mardi 1 octobre 2019

Une petite interview à l'attention de la presse...

Un très mauvais berger...
Le travail d'éditeur, c'est aussi de déterminer pour chaque livre les éléments de langage qu'on va donner à la presse. Et ceci en conservant le ton spécifique de l'auteur. D'où ces petites interviews qu'on a l'habitude de publier dans la gazette d'Astobelarra. Enfin, quand on y pense et qu'on a le temps de s'y prêter...

Rappelez-nous comment est né « Mauvais berger ! » ?

EHB : Si je réponds « dans la douleur », ça va faire un peu trop mélodramatique ! Il me faut revenir à la genèse. Pour résumer, il y a 20 ans, je travaillais dans une grande ville d’Aquitaine. Je ne me voyais absolument pas y élever des enfants et c’est ainsi que j’ai démissionné pour venir suivre une formation indemnisée de berger ovin à Menditte, en Soule, dans les Pyrénées Atlantiques. J’ai fait 2 ans d’études supplémentaires pour avoir ces brevets professionnels (BPO puis BPREA) qui permettent d’obtenir les aides de l’état et de l’Europe afin de créer son exploitation et s’y installer en tant qu’agriculteur. Ces aides financières étaient conditionnées au suivi d’un stage de 6 mois obligatoire en exploitation. Aussi, ai-je choisi d’en effectuer une partie en estives, dans le Béarn. C’est cela que je raconte, dans « Mauvais berger ! », dont l’essentiel a été écrit 10 ans plus tard en 3 nuits, lorsque je travaillais à l’usine. Il faut croire que c’était bien mûr, alors c’est sorti très vite ! Je l’ai d’abord publié sur mon blog, mais il est devenu « un vrai livre » à la faveur d’une rencontre décisive avec Laurent Caudine et les éditions Astobelarra – Le Grand Chardon. Aujourd’hui, je ne suis toujours pas berger, mais je suis resté vivre en Soule où je crois avoir trouvé ma place.

Vous en parliez depuis des années, elle est enfin là. Pourquoi avoir voulu sortir cette version augmentée ?

EHB : Quand la première version est sortie, en 2008, je la croyais complète. Mais au fil des mois et des années qui ont passé, d’autres souvenirs me sont revenus en mémoire. Tout comme les précédents, j’ai eu envie de les sortir de moi, de les écrire et je les ai d’abord publiés sur mon blog (www.etiennehboyer.blogspot.com) en tant que « bonus ». A un moment donné, j’ai arrêté d’avoir ces réminiscences, ou du moins, les dernières qui me sont apparues ne sont pas publiables en l’état. Du coup, j’ai décidé de couper définitivement la vanne et j’ai remanié le texte d’origine pour lui ajouter ces anecdotes supplémentaires et en faire cette édition « ultime ». Nous avons également choisi de changer de format : je trouve que le format poche est plus sympa, plus facile à tenir et à transporter. Du coup, il y a 80 pages de plus que la première version, mais le livre est aussi moins cher !

Pouvez-vous nous préciser de quoi parlent ces nouvelles anecdotes ?

EHB : Je trouvais le texte initial un peu sec. Ça manquait de « poésie », d’ambiance, d’expériences. J’ai raconté quelques souvenirs, quelques pensées… Je parle du brouillard et de l’orage en montagne, de la période de « Lutte » (c’est le nom donné à la reproduction des moutons), de l’art de siffler les brebis, d’hygiène et de promiscuité dans les cayolars, de musique, de tics de langage, de canif qui ne coupe pas… Il y a un peu de tout, en fait et j’ai même rajouté une ou deux illustrations. 
J’aurais aimé parler d’une personne emblématique de ces 6 mois en estives, mais c’est quelqu’un qui m’a laissé un bon souvenir. Les histoires que j’aurais eues à raconter sur elle ne l’auraient vraiment pas mise en valeur, alors j’ai préféré renoncer. Pourtant, elles étaient très « croustillantes » (j’en ris encore quand j’y repense), mais je ne suis pas quelqu’un de méchant. Je ne tacle que les personnes qui le méritent vraiment. 

