lundi 29 novembre 2010

C’est une maison bleue, à Frisco…

N’allez pas croire que j’aime la chanson. Je n’ai pas choisi cette maison à cause de Maxime Le Forestier non plus. C’est un pur hasard… Mais le hasard fait parfois bien les choses, surtout lorsqu’il s’agit de placer un clin d’œil involontaire!
L’un des personnages de L’infection s’appelle Jaimie Perkins, aka Jay Linden. Il travaille donc chez Linden Lab, et se devait de vivre dans une maison à San Francisco. Et comme il se passe des choses étranges dans cette maison, il fallait que je trouve un truc cohérent avec l’histoire et la réalité.
Ni une ni deux, j’ai fait Google Maps, et j’ai d’abord repéré le siège de Linden Lab. Ensuite, comme ce n’était pas situé dans un quartier résidentiel, et surtout que c’est loin du Pacifique, j’ai cherché dans un autre quartier de la ville, au pifomètre. Et là, à 250 mètres de la plage, à l’angle de la 48eme avenue et de Cabrillo Street, j’ai trouvé mon bonheur! Ce serait là, et nulle part ailleurs! Une maison bleu-ciel à la peinture effritée, avec des grilles de sécurité sur chaque vitre (ou presque). Une maison banale, isolée dans la ville quadrillée, où tout et n’importe quoi pourrait arriver.

Angle de la 48eme avenue et de Cabrillo St, San Francisco, Californie, USA

jeudi 18 novembre 2010

Une question de “style”…

Il y a quelques jours, j’ai fait lire un court passage de L’infection (2-3 pages) à mon épouse. Je ne sais pas pourquoi, j’avais envie qu’elle lise ce passage là en particulier… C’est un moment clé de l’histoire (à un chapitre de la fin du premier tome), qui frappe comme une gifle lancée avec élan et de toutes ses forces. C’est cru, sale, violent…

Bien sûr, elle n’a pas aimé. Elle s’est imaginée que tout le roman était écrit dans ce style un peu “Pulp”, un peu “roman de gare”. Il a fallu que je défende mon bifteck en lui expliquant que je ne voulais pas d’une écriture linéaire, fut-elle jolie. Dans ce premier épisode de L’infection, la narration “entre dans la peau du personnage”. Quand je mets en scène un porc répugnant, l’écriture accompagne ce trait de caractère et se fait ordurière. Lorsque c’est Beau Smart, la langue se fait policée, froide, menaçante et presque fielleuse par moments. Lorsque c’est Mathilde qui flamboie sur le devant de la scène, l’écriture prend une forme plus lyrique, plus féminine, je n’ose dire plus “poétique” de peur de paraître un tantinet prétentieux.

Les mots et les tournures de phrases s’adaptent aussi aux paysages, à l’ambiance de l’histoire à un instant T, à la montée en puissance du suspense. C’est un livre qui a été écrit sans recherche particulière de beauté littéraire (je suis encore trop humble -et objectivement loin d’avoir le niveau- pour viser la classe d’un Victor Hugo; et le prix Goncourt n’est pas mon but ultime), mais juste pour transmettre des émotions pures. Je voulais raconter une histoire efficace, écrite avec les tripes, et qui laisse des traces profondes dans les esprits, un peu comme certains bons films d’action. Je ne sais pas si j’aurais réussi car je n’ai pas encore assez de recul (vu que le bouquin n’est pas encore complètement terminé, et que personne n’a encore vraiment lu les pages déjà écrites), mais en tout cas, je me suis bien fait plaisir pendant toute la création de ce projet, et ce même si j’ai eu quelques passages à vide, essentiellement des doutes quant à ma capacité à aller au bout d’une telle entreprise.

Dans quelques jours (sans doute avant Noël), j’aurais terminé le premier jet. Il ne me restera plus qu’à relire, corriger, ajouter ou supprimer des éléments. Ensuite, ma foi, j’espère pouvoir m’attaquer à l’autre partie du projet, à savoir les illustrations. Car j’ai toujours une furieuse envie que ce livre soit illustré, et toujours avec des photomontages mêlant réalité et monde virtuel. Si Sigrid (Daune) est toujours partante, alors ce sera un chouette partenariat.
En même temps, je ne sais pas si je pourrais continuer dans cette veine là pour les deux tomes suivants. Je n’ai pas encore réfléchi à la cohérence de la trilogie en termes de “Packaging”, en fait…

samedi 6 novembre 2010

L’infection : quelques lieux importants à Mauléon-Licharre (1)

Vue du gave depuis le pont des galeries - Mauléon Licharre
Je vous ai parlé dans ce précédent article d’endroits importants en Soule* dans lesquels se déroulent plusieurs chapitres cruciaux de L’infection. Voici un nouveau chapitre dans lequel j’aborde les lieux d’habitation des deux personnages principaux du livre.

