dimanche 12 mars 2023

LES TROIS LIVRES QUI ONT CHANGÉ MA VIE !


Dans notre société, actuellement phagocytée, intellectuellement parlant, par les réseaux sociaux, Netflix et la Playstation, on aurait tendance à sous-estimer le pouvoir des livres, voire à carrément oublier leur existence. Pourtant, en ce qui me concerne, l'arrivée de la lecture dans ma vie a été un immense bouleversement. Si je n'avais pas commencé à lire des livres, je n'aurais jamais écrit quoi que ce soit.

Je l'ai déjà dit un peu partout ici, je dois cette passion de la lecture essentiellement à ma mère (et à ma marraine) qui ont lourdement insisté pour que je m'y mette. Mais parmi tous les bouquins que j'ai pu lire depuis que je suis en âge de le faire, il en est trois qui ont été plus que déterminants.

J'aurais pu vous en citer des centaines. Des polars, des romans fantastiques, des romans d'aventure ou de terroir, des classiques ou des romans de gare, mais aussi des mangas, des bandes dessinées ou même des magazines... Mais à un moment donné, il faut bien faire un choix. Alors, quels sont les trois livres qui ont changé ma vie et pourquoi ? 

1/ "Le manoir de l'enfer", de Steve Jackson

Un livre d'horreur dont vous êtes le héros qui m'a donné le goût de lire à une époque où ce n'était pas d'actualité. C'est Florence, l'une des filles de ma marraine qui m'a initié aux livre de rôles lorsque j'avais 14 ans. Je me rappelle très bien qu'elle m'avait prêté "le Labyrinthe de la Mort" de Ian Livingstone tout en m'exhibant le fameux dé à 20 faces utilisé dans les parties de Donjons et Dragons. J'avais trouvé ça tellement génial que je m'y suis mis illico en rentrant à la maison. Certes, ce n'était pas de la très grande littérature, mais j'ai été immédiatement pris par le jeu, le suspense et l'univers développés.
Le concept de ces livres : le récit est divisé en paragraphes numérotés. En fonction des choix que vous faites (vous choisissez le café, allez au n°285 ou le cognac, rendez-vous au n°17 ?) et/ou du tirage que vous obtenez avec trois dés, vous poursuivez l'aventure ou vous mourrez et il faut tout recommencer à zéro. 
Inutile de préciser que j'en ai par la suite dévoré un paquet, de ces livres dont vous êtes le héros. Mais celui qui m'a le plus marqué, c'est bien "le manoir de l'enfer" qui, en plus des points de VIE et D'ENDURANCE, avait la particularité de cumuler des points de PEUR. C'était donc mon premier livre d'épouvante, avec ambiance glauque, zombies, démons, secte sataniste et psychopathes tortionnaires ! J'ai adoré. Ma mère sans doute moins, mais c'était quand même de la lecture et j'y passais des heures...

2/ "La dernière chance", de Robert Newton Peck

Un roman jeunesse d'aventure qui m'a donné le goût de la vie sauvage et encabanée, des grands espaces naturels, de la marche en montagne, de la forêt la nuit, de la solitude, de la contemplation et de l'introspection, etc. C'est de là, je pense, que vient mon "trip survivaliste". En tout état de cause, c'est pour cette raison que j'ai quitté ma Charente natale pour me rapprocher des Pyrénées (à l'origine, je visais l'Ariège, mais les basques m'ont très bien accueilli, alors je suis resté). Et c'est également pour ça que je me suis choisi une maison la plus éloignée possible de la civilisation (tout en ne restant pas trop loin quand même - faut pas déconner). Dès lors, il ne faut pas s'étonner si on retrouve tous ces aspects dans chacun de mes livres.
Je n'ai pas encore décidé si j'intégrerai un de ces éléments dans "Le moment ou jamais", mon prochain roman en cours d'écriture, mais je me dis que si je me pose la question, c'est que c'est une probabilité ^^

3) "Replay" de Ken Grimwood.