« Il faut prendre ce livre comme une sorte de clin d’oeil bienveillant qui dirait : attention ! Berger, ce n’est pas ce que vous croyez !»


Quels sont les retours sur ce livre ?

EHB : Ils sont plutôt positifs. On en a quand même vendu pas loin de 1000 depuis 2008. C’est un des Best-sellers d’Astobelarra et j’en suis très fier. Les lecteurs le trouvent facile à lire (c’est un témoignage – il est écrit un peu comme on parle) et relativement drôle, malgré la gravité du sujet : le harcèlement moral au travail. Et de fait, je ne voulais surtout pas que ce soit larmoyant. J’ai donc construit le récit comme un huis-clos policier – un peu malgré moi puisque c’est une histoire vraie. Sans tricher sur la véracité des événements et de mon ressenti, Je me suis débrouillé pour séquencer avec des « Cliffhangers », de façon à ce que le lecteur ait vraiment envie d’aller au bout de l’histoire pour découvrir à quelle sauce le narrateur sera mangé.
En outre, à plusieurs reprises lors de salons ou de marchés auxquels participe mon éditeur, j’ai eu la surprise de rencontrer des personnes qui ont vécu la même chose que moi (et avec les mêmes protagonistes !!!), ce qui m’a d’abord rassuré (je n’avais ni rêvé ni inventé ce que j’avais vécu et raconté) et ensuite conforté dans l’idée que ce livre est nécessaire. Quand on vient d’ailleurs et qu’on souhaite devenir berger, on est souvent loin de s’imaginer à quoi – et surtout à qui – on peut être confronté. Je ne dis pas que tous les agriculteurs sont des monstres ni que berger est un métier dégueulasse, loin de là, mais il faut prendre ce livre comme une sorte de clin d’œil amical : attention, ce n’est pas ce que vous croyez !


Où le trouve-t-on ?

EHB : Il n’est pas encore partout dans le département des Pyrénées Atlantiques, mais tous les libraires de France et de Navarre peuvent le commander directement auprès des éditions Astobelarra. 
Sinon, il est chez Xibero’Bio à Mauléon-Licharre et à la librairie L’escapade, ainsi qu’à la boutique Totone Christobal et au centre culturel E-Leclerc à Oloron Sainte-Marie. Sinon, on peut toujours le commander sur le site Internet de l’éditeur www.astobelarra.fr.


Maintenant que ce livre est terminé, quels sont vos prochains projets ?

EHB : Actuellement, je travaille sur trois projets distincts. La suite (et fin) de ma trilogie fantastique « L’infection », qui est, pour ainsi dire, le principal travail en cours (le tome 1 est sorti en 2012, le tome 2 en 2017 aux éditions Astobelarra). 
Parallèlement, je suis sur la rédaction d’un autre roman que j’ai appelé « Les routes du crépuscule », qui sera une sorte d’histoire d’amour un peu fantastique, sur le thème de l’échec, des regrets, de la résilience… mais assez loin des standards à la mode de la « Feelgood Lit ». Là aussi, tout est prêt. Il ne reste qu’à rédiger, ce que je fais à mes moments perdus. 
Le troisième projet me tient tout particulièrement à cœur et monopolise l’essentiel de mes pensées du moment. Il est toutefois encore au stade de la réflexion (moyennement avancée) : je souhaite faire un livre pour promouvoir les cayolars ouverts de Soule. Je suis fan de randonnée, je dors régulièrement dans ces anciennes cabanes de berger restaurées (on y revient, à la thématique des estives en montagne !) et j’ai envie de partager cette passion avec les gens. Mais si je dois faire ce livre, ce sera en étudiant tous les tenants et aboutissants dans le détail et avec l’approbation des personnes concernées (bergers, assos de randonneurs, office de tourisme, et bien sûr : mon éditeur…). Je ne tiens pas à me sentir (ou être tenu pour) responsable des dégradations éventuelles que les touristes de tout poil pourraient commettre par la suite, donc je dois absolument « bétonner » ce travail. 
En résumé, sa sortie n’est pas pour demain !


