qui nous soutient et qui apprécie notre travail.

Depuis 2-3 semaines, j'ai recommencé à rédiger l'ultime tome de ma trilogie. Quelques pages, tout au plus, pour le moment. Après la sortie du tome 2, je me suis octroyé quelques mois de "vacances" (oui, enfin c'est un grand mot : j'ai toujours un travail rémunéré à côté car il faut bien manger, hein ?) histoire de me reposer la cervelle. Mais il va falloir que je m'y remette vite, d'autant que le synopsis est prêt.

Je sais que j'en suis très loin, mais ce que j'aimerais par dessus tout, ce n'est pas de gagner au Loto (quoi que... ça résoudrait le problème), mais de pouvoir me consacrer à l'écriture (et à l'édition de livres pour Astobelarra) à 100% de mon temps. Malheureusement, je pense que ce temps - celui de la retraite - n'est pas encore arrivé.
Mais quoi ? 16 ans, ça passe vite, regardez : entre le moment où j'ai eu l'idée du T1 de L'infection et aujourd'hui, 10 ans ont déjà filé ! 😂

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