C'est l'histoire de Jeff, qui meurt à 43 ans d'un arrêt cardiaque au boulot. On pourrait croire que l'histoire va se terminer ici, mais en fait non. Il se réveille dans sa chambre d'étudiant, 25 ans auparavant, en ayant gardé en mémoire sa vie précédente. Il va d'abord essayer de changer le continuum temporel en vain (il ne peut pas empêcher J-F. Kennedy de se faire décalotter le crâne en 1963), puis tenter d'améliorer sa propre vie, jusqu'à ce qu'il atteigne ses 43 ans. Et là rebelote. Il re-meurt, puis revit, puis re-meurt, puis revit encore et ainsi de suite. Sauf que les fois suivantes, il revient à la vie de plus en plus tard et de façon exponentielle. Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus, pour ne pas trop divulgâcher, mais outre l'intérêt du prétexte fantastique, notre héros va vivre sa vie de façon différente à chaque fois et rencontrer un autre être comme lui, jusqu'à ce que le moment de sa renaissance se confonde avec celui de sa mort.
L'histoire fait se poser un tas de questions philosophiques sur ce qu'on est au fond de nous, ce qu'on voudrait changer de nos propres vies, ce qu'on revivrait avec plaisir, etc. Ce n'est pas pour rien si c'est également le thème de mon dernier roman "Les routes du crépuscule", primé au salon du livre de Navarrenx 2023.

Voilà pourquoi je chéris particulièrement ces trois livres plus que n'importe quel autre : on retrouve les trois thématiques qu'ils développent (l'épouvante, le gore, le trash - l'aventure et la contemplation de la nature sauvage - le fantastique soft) et un style plutôt "facile à lire" dans toute "mon œuvre" (lol). Même dans la tranche de vie "Mauvais berger !", qui raconte une histoire vraie !

mardi 7 février 2023

MON ROMAN "LES ROUTES DU CRÉPUSCULE" PRIMÉ AU 20e SALON DU LIVRE DE NAVARRENX !!!

Eh oui, vous avez bien lu : tout est dans le titre ! Mais si ça vous intéresse d'en savoir davantage, lisez la suite ^^

Ce week-end, je suis allé avec les potos de l'écurie Astobelarra (Constance Dufort, Caroline Herrera, Franck Manuel et notre présidente Marjorie Vandevenne) au salon du livre de Navarrenx. Ne faites pas les surpris, j'y vais tous les ans depuis 2008, hormis en 2021 pour cause de Covid ! J'avais déjà envoyé quelques uns de mes précédents livres à des concours littéraires, notamment "L'infection T3 Sepsis" et "Mauvais berger", sans jamais avoir de retour encourageant autre que "au fait, j'ai bien aimé ton roman". Ce qui n'est pas rien, avouons-le...

En 2022, j'ai inscrit "Les routes du crépuscule" au concours du salon du livre d'Orthez, à celui Lons et à celui de Navarrenx. Je m'étais juré que si je n'avais rien pour ce livre, que j'ai littéralement sorti de mes tripes (si un de mes romans mérite un prix, c'est bien celui-ci), je laisserais tomber les rêves de gloire une bonne fois pour toutes. J'aurais évidemment continué d'écrire après cet échec, mais sans plus me faire d'idées quant à une éventuelle reconnaissance de la qualité de mon travail.
Je n'ai rien eu aux deux premières dates. C'est l'amie Constance Dufort qui y a par contre été respectivement primée pour "L'abri" (Astobelarra) et "La part des anges" (Yucca) ! 

Il ne me restait plus que le salon du livre de Navarrenx pour faire mes preuves et coup de bol, #LRDC a finalement été primé le 4 février dernier ! Alors certes, je n'ai pas eu le premier prix (obtenu par le recueil de nouvelles de Bruno Le Cun), mais le second, ex aequo avec le roman jeunesse de Gianmarco Toto, parmi une dizaine de participants. Ce sont donc trois genres littéraires différents qui ont été récompensés. Au moment de la remise des prix, je me suis amusé à découvrir le titre du livre de mon co-primé : "les sentinelles du crépuscule". Je ne peux m'empêcher d'y voir un signe ironique du destin... ^^

La vidéo est de Dominique Aucher.