Retrouvez cette interview et bien d'autres dans la prochaine Gazette des éditions Astobelarra.

mercredi 17 juillet 2019

Mauvais berger ! en version poche et augmentée sort le 11 août 2019 !

Le teaser officiel de la version poche, augmentée, ultime et définitive de "Mauvais berger !" est désormais sur Youtube. Le livre, lui, sort le 11 août à l'occasion du salon du livre du Camping **** Le Verdoyer et devrait être en librairie dans les jours qui suivent ! Et entre 2008 et 2019, il a gagné 88 pages et perdu 1 euro ! Cherchez l'erreur ? 

mercredi 19 juin 2019

NOUVEAU ROMAN sur le feu : Les routes du crépuscule

Hier, j'ai lancé un sondage sur ma page facebook  auteur et mon compte Instagram. Je proposais à mes followers de voter pour la couverture qui leur donnerait le plus envie d'ouvrir ce prochain livre que j'ai en tête et dont je vais vous parler ci-après. Il semble que c'est le visuel avec les enfants qui remporte le plus de succès ; alors pour l'instant, ce sera celui-là, ci-contre, qui servira de support de communication. Enfin jusqu'à ce que j'aie (ou non) une épiphanie...

Quand on est "auteur", on devrait toujours avoir un carnet avec un stylo près de soi, et notamment sur sa table de nuit. Car c'est souvent la nuit, en rêve, que viennent les idées. En tout cas, c'est mon cas à moi.

Il y a deux semaines, j'ai fait un de ces rêves tellement réalistes que j'ai cru un instant que je l'avais vraiment vécu, une fois réveillé. C'était une histoire complète. Exactement comme lorsque j'ai rêvé de L'infection il y a 11 ans.

Alors je ne vais rien divulgâcher pour le moment, mais voici le pitch : Que feriez-vous si l’on vous proposait de refaire votre vie ? Un couple à la dérive va tenter l'expérience, pour le meilleur et pour le pire. En fait, il s’agira d’une parabole sur le thème des regrets, mais aussi du deuil, de la résilience et de la rédemption. Ce sera un roman plutôt dramatique mais avec un peu d'humour quand même, un peu de fantastique, un peu de Bushcraft, un peu de sexe, et beaucoup d'introspection. Ce n'est pas à proprement parler du Feelgood Lit., un concept super à la mode en ce moment, ce serait même l'inverse. De la Feelbad Lit. :-D
Enfin, rien de super original, me direz-vous... 
C'est je genre de sujet qui a déjà été traité mille fois et en mille fois mieux que ce que je ne pourrais jamais pondre. Sans doute. Mais c'est l'histoire que j'ai envie de raconter aujourd'hui, et je vais y consacrer mes prochaines minutes de disponibilité pour les 3-4 prochains mois.


Attention, ça ne veut pas dire que je lâche L'infection T3 : Sepsis ! Disons que j'ai besoin de laisser ce récit maturer pour pouvoir mieux y retourner. J'ai l'intuition que Les routes du crépuscule est plus facile à écrire, plus récréatif et plus prêt, surtout. Donc je ne vais pas contrarier mes instincts. 

Je ne sais pas aujourd'hui s'il sera publié dans la collection Mozaïk chez Astobelarra. Aucune idée, vraiment. Le "packaging" que j'ai monté autour de la couverture, c'est juste pour présenter un produit fini. Mais je pense que ça devrait plaire... J'ai déjà transmis le synopsis à ma Présidente et à Constance Dufort et ça eu l'air de les emballer. On verra bien ce qu'en pensent les collègues de l'asso ^^


Je ne tarderai pas à vous publier un extrait de ce roman dans les jours qui viennent, histoire que vous vous fassiez une petite idée de ce à quoi ça pourra ressembler. Restez branchés ! 



mardi 18 juin 2019

Mauvais berger (BONUS) : mon rapport de stage !


