En ce moment, je suis en train de lire "Écriture, mémoires d'un métier", par le grand Stephen King. C'est, comme toujours chez cet auteur, un livre captivant ; on n'est plus dans le roman mais plutôt entre la tranche de vie et l'essai, cette fois-ci.
Pour le moment, et bien que je n'aie pas le tiers du quart de la moitié du talent de cet auteur génialissime (un de mes modèles, assurément), je trouve ce texte très rassurant. En gros, il y raconte la genèse de sa passion pour l'écriture, ou comment Stephen King est un jour devenu Stephen King... C'est rassurant parce que dans son parcours, je vois des choses, des indices qui font écho au mien, aussi insignifiant soit-il.
Alors j'ai réfléchi. De quand pouvait bien dater ma propre passion pour l'écriture? Quels sont les indices que j'aurais dû voir et qui auraient dû me permettre de comprendre plus tôt vers quoi je me dirigeais?
Du plus loin que je me souvienne, je devais avoir 9 ans la première fois. C'était quelque part entre Noël et le premier janvier. A l'époque, il y avait toujours des vieux Péplums plein de Charlton Heston qui passaient à la télé, à cette période de l'année. Celui dont je parle se passait en Egypte ou en Grèce, mais je serais bien en peine de vous en donner le titre...
Toujours est-il que j'avais regardé cette histoire avec grand intérêt, en pyjama/robe de chambre, lové sur le canapé du salon entre mon grand-père et mon arrière grand-mère maternels. Dès que le générique de fin est apparu à l'écran, je me suis rué dans les WC pour récupérer quelques cartons de PQ (en ce temps-là, mes parents n'achetaient pas des rouleaux de papier-toilettes, mais des paquets entourés de cellophane et rigidifiés au moyen de deux petits cartons de 10 cm par 15, qui me servaient à faire plein de trucs créatifs autant qu'utiles, comme un bruiteur de mobylette pour mon vélo ou encore de faux étrons, par exemple).
Et c'est ainsi que, assis à même la moquette et à l'aide de mon meilleur crayon à papier HB, j'ai commencé à retranscrire soigneusement tout le film, du moins tout ce que j'en avais compris avec mon cerveau d'enfant. Dans mes souvenirs, c'était un vrai roman, écrit comme du Vernes ou du Hugo (bien qu'à l'époque, je n'aie sans doute encore pas lu un seul de leurs livres)... J'ai dû remplir une dizaine de cartons, recto-verso de cette vilaine écriture de pattes de mouche dont j'ai le secret.
Tout fier de moi, je suis allé montrer le fruit de mon travail à mon grand-père, qui somnolait sur le canapé où je l'avais laissé une paire d'heures plus tôt. Celui-ci m'a lancé un regard cotonneux, puis a consenti à feuilleter distraitement mon oeuvre. "C'est très bien tout ça, m'a t-il dit. Mais pourquoi tu n'écris pas une vraie histoire de ton invention?" Je n'ai pas su trouver de réponse. Dans son livre, King, lui, écrit ceci : "l'imitation précède la création" et il avait raison.
Je ne sais pas ce que j'ai fait de ces cartons. Ils ont dû finir à la poubelle un jour de grand rangement. A moins que ma mère ne les ait trouvés et conservés quelque part?
Je ne sais pas ce que j'ai fait de ces cartons. Ils ont dû finir à la poubelle un jour de grand rangement. A moins que ma mère ne les ait trouvés et conservés quelque part?
Des années plus tard, toujours à Noël (il me semble), il y a eu l'épisode avec mon copain Eric, puis la rédaction scolaire qui m'ont ouvert les yeux. J'ai déjà raconté ces histoires ici. La même année, je me rappelle avoir participé à un salon du livre à Cognac. J'avais été interviewé par un correspondant local de Sud-Ouest auquel j'avais raconté "mon admiration pour l'intégrale de l'oeuvre de Zola". J'avais tout juste dû lire (et encore : avec quelques difficultés) la quatrième de couverture d'un des volumes de la saga Rougon-Macquart! Quel "grand conteur d'histoires" j'étais, quand même. ^^
Puis, en classe de seconde, j'ai participé au journal de mon lycée qui s'appelait la "Glossolalie" et qu'on vendait 5 francs (un peu moins d'un euro) l'unité dans la cour de récréation, en tant qu'illustrateur d'abord, puis en tant que rédacteur dans un numéro préparé pendant l'année de première mais qui n'est jamais sorti, faute de cohésion et de motivation du reste du groupe.
Quelques années plus tard, autour de 1995, j'ai contacté le journal du quartier où je vivais (le "Can'Arlacais" à Mérignac Arlac, en banlieue bordelaise) pour y créer un petit personnage emblématique (un canard, en toute logique) ainsi que pour y publier quelques chroniques de bandes dessinées à la rubrique "le bédévore".
Ce n'est que bien plus tard encore, à l'horizon 2000 (j'allais sur mes 30 ans), lorsque j'ai commencé à collaborer au journal Sud-Ouest (édition Béarn et Soule) et à "la semaine du Pays basque" que j'ai enfin compris ce que j'aimais faire, ce que je voulais faire de ma vie. Je voulais raconter des histoires, d'article en portrait, de chronique en compte-rendu.
Ce n'est que bien plus tard encore, à l'horizon 2000 (j'allais sur mes 30 ans), lorsque j'ai commencé à collaborer au journal Sud-Ouest (édition Béarn et Soule) et à "la semaine du Pays basque" que j'ai enfin compris ce que j'aimais faire, ce que je voulais faire de ma vie. Je voulais raconter des histoires, d'article en portrait, de chronique en compte-rendu.
La suite, vous la connaissez : j'ai commencé par raconter la mienne (Mauvais berger!) que j'ai rédigée en quelques nuits sur un coin de table. J'ai poursuivi par le premier tome de L'infection, roman fantastique que j'ai travaillé et mûri pendant trois ans et demi, de novembre 2008 à mai 2012. Le tome 2 devait paraître en 2014, mais...
Après des mois de procrastination pendant lesquels j'oscillais entre mauvaise foi, fainéantise et nécessité (bien réelle) de créer une nouvelle vie de famille, j'ai décidé de me remettre à l'écriture de ma trilogie. C'est décidé, je m'y replonge pendant les congés de Noël... J'ai tellement d'autres histoires folles à inventer!!!
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