En tout cas, passé l'effet de surprise (et - je ne le cache pas - la déception fugace qui m'a étreint lorsque l'adjoint à la culture m'a annoncé que je n'étais que second), je suis au final très heureux d'avoir obtenu ce prix. C'est quand même une preuve de reconnaissance de mon travail et je suis plein de gratitude pour l'équipe de "Terre de livres", organisatrice de ce salon qui fêtait également ses 20 ans cette année, et dont le thème était "l'art de raconter". J'ai trouvé là aussi que c'était un drôle de hasard, presque prédestiné. "Les routes du crépuscule" se devait d'être primé cette fois-ci. 

C'était comme qui dirait "le moment ou jamais" ^^

Lire l'article complet sur le blog de Jean Sarsiat.

mercredi 18 janvier 2023

J'ai testé #chatGPT

Qui n'a pas encore entendu parler de #chatGPT ? Pour les ignares ou ceux qui n'ont ni radio ni télé, il s'agit d'une intelligence artificielle qui permet de rédiger des textes sur demande. C'est assez bluffant pour tout ce qui est texte institutionnel, lettres, etc. Pour ce qui est de la fiction pure, je pense que les auteurs de chair et d'os ont encore de beaux jours devant eux ^^

J'ai essayé de tester la machine avec le pitch qui m'a inspiré mon prochain livre, en cours d'écriture. Le résultat n'est pas mauvais, mais c'est plat : ça manque un peu d'imagination et de cynisme. Et il y a des répétitions. Je vous partage ce qu'à pondu #chatGPT : 

Pas super concluant, hein ? 

Et sinon, pour vous donner des nouvelles, j'ai écrit les six premiers chapitres de "Le moment ou jamais". Ça avance pas mal. Pas aussi vite que je le voudrais, mais bon. Rome ne s'est pas faite en un jour !

jeudi 15 décembre 2022

VIS MA VIE D'ÉCRIVAIN #2

Un autre truc particulièrement énervant dans les salons du livre, ce sont les auteurs qui chopent les gens au vol et qui forcent à la vente. Le plus souvent et fort heureusement, la plupart des écrivains qui recourent à ce procédé, que j’estime déloyal*, le font sans trop insister. En général, si ça ne mord pas, ils lâchent l’affaire. Mais il existe des spécimens qui n’ont aucune morale et qui ne s’arrêtent jamais : 

  • Ils apostrophent les gens par tous les moyens possibles, avec culot et mauvaise foi : « Vous avez une belle écharpe orange, Madame ! Figurez-vous que dans mon dernier roman, l’héroïne porte aussi une écharpe orange ! Coïncidence, je ne crois pas, non… » ou alors : « Vous avez quelle âge mademoiselle ? 10 ans ? Quel bel âge ! comme l’héroïne de ce roman ! » et hop, que je te fourre le livre entre les mains, que je me rapproche le plus près possible en plongeant mes yeux irrésistibles dans les tiens et que je te blablate jusqu’à ce que tu cèdes au vertige… Ce rentre-dedans marche presque à chaque coup !
  • Ils te glissent (quasiment de force) leurs livres dans les mains. Du coup, difficile de s’échapper. Beaucoup cèdent parce qu’ils sont conquis (l'auteur est un séducteur né), ou alors parce que l’auteur leur fait pitié (oh, le pauvre petit pépé, il a l’air si gentil…) ou parce qu’ils veulent juste qu’on leur foute la paix. Rares sont les poissons qui s’échappent de ces grossiers filets.
  • Ils vont chercher le chaland dans les allées, parfois loin de leur stand : « Je vois que vous êtes perdu ! Venez par ici, que je vous montre le meilleur stand de ce salon ! » ou encore : « Vous, vous n’avez pas encore lu mes livres ! » et zou, le lecteur est pris.
  • Parfois, ils viennent voler des curieux directement sur ton stand, en n’hésitant pas à dénigrer ouvertement ton travail, mais toujours avec le sourire et sur le ton de la rigolade : « Oh, salut Jean-Louis ! Tu me cherchais je vois ! je suis de ce côté-ci, viens ! » Et hop, le client qui aurait pu rester un peu plus longtemps à feuilleter tes bouquins suit le copain requin et tu perds une occasion.  Parfois, ça va plus loin : « Ah mais faut pas rester là, ils ont le Covid ! » ou encore plus direct : « Mais que faites-vous là ? Venez voir mon stand, il est bien plus beau que le leur ! En plus, c'est nul ce qu'ils font ! » Le pire, c’est que ça fonctionne. 