Je sais que certains d'entre vous, lecteurs, ont soit effectué le BPO ou le BPREA option ovins/lait, soit effectué un stage chez un berger. Et si vous avez seulement aimé "Mauvais berger !", cet article pourrait vous intéresser malgré tout.
J'ai mis le temps (20 ans, quand même !!!), mais j'ai enfin  réussi à remanier mon rapport de stage. Vous pouvez le lire en ligne ici : http://www.astobelarra.fr/Documents/MB-rapport-de-stage.pdf.

J'ai refait les tableaux et les schémas, mais j'ai laissé les prix d'époque (en francs) car j'ai eu la flemme de convertir et chercher les prix actuels. On aura qu'à dire que c'est une "photographie" noir et blanc de mon exploitation agricole virtuelle à un instant T, mais que j'ai colorisée avec Photoshop.

C'est une exploitation "virtuelle" car j'ai tout inventé de A à Z, en me basant principalement sur mes cours de zootechnie, de phytotechnie et d'économie. Comme je devais produire un rapport de stage mettant en scène mon exploitation agricole et mes projets, pour obtenir mes diplômes, je me suis résolu à tout créer "from scratch". Rien de tout ça n'existe pour de vrai. Seule l'histoire tragi-comique que je raconte dans mon livre est véridique.

Si vous n'avez pas encore lu "Mauvais berger !", c'est ici qu'on l'achète :
http://astobelarra.fr/collection-humeurs-et-temoignages/10-mauvais-berger.html ^^


mercredi 5 juin 2019

Preum's dans la gazette le daily Verdoyer !


Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais l'an dernier, nous sommes allés, Constance Dufort, Thomas Ponté et moi-même au premier salon du livre organisé au camping **** Le Verdoyer, dans le Périgord vert, chez mon pote Floris Ausems. Je n'avais pas fait de compte-rendu de l’événement dans ce blog, mais ça s'était tellement bien passé que je me suis juré d'y retourner s'il y en avait un prochain. Eh bien voilà : c'est programmé pour le 11 août ! En attendant, Raphaël Grangier, auteur de polars que j'ai eu le plaisir de rencontrer là-bas et co-organisateur du salon m'a passé à la question pour la gazette "le daily Verdoyer", histoire de communiquer un peu sur ce salon du livre naissant et prometteur. Je suis même le premier à y être passé !
Pour des questions de référencement sur les moteurs de recherches, je vous copie-colle les questions/réponses ci-après. La gazette originale est téléchargeable ici !

— Etienne, comment allez-vous ?
— Ben bien ! Il fait beau, c’est bientôt l’été. On ne va pas se plaindre !?

— C’est la première fois que vous venez sur le salon du Verdoyer ?
— Non, la seconde. Je suis venu l’an dernier avec Constance Dufort et Thomas Ponté, de la team Astobelarra (maison d’édition souletine). C’était bien chouette de partager ces moments avec la team Cairn, dans un cadre aussi sympa que celui du Verdoyer!

— Qu’est-ce qui vous a donné envie de revivre cette aventure ?
— Bon, déjà, je connais Floris (Ausems, le patron du camping Le Verdoyer) depuis l’âge de 11 ans. On était au collège ensemble à Cognac. Je viens le voir, lui et sa petite famille, depuis quelques années. En fait, depuis qu’on s’est retrouvés grâce à Facebook ! Donc quand il m’a parlé du premier salon (l’an dernier), j’ai évidemment sauté sur l’occasion et personne n’a regretté, dans la team !

— Parlons un peu de vous… Vous êtes plutôt plage ou montagne ?
— Je vis à la montagne (en Soule, au Pays basque). Mais pour répondre à la question, je préfère la montagne. J’adore randonner, dormir dans la Nature, m’isoler en cabane de berger, marcher jusqu’à puer le fennec… Tout le contraire des vacances à la plage !!! Mais je ne vais pas cracher dans la soupe : j’aime bien aussi ne rien faire d’autre que lire pendant des heures, allongé sur une serviette sous un parasol, avec le ronflement de l’océan en musique de fond. 