La mansarde de Patrice Bodin, l’antihéros de L’infection, est située au dernier étage du bâtiment dit des “anciennes galeries“, à Mauléon-Licharre. C’est la fenêtre qu’on voit en haut, au centre-droit de la photo. Dans le roman, la bâtisse appartient à  une certaine Madame Etcheverry** (fallait bien que je lui trouve un nom, hein?), qui loge au rez-de chaussée.
L’actuel magasin Style-Eco qui occupe cette partie de l’immeuble dans la réalité n’est pas placé ici dans le livre, et pour cause : l’incendie qui a ravagé ses anciens locaux dans la rue Victor Hugo cet été n’a pas eu lieu dans L’infection. Du moins pas encore…

14, rue de Tréville - Mauléon Licharre
L’appartement de Mathilde Joubert, l’héroïne de L’infection, se situe au dernier étage de cette maison, avenue de Tréville à Mauléon-Licharre. Ses voisins du dessous retraités s’appellent Panpi et Maïte Idiart**. Je connais bien cet endroit : c’est ici que j’ai atterri lorsque nous sommes arrivés en Soule, en 1997.
C’est un grand F4 vieillot (avec des tapisseries des années 70, des lambris sombres et un chauffage au fioul) que nous louions 800 francs par mois (à l’époque, c’est à dire environ 110€), soit 2000 francs de moins que celui que nous habitions à Mérignac-Arlac, avec pourtant deux à trois fois plus de place!

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*Je vous rappelle qu’il s’agit d’une Soule alternative. Donc si les lieux sont effectivement les mêmes, il est possible que leurs histoires respectives soient différentes dans L’infection.
**Les noms de ces personnages sont fictifs; toute ressemblance avec des personnes réelles serait entièrement fortuite. Ou pas ;-)

mardi 2 novembre 2010

Avoir ou ne pas avoir “les codes”…

Lorsque j’ai rencontré Christophe en “chair et en os”, l’une des premières phrases qu’il m’ait dite -en guise d’avertissement- est quelque chose comme “Pour être berger, il faut avoir les codes. Si tu ne les as pas, tu n’y arriveras jamais”. Sur le moment, devant cette maxime sibylline qui ouvrait mille possibilités d’interprétation (dont certaines que je me refusais même à imaginer tellement elles m’étaient insupportables), j’ai essayé de lui faire préciser ce qu’il voulait dire par “les codes”. Mais ce fut en vain : lui même semblait incapable de traduire ses paroles de façon explicite.

Avec le temps, de cette phrase énigmatique qu’il répétait à l’envi (en particulier lorsqu’il voulait me faire un reproche détourné), j’ai fini par (més)interpréter que ces “codes” étaient quelque chose qu’on ressent dans ses tripes comme une évidence, un instinct, une loi divine. Je me disais que ce devait être un genre de code “moral”, ou de “bonne conduite” du bon berger, et je m’appliquais donc à observer, à comprendre, puis à imiter ces gens dans leurs rapports sociaux autant que dans leur rapport au travail, leurs contacts avec les animaux, etc. Et ce même si cela contredisait parfois mon éducation, ou mes propres convictions.

Étrangement, la dernière phrase que je l’aie entendu prononcer était l’affirmation que décidément, “je n’avais pas ces fameux codes, et que jamais je ne serais un bon berger”, d’où le titre du livre! Il m’aura fallu attendre dix ans pour digérer tout cela et comprendre que ces codes auxquels il faisait sans cesse allusion, ne pouvaient être que… Les codes “génétiques”!

Les mêmes qui font que, quel que soit le pays, la région, la vallée où l’on décide de se fixer, pour l’autochtone, on restera éternellement “l’étranger”, et ce jusqu’à ce qu’on ait au moins trois générations au cimetière (et c’est un minimum)! J’ai bien peur que certaines “traditions” ne changent jamais, même avec le temps qui passe et les “avancées” sociétales…