Alors on pourrait m’opposer que ce sont de simples techniques de marketing un chouïa offensives, et que si je savais faire, j’en ferais de même. FAUX ! La preuve : quand je rentre dans une boutique pour voir les produits et que le vendeur me saute dessus avant même d’attendre les 5 minutes réglementaires, ça m’agace tellement que je fuis sans acheter. Et vous me connaissez, dans la mesure du possible, je ne fais pas aux autres ce que je n’aimerais pas qu’on me fasse.

*Je trouve le procédé déloyal parce qu’on est tous dans la même galère, mais on n’utilise pas tous les mêmes armes. En plus, les auteurs qui s’adonnent à ces méthodes vendraient quand même plus que les autres, sans cela : ce sont souvent des écrivains/vaines d'un certain âge avec une production longue comme le bras et accompagnés par des réseaux de distribution qui ont fait leurs preuves. Pour terminer, dans un salon du livre classique (dans une grande salle, tous entassés les uns contre les autres), c’est difficile de sortir du lot. Et le lecteur qui a acheté 3 livres sur le stand du requin-marteau d’à côté soit :

  • ne s’arrête pas à ton stand quand il ne l’ignore pas carrément,
  • te répond qu’il ne peut pas acheter tous les livres du salon – alors que tu lui as juste dit « bonjour monsieur », par pure politesse…
Il y a même certains salons régionaux (les plus gros, en général) où les requins, barracudas et autres piranhas sont tellement nombreux, voraces et cannibales que je n'ose plus y mettre les pieds. C'est bien plus valorisant de faire des marchés de Noël ou des fêtes de l'espadrille !

Mais le pire, dans tout ça, c’est quand le fameux « grand squale » trouve quand même le moyen de venir te narguer en te racontant – sans une once de tact – qu’il a vendu comme jamais, voire à te sortir le bilan chiffré de ses ventes quand c’est vrai.

J’ai envie de dire : « mais on s’en balek de tes stats, mec ! On sait bien que tu vendrais père et mère si ça rapportait » ! Mais moi, quand je fais des salons du livre, ce n’est pas pour faire du chiffre, mais pour que mes livres soient vus et lus. Et même si c’est par une poignée de personnes, c’est toujours ça. Et puis je préfère la qualité à la quantité. C’est pour ça que je ne me battrai pas comme si ma vie en dépendait. D'ailleurs ce n’est pas le cas : à côté de l’écriture, j’ai un job qui paie mes factures et que j’aime bien (coup de bol). Ce que je fais, je le fais par passion uniquement, mais sans autre ambition que de faire passer un bon moment à mes lecteurs, fussent-ils rares.

Alors si ça vend, c’est cool. Si ça ne vend pas, c’est pas grave, on, fera mieux la prochaine fois ! En attendant, et même si les requins en question restent relativement fréquentables, malgré un égo et un esprit de compétition surdimensionnés, qu'ils ne s'étonnent pas si on s'arrange pour être positionnés le plus loin possible d'eux 😁

mercredi 7 décembre 2022

VIS MA VIE D'ECRIVAIN (#1)...