— Littérature noire ou littérature blanche ?
— Plutôt noire. Mais je lis de tout. En dehors des recommandations d’amis ou de France Inter, lorsque je choisis un livre au hasard, c’est très souvent au visuel, à la lecture de la quatrième de couv’ et surtout à l’odeur de ses pages. Avec ce système, il arrive que je sois déçu, mais ça reste rare… En ce moment, je lis pas mal d’ouvrages sur la survie et le survivalisme. C’est essentiellement à but instructif, avec dans l’idée de rendre plus réaliste mon prochain livre…

— Quel est le dernier roman que vous ayez lu ?
— Je suis en train de lire « Fin de ronde », de Stephen King. C’est le dernier volume de l’excellente trilogie « Mr Mercedes ». Grosso modo, c’est du policier avec quelques incursions fantastiques (dans ce tome, précisément). Sans vouloir divulgâcher (ou me la jouer), j’y trouve quelques similitudes avec ma propre trilogie « L’infection ». Je ne pense pas que ce soit un hasard, du reste. Pas que King ait pompé sur mon histoire (faudrait-il qu’il sache que mes livres existent, lol) ou l’inverse d’ailleurs, loin s’en faut. Cela dit, c’est logique : c’est mon auteur préféré et moi aussi je fais dans le fantastique. Donc fatalement, il y aura des sujets qui se recouperont à un moment ou un autre…

— Le dernier que vous ayez écrit ?
L’infection T2 : Pandémie (septembre 2017 – Astobelarra). Je suis actuellement sur la rédaction du troisième et dernier tome de la saga. A chaque fois, il m’a fallu 5 ans pour écrire les deux premiers. J’aimerais faire plus vite pour celui-ci, mais… C’est compliqué quand on bosse à côté !

— Le pitch, en quelques mots ?
— C’est l’histoire d’un mec… un pauvre mec, même, qui échange son âme avec une intelligence artificielle pour conquérir sa belle. Sauf que l’intelligence artificielle en question a un autre projet : elle veut détruire l’humanité (comme de bien entendu). Dans le premier tome, « Contage », elle fait ses armes. Dans le second, « Pandémie », elle met le souk partout sur la planète. Dans le troisième, « Sepsis », la résistance s’organise pour mettre fin à l’IA diabolique, dans un monde défiguré à jamais. Mais les humains vont-ils réussir à sauver leur espèce ? 

— Vous concernant, quelles seraient votre principale qualité et votre principal défaut ?
— En tant que personne ? Je suis un gars gentil… C’est ma principale qualité. Mais c’est aussi mon défaut principal : je me fais souvent avoir par les autres. Du coup je fais le vide et on m’en veut à mort ensuite. Alors je culpabilise et j’essaye d’être encore plus gentil… Bref : l’éternelle histoire du serpent qui se mord la queue.
En tant qu’auteur ? Je n’ai aucune idée de ce qui ferait ma principale qualité. Peut-être que j’aime raconter des histoires et que je prends un malin plaisir à mettre le lecteur en PLS à chaque chapitre ? Mon principal défaut, c’est que je suis trop lent et trop perfectionniste. D’où les 5 ans par bouquins !

— Et si l’on doit retenir quelque chose de particulier vous concernant, ce serait quoi et pourquoi ?
— Pour écrire, j’ai besoin de me mettre dans une sorte « d’état de transe ». Je pense que c’est pareil pour toute personne qui crée dans tous les domaines artistiques existants. 
Mais moi, le premier, je l’ai écrit à 80% aux chiottes (lol - véridique) ou dans le train. Mais comme j’ai changé de métier entretemps et que je ne peux quand même pas passer ma journée sur le trône (c’est mauvais pour la circulation sanguine), j’ai dû changer de méthode pour le second. Mais le résultat est le même : j’ai besoin d’être seul chez moi, mais également de m’enfermer dans ma tête. Donc je crée une sorte de « mur mental ». Pour cela, je me mets le casque audio sur la tête et je me programme une playlist de musiques que je connais par cœur (pas besoin de réfléchir aux paroles ou d’écouter les mélodies, puisque je les connais déjà). Ça peut être de la techno comme du métal ou de l’ambiant… ça dépend du chapitre sur lequel je suis. Mais on s’en fout, en vrai, à partir du moment où ça me coupe du monde. Ensuite, un ou deux (ou trois) petits verres de Jack Daniel’s pour anesthésier les douleurs physiques et surtout morales de la vraie vie, et c’est parti pour une nuit de créativité. Quand ces conditions sont réunies, je peux écrire plusieurs chapitres à la suite. 
Je raconte tout cela et bien plus sur mon blog auteur : http://etiennehboyer.blogspot.com/

— Le mot de la fin ?
— Ah oui ! Sinon j’ai aussi écrit « Mauvais berger ! » (2007 - Astobelarra), une tranche de vie dans laquelle je raconte ma courte et douloureuse expérience d’apprenti berger dans les Pyrénées ^^. En fait, c’est celui-là, mon premier livre. Lui, je l’ai écrit la nuit pendant le boulot, en 3-4 jours. Bizarrement, c’est un de nos best sellers. A croire que les histoires vraies plaisent davantage que le fantastique ?! M’en fous : moi je fais ce que j’aime et je le fais d’abord pour moi ! Mais si je suis lu et apprécié, alors tant mieux ^^

— Etienne, merci de vous être prêté au jeu, et à bientôt, donc !
— Oui, merci à vous et à très bientôt ! Il me tarde ! Ça voudra dire que je débute (enfin) mes congés d’été !

jeudi 14 mars 2019

Premiers mots sur / de "Sepsis"...

Vous vous souvenez de ce concours idiot de détournement de photo que j'avais lancé l'an dernier et que Gilen Iriart a remporté ? Ci-dessous et en exclusivité, voici la première mouture de son prix. 
Je précise que Gilen et Youssra reviendront dans au moins deux autres chapitres...
Leur participation à cet ultime volume de ma saga L'infection devait rester anecdotique à la base, mais au fil des brainstorming, j'ai décidé de leur attribuer un rôle plus récurrent et augmenté.

Je rappelle que s'ils existent bien, ils ne sont ici que des "personnages" dont l'existence peut différer de celle de notre monde réel.

Alors bonne lecture !

Sophie s’était réfugiée dans une carcasse d’avion de ligne coupée en deux, dénichée en plein milieu du maquis landais, au hasard de sa route.  Probablement le résultat d’un atterrissage en catastrophe, à la suite des explosions électromagnétiques... L’intérieur de la carlingue avait été en partie nettoyé par les flammes, puis par les pillages de ces dernières semaines.  Des câbles pendaient lamentablement, çà et là, parmi les travées de fauteuils éventrés dont une partie avait dû être démontée. Quelques traces et traînées de sang séché attestaient encore de la violence du choc mais curieusement, aucun corps n’avait été abandonné sur place. La tôle froissée de l’engin grinçait au moindre coup de vent et il y flottait toujours un relent d’huile et de plastique brûlé, à peine atténué par le froid ambiant qui commençait à se faire de plus en plus prégnant, alors que la nuit commençait à tomber.
Après avoir vérifié que la voie était libre et qu’elle ne courait aucun danger immédiat, elle avait sommairement fouillé les décombres à la recherche de tout objet qui aurait pu lui être utile, mais d’autres étaient déjà passés par là avant elle. Alors elle avait allumé à la hâte un petit feu afin de se réchauffer et mettre à cuire une grosse boite de chili con carne qu’elle avait récupérée dans son colis. Elle savait néanmoins qu’elle devait rester la plus discrète possible car les grillés ou pire : des milices de survivalistes qui traînaient encore un peu partout pourraient lui tomber dessus. Le moindre bruit suspect, une odeur de cuisson, la moindre source de lumière un peu trop vive et c’était un coup à finir soit comme chair à pâté, soit comme esclave sexuelle…
Elle était là, assise sur les restes d’un fauteuil à moitié calciné, à réfléchir à la situation du monde tel qu’elle l’avait connu avant que Beau Smart n’y mette le bordel et tel qu’il était maintenant quand tout à coup, elle entendit plusieurs crissements caractéristiques dans le sable et qui se rapprochaient de l’entrée de sa cachette. Sans un bruit, Sophie saisit son bâton, ouvrit la lame de son couteau suisse et s’enfonça dans l’ombre, près de l’ouverture.  Deux personnes chuchotaient dehors, ce qui lui assura qu’il ne s’agissait pas de grillés. Eux, ne parlent pas entre eux. Ils soufflent, grognent ou rugissent pour toute communication, comme des fauves affamés le feraient autour d’une gazelle blessée et esseulée. Mais en fin de compte, peut-être qu’elle n’aurait pas à se battre jusqu’à la mort, ce soir. Rien n’était moins sûr, cependant. Pour mettre toutes ses chances de son côté, elle allait devoir prendre de court ces visiteurs du soir…