J'ai vécu ça un paquet de fois :

- les séances de dédicaces où personne ne vient, ou alors deux pelés et un tondu, mais pas pour toi,

- celle où tu te fais engueuler par un type qui n'a même pas lu ton livre juste parce que le titre ne lui revient pas : "Mauvais berger ! C'est quoi ce titre débile ? Ça n'existe pas les mauvais bergers, grrr...",

- celle où il y a du monde, mais où ton voisin, confrère "mais néanmoins ami" de la "maison d'édition concurrente", truste tous les visiteurs (quand il ne vient pas les chercher directement sur ton stand, parfois en dénigrant ouvertement ta production - lire ici !)... 😱

- Celle où un type vient te tenir la jambe pendant des heures, à te raconter sa vie, pour finalement partir sans te prendre ton putain de bouquin.

- Celle où la lectrice "intéressée" s'aperçoit soudain qu'elle n'a pas de monnaie pour payer, te dit qu'elle "va retirer au distributeur et qu'elle revient en suivant". J'ai fini par cesser de l'attendre.

- J'ai connu des salons du livre où tu te tapes 150 bornes/aller pour revenir bredouille, désespéré et désargenté le lendemain,

- et ceux où tu vois bien que les gens qui viennent ne viennent pas du tout pour les livres, mais pour s'abriter du froid ou de la pluie...

- J'ai quelque fois bravé les éléments dans des marchés en plein hiver pour ne vendre qu'un pauvre livre à 3€ et choper une angine en prime.*

- Et puis j'ai aussi connu les conférences de presse où, malgré un arrosage en grandes pompes deux semaines avant, avec distribution généreuse de "services presse", aucun journaliste ne vient... Aucun article ne sort. Jamais.

Alors je ne serai sans doute jamais aussi célèbre que Stephen King ou même Bernard Werber (notez que ça n'a jamais été mon ambition), mais je pourrais raconter tellement d'autres anecdotes croustillantes autour de la sortie de mes 5 livres, si vous saviez... Mais à quoi bon remuer la fosse à purin ? C'était marrant quand j'étais jeune. Aujourd'hui, si j'ai gardé un côté provocateur, j'aspire à davantage de sérénité dans ma vie quotidienne.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il ne faut pas se décourager et qu'il ne faut conserver aucune aigreur, aucun ressentiment. Ça fait partie du lot de tous les auteurs, qu'ils soient grands requins blancs des tréfonds du Pacifique ou petites crevettes grises des ruisseaux de montagne.
Il faut juste croire en ce qu'on fait et d'ailleurs, ce qu'on fait, on le fait d'abord pour soi. 
La sauce finira par prendre, ou pas.

En ce qui me concerne, je saurai me contenter d'une minuscule trace de mon passage sur terre laissée dans quelque bibliothèque familiale anonyme. Ou dans quelque obscure boîte à lire rurale. 😋

*J'ai aussi connu des marchés de Noël où j'ai vendu tout mon stock de livres en une heure et où j'ai dédicacé "à tour de bras" (toutes proportions gardées). Ces moments-là, de pure félicité, compensent voire éclipsent tous les autres !

mercredi 16 novembre 2022

Les 5 règles pour écrire son roman dans de bonnes conditions

Je l’ai déjà dit quelque part dans ce blog, mais écrire un roman, c’est un processus très particulier. Je n’hésiterai pas à le comparer avec le travail du comédien, qui doit totalement entrer dans son personnage pour le jouer avec justesse. Pour moi, cela nécessite que je me concentre exclusivement sur mon histoire et mes personnages et que je laisse tout le reste au second voire au troisième plan.

Pour écrire dans de bonnes conditions, il y a cinq règles à respecter :

1/ s’isoler du monde extérieur, des siens, des réseaux sociaux, bref, de tout ce qui pourrait déranger, perturber le processus de création. Ensuite, chacun sa recette, qui suis-je pour juger la vôtre 😁…

2/ réduire ses besoins vitaux au strict minimum pour gagner un maximum de temps disponible et une concentration optimale. Si vous avez quelqu’un pour vous faire à manger, la vaisselle, votre lessive, et surtout qui comprend la nécessité impérieuse de vous laisser tranquille dans ces moments-là, c’est le mieux. 