Dès que le plus grand des deux individus passa la tête dans l’entrée, Sophie lui asséna un bon coup de noisetier bien sec en plein milieu du front. Il tomba en arrière en geignant. Tandis qu’il se roulait au sol en se tenant la tête des deux mains, la jeune fille se jeta sur le second intrus, qui semblait moins menaçant par sa taille et lui cala la lame de son canif contre la carotide. Ses yeux s’accoutumaient peu à peu à l’obscurité du dehors et elle réalisa qu’il s’agissait d’un couple voyageant seul, un homme et une femme. L’homme était au tapis pour le compte et en serait quitte pour un bel œuf de pigeon le lendemain. La femme - a la peau plus mate que son compagnon - avait l’air terrorisé par l’attaque surprise de Sophie, mais n’opposa aucune résistance. Son regard brillant était plutôt doux et elle lui parut honnête lorsqu’elle lui balbutia qu’ils cherchaient juste un abri pour la nuit car elle était enceinte de quatre mois et épuisée de leur périple, mais qu’ils partiraient volontiers s’ils la dérangeaient. 
Toujours au sol et à moitié sonné par la douleur, l’homme frottait sa bosse naissante de la pulpe des doigts. Il acquiesça lorsque Sophie le regarda : 
— C’est vrai mademoiselle. On ne vous fera aucun mal et on ne vous gênera pas, c’est promis.
Il avait un petit accent chantant du sud et une voix plutôt douce.
Sophie desserra son étreinte au bout de quelques secondes, pour marquer le coup. Ils semblaient complètement inoffensifs mais ils l’avaient quand même surprise et lui avaient fait secréter un sacré shoot d’adrénaline. Alors, bravache et tout en leur montrant ostensiblement la pointe de son couteau, elle leur lança :
— OK, vous pouvez rentrer, mais vous me faites pas chier, sinon gare… 

Sophie retourna dans la carlingue froissée et se rassit. Elle enfourna les cuillerées de Chili en tentant de garder une grimace de dure-à-cuire. Elle voulait les impressionner par son attitude sauvage, leur faire comprendre qu’elle n’avait pas peur d’eux, malgré son jeune âge, au cas où elle se serait trompée sur leurs intentions. Mais l’homme, qui venait de poser leurs sacs à dos dans un coin avait l’air plus intéressé par la condition de sa compagne que par ses simagrées. Il était prévenant et tendre avec elle, qui grelottait : il la couvrit d’une couverture en laine qu’il avait déroulée de son sac et lui parla doucement. Sophie en fut émue. Ils n’avaient pas l’air d’avoir de quoi se nourrir, ce soir.
— J’en ai trop pour moi, dit-elle dans un grognement, en leur tendant sa boite de chili à peine entamée. Mangez, faut pas gâcher. 
— Merci. Elle, c’est Youssra et moi Gilen. On vient du sud, d’un village entre Bayonne et Pau. On va à Paris. Youssra veut retrouver sa sœur, qui est étudiante là-bas. 
Quinze longues secondes filèrent, pendant lesquelles on n’entendit plus que les bruits de mastication de la jeune fille, qui se demandait comment ils avaient pu faire toute cette route depuis le Pays basque sans embûche, et surtout dans l’état plus que préoccupant de la femme. Après avoir dégluti, elle répondit : 
— Sophie. Je cherche mon père. 
— Toute seule ? Tu sais où tu vas ? 
— Ouais.
Gilen lui lança un regard circonspect mais n’insista pas car la gamine avait l’air plutôt butée et déterminée. Il tendit la boîte à Youssra, qui se força à avaler une ou deux cuillérées de la mixture peu ragoûtante, mais qui eut le mérite de lui réchauffer la tuyauterie. 
Sophie avait beau surjouer la baroudeuse confirmée, elle était heureuse de retrouver des gens à peu près civilisés. Alors elle reprit :
— J’vais essayer de le rejoindre dans une base militaire, un peu plus au nord. Il parait qu’il y a un camp de réfugiés, là-bas. Avec des vivres, de l’eau, du matériel et des soldats armés pour protéger tout ça. J’ai prévu d’y rester en attendant que mon père arrive. 
— T’es courageuse… 
— Pas le choix : toute ma famille y est passée. Il ne me reste plus que lui. Enfin j’espère...
— On peut t’accompagner si tu veux. Peut-être qu’ils auront de quoi examiner Youssra ?
L’adolescente jeta un œil vers la jeune femme qui souriait et semblait déjà à moitié assoupie sur sa couchette improvisée, puis se renfrogna. Elle s’essuya les lèvres avec sa manche et déclina l’offre plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu :
— Nan c’est bon. J’avance plus vite toute seule. 
— Ok, ok, je n’insiste pas ! 
L’homme reposa la boite à demi vidée au-dessus du feu, puis après un bref salut de la tête, rejoignit son épouse sous la couverture tout en l’enlaçant pour lui communiquer un peu de chaleur.

Le lendemain, lorsque Gilen ouvrit les yeux, un autre jour gris s’était levé et pointait le nez à travers les hublots. Le feu s’était éteint et Sophie avait déjà quitté les lieux. Avant de partir, elle avait tout de même pris soin d’écrire « Bonne chance à tous les 2 » avec un morceau de charbon, sur le mur de l’avion qui lui faisait face.
Gilen sourit : « sacrée gamine ! »

*****

mercredi 13 février 2019

Encore une admiratrice du "Mauvais berger !"

Ce matin, j'ai eu la surprise de découvrir cette image dans mon téléphone. C'est un de mes anciens collègues d'Immersive Lab qui me l'a envoyée par MMS, accompagnée de ce petit commentaire : "Encore une admiratrice".
Pour les non ou mal voyants, sur l'image, on peut voir mon premier livre "Mauvais berger !" avec un post-it collé dessus, sur lequel est écrit "Merci Cécile, c'était très distrayant".
Je peux vous dire que quand la journée commence comme ça, on a envie qu'elle dure plus de 24 heures ! 

C'est l'occasion pour vous annoncer que 11 ans après la sortie de la première version du texte, le prochain livre des Editions Astobelarra devrait normalement être la version poche augmentée de "Mauvais berger !", contenant plein de pages inédites. Je n'ai pas encore de date fixée (avant l'été 2019, peut-être ?), mais je peux vous dire qu'il fera entre 180 et 200 pages. 

En attendant, si vous n'avez toujours pas lu ce livre et que vous avez envie de vous divertir tout en brisant irrémédiablement vos rêves d'adolescent, vous pouvez encore le commander ici : http://astobelarra.fr/collection-humeurs-et-temoignages/10-mauvais-berger.html ou chez votre libraire préféré.