3/ Laisser l’histoire et les personnages vous pénétrer l’esprit. En fait, ils doivent devenir vous durant le lapse de temps que vous leur consacrez. De cette faculté d’imprégnation va dépendre la crédibilité de votre œuvre.

4/ savoir sortir de l’écriture de votre roman pour aller assouvir des besoins naturels essentiels (manger, boire, dormir, aller aux toilettes, marcher une ou deux heures tout en réfléchissant à votre livre ou au sens de la vie, pourquoi pas ?). Ça a l'air d'entrer en pleine contradiction avec le point n°2, mais en fait non. 

5/ ne pas laisser vos personnages envahir votre personnalité propre. Une fois que vous posez le stylo ou le clavier, ça doit s’arrêter.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que je rentre de deux semaines de congé pendant lesquelles je me suis consacré à l’écriture de mon nouveau roman « Le moment ou jamais » #LMOJ. Pour ce faire, je me suis isolé chez mes parents, qui ont géré toute la partie logistique de mon séjour, sans que j’aie à y mettre le nez (ils ont été adorables et compréhensifs, comme toujours <3). Je me suis plongé dans mes personnages et notamment dans le principal : Roger Barbeau, un gentil papi qui devient un vilain vieux (et je ne vous en dirai pas plus sur la trame du roman). Je suis tellement bien rentré dans le rôle que Roger a transpiré dans mon comportement (un cognaçais en voiture - qui m’avait refusé la priorité - en a fait les frais), et est même resté coincé plusieurs jours après mon retour. Je sens encore sa présence à l’heure où j’écris ces lignes, bien qu’elle s’atténue avec le temps. Rendez-vous compte : j’ai écrit les cinq premiers chapitres, à coup de six heures par jour.

Depuis que j’ai repris le boulot, je n’ai pas eu l’occasion (ou la force ?) de m’y remettre sérieusement, mais je note toujours des idées ou des modifications éventuelles dans un petit carnet qui me servira de pense-bête, pour la prochaine fois. Et la prochaine fois que j’aurais du temps et les bonnes conditions pour m’y replonger, justement, ce sera dans six semaines et demi ! Je me suis fixé l’été prochain, comme deadline, pour fournir le manuscrit quasi définitif à mon éditrice. L’avenir dira si j’ai tenu les délais.

D’ici-là, j’espère ne pas être devenu Roger, définitivement…👹

vendredi 5 août 2022

Quelques mots sur le futur Spin Off de L'infection !

Juste avant d'opérer un virage radical (voir post précédent) J'avais commencé par travailler sur le manuscrit du "spin off" de L'infection. J'avais trouvé que ce serait intéressant de commencer chaque chapitre avec un verbatim de témoins de la vie d'un des personnages cruciaux de l'histoire. Ce sera un roman fantastique, bien sûr, mais avec une grosse touche de polar noir. Sans tout vous révéler, je vous partage quelques-uns de ces verbatims, pour le fun. Un petit avant-goût pour faire patienter les fans : 

"C'était un gentil garçon, trop gentil peut-être. Fils unique, sans doute un peu gâté. Et certainement un peu décalé, par rapport aux autres enfants. Il a beaucoup souffert des abus des autres, pendant son adolescence. C'est certainement ce qui a révélé son naturel taciturne, mais il s'est carrément refermé comme une huître quelques années plus tard, après qu'il a racheté cette épave. C'est comme si cette satanée bagnole lui avait transmis sa malédiction, un peu comme dans ce livre de Stephen King, vous savez ?"
Géraldine Cabinet, institutrice.

"Il n'était pas bavard, mais on se disait que c'était sa façon de  protéger sa vie privée. Il n'y a pas de mal à ça. En tout cas, il arrivait à l'heure et faisait son travail avec application. Rien à redire sur son comportement. Sauf sur la fin, bien sûr : J'ai pensé qu'il avait un passage à vide. Mais ça arrive à tout le monde. C'est pour ça que j'ai eu du mal à y croire, quand j'ai appris la nouvelle... Qui aurait pu imaginer un truc pareil ? Qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête pour en arriver là ?"
Christophe Trappeur, chef d'entreprise.

"Il a toujours payé son loyer en temps et en heure. C'était un jeune homme plutôt discret, mais poli. Il était réglé comme du papier à musique : il partait tôt au travail et rentrait tous les soirs avant 18h30, seul. Demandez à ses voisins, aucun ne vous dira qu'il l'a croisé en compagnie d'autres personnes. Il ne faisait aucun bruit, ni ne causait aucun trouble. Rares sont ceux qui ont pu apercevoir l'intérieur de son appartement, mais ceux qui en parlent disent qu'il avait l'air propre et rangé comme si personne n'habitait là. C'est exactement comme ça que je l'ai trouvé lorsque les forces de l'ordre me l'ont fait ouvrir."
Sylviane Pruneau, concierge.

"Il y avait cette photo de classe bizarre, punaisée au fond de sa penderie, derrière quelques vêtements, tous de la même marque indéfinie, du même modèle et de la même couleur. Une trentaine d'élèves en rang d'oignon souriaient au photographe. Presque tous étaient biffés d'une croix noire, apposée au marqueur. Mais le plus impressionnant, c'était cet élève assis au premier rang, entièrement recouvert de noir.  Comme s'il avait voulu le retirer définitivement de la photo, de l'histoire, de la vie, même. Il se voyait comme une silhouette fantomatique, inexistante, ou alors un monstre hideux caché dans une foule de morts-vivants."
Gérard Pont, enquêteur de la section de recherches de Bordeaux.

"Je ne l'ai jamais vu avec une fille. Ni avec un garçon, d'ailleurs. C'est bien simple : il n'avait pas d'ami. Et aussi curieux que ça paraisse, ça ne semblait pas lui manquer. Les rares personnes qui ont essayé de l'approcher ont vite été découragées. Ce n'était pas un méchant bougre, non, mais son comportement très déroutant, comme si personne d'autre que lui n'existait vraiment, n'était pas incitatif. Il recherchait davantage la présence des grandes personnes plutôt que celle des jeunes de son âge. Mais alors, c'était lui qui était repoussé parce que les adultes n'ont rien à faire d'un gamin immature et asocial comme lui."
Pierre Cossard, ancien camarade de classe.

"Je me rappelle, j'étais en CM1 et lui devait être en CP. C'était un gosse bizarre, très maniéré et qui parlait tout seul. Avec des camarades de classe, on s'amusait à le poursuivre dans la cour de récréation pour lui faire peur. Une fois, on l'a attrapé et on l'a balancé dans un conteneur-poubelle. Il est resté dedans jusqu'à ce que la cloche sonne. Pas longtemps après, entre midi et deux, on l'a coincé dans les urinoirs et on l'a forcé à se déshabiller. Ensuite, on a tous pissé sur ses fringues et on l'a laissé là, à chialer comme un veau qui a perdu sa mère. Sur le coup, on a bien rigolé. On a moins ri quand le directeur de l'école nous a virés 5 jours chacun. À la maison, j'ai pris la branlée de ma vie. Plus tard, on a déménagé et je n'ai plus jamais entendu parler de lui. Jusqu'à aujourd'hui..."
Gervais Barraud, brute scolaire repentie.

Passez toutes et tous un chouette été ! Et si vous avez envie de découvrir mes œuvres précédentes (et celles de mes collègues d'Astobelarra, LA maison d'édition souletine) c'est très simple : soit vous allez sur le site officiel, soit vous venez directement à notre rencontre sur le marché de Mauléon-Licharre les samedis matins ou à la fête de l'Espadrille le 15 août !