mercredi 24 novembre 2021

Ecrire, d'abord pour se libérer de... soi-même !

@pedrofigueras - pixabay.com

J'écoutais, l'autre jour sur France Inter, Clara Dupont-Monod, récipiendaire du prix Femina 2021 pour son livre "S'adapter" - que je n'ai pas encore acheté mais dont le sujet me tente bien - parler des raisons pour lesquelles elle écrit. Elle a eu cette curieuse, mais ô combien judicieuse comparaison et que je vous retranscris d'après mes souvenirs, ici : "C'est un peu comme lorsque vous êtes au lit et que vous avez terriblement envie de faire pipi. Vous pouvez dormir, mais vous dormirez mal. vous dormirez mieux une fois que vous vous serez soulagé. Je vis mieux depuis que je j'écris ce qui me trotte dans la tête". On ne pouvait pas trouver meilleure métaphore, non ?

Dans la saga "Harry Potter", Albus Dumbledore arrache des souvenirs enfouis de son cerveau pour les revoir (et les partager) dans une Pensine. Image plus poétique, quoi que plus ésotérique. 

Récemment, une de mes collègue m'a demandé pourquoi j'écrivais des "romans de genre". Pourquoi tout ce sang, cette violence, ces morts ? Ma réponse a semblé l'effarer : "D'abord parce que j'en ai envie, évidemment, mais également parce que je ne sais pas ce qui pourrait advenir si je ne sortais pas toute cette merde qui virevolte dans ma tête... Il faut donc considérer que je fais œuvre de bienfaisance pour la société, en écrivant ces livres". Ce disant, j'ai exécuté une grimace perverse et lâché un vieux rire sadique. Effets visibles (et très amusants) garantis !

Plus sérieusement, c'est bien de cela qu'il s'agit : j'écris d'abord pour me libérer de moi-même, de toutes ces pensées folles qui me viennent, m'habitent et me tourmentent. C'est un exutoire, une thérapie. C'était le cas pour "Mauvais berger !" mais aussi pour la trilogie fantastique "L'infection". C'est également le cas pour "Les routes du crépuscule". Car avouons-le : une fois que c'est sur papier, ce n'est plus dans ma tête, mais potentiellement dans la vôtre. 😁

Des personnages, pas des personnes réelles !

Aujourd'hui, un certain nombre de personnes (notamment des familiers ou des collègues auteurs d'Astobelarra) ont lu le manuscrit de "Les routes du crépuscule" et m'ont fait leurs premiers retours, plutôt positifs. Cela dit, quelques-uns ont cru reconnaître des personnes de mon entourage au fil de l'histoire. "C'est ton ex, ça, c'est évident ! Et ça c'est toi !" Et inévitablement, je me retrouve dans le peau de Christian Clavier dans "Mes meilleurs copains", à devoir expliquer que "non, non et non, ce n'est qu'un roman, une œuvre de fiction et que ce ne sont que des personnages, pas de vraies personnes, etc... d'ailleurs elle est blonde !
On m'avait déjà fait le coup avec "L'infection". Il faut dire que j'ai commencé par raconter une tranche de vie dans "Mauvais berger !", alors du coup, forcément, j'ai donné de mauvaises habitudes ! Mais là, comme il s'agit d'un récit plus réaliste, les comparaisons sont encore plus flagrantes et faciles à faire.

Soyons honnête : je ne peux pas nier que mes personnages s'inspirent de personnes réelles, ou du moins de l'empreinte (souvent déformée par le temps) qu'ils/elles m'ont laissé. Mais ce sont généralement des mélanges de traits de caractère, de personnalités - parfois jusqu'à la caricature, j'en conviens - et de choses que j'ai vraiment vécues ou ressenties, rien de plus.

"L'empreinte de l'ours dans la neige, ce n'est pas l'ours, de même qu'on ne peut pas résumer une personne au pet - fut-il infâme - qu'elle a laissé sous la couette."

Bref, je sors tous ces trucs de ma tête pour m'en débarrasser, pour mieux vivre au quotidien et pas par vengeance ni pour qu'on dise "oh le pauvre, comme il a souffert !" ou "oh quel fragile, celui-là !". Et je me dis que, vu que nous sommes tous des êtres humains (certains plus que d'autres, il est vrai), peut-être se trouvera-t-il des gens parmi mes lecteurs chez qui cette histoire aura une résonnance toute particulière. 

Quelque chose me dit qu'un jour ou l'autre, on s'est tous posé (ou on se posera) cette même question : "si tu avais la possibilité de tout recommencer, que ferais-tu ? Exactement la même chose ou tenterais-tu de devenir celui ou celle que tu as toujours rêvé d'être ?"
Celui ou celle qui me fait une réponse honnête sans se fracturer le cerveau a gagné. ^^

dimanche 10 octobre 2021

Le teaser de "Les routes du Crépuscule"

Bonjour à tous ! 

Ce fut un dimanche matin fructueux... J'espère que ce teaser/trailer de mon prochain roman vous plaira. 
Je me suis donné à fond. Le livre est évidemment encore mieux. J'espère qu'il vous laissera tous sur le cul !

A bientôt !

EHB.

samedi 11 septembre 2021

Les routes du crépuscule : ça se précise...

Je viens enfin de terminer le premier jet de Les routes du crépuscule, hier soir. Je me sens vidé, mais également libéré, délivré (pardon...😁). 

Tout n'est pas fini, hein ? J'ai encore tout à relire, à rajouter ou supprimer des passages, et à vérifier qu'il n'y a plus de fautes et surtout d'incohérence dans le récit. 

Le tapuscrit a été envoyé au comité de lecture des Éditions Astobelarra ce matin. Il me tarde de lire les premières réactions. ou pas... 😱

Le programme de ces prochaines semaines : je vais laisser tout ça reposer tranquillement et me remettre à lire des tas de livres d'autres auteurs, histoire de prendre un peu de recul. Ensuite, je m'y remettrai avant Noël. 

En attendant, sachez que j'ai déjà le fil conducteur d'un prochain roman qui sera un spin off de ma trilogie fantastique, L'infection. Je crois que je l'ai déjà écrit quelque part, mais si le cycle Beau Smart est bel et bien terminé, il reste encore des petites choses à élucider et des personnages secondaires auxquels faire vivre des aventures inédites autant que passionnantes.

La suite au prochain épisode ? 😉

jeudi 22 juillet 2021

La musique adoucit les meurtres…

J’ai lu un article qui prétend qu’écouter de la musique des années 80 préviendrait de la déprime et donc rendrait heureux. C’est pas faux. Je suis moi-même un grand fan de musiques de ces années, surtout les titres anglophones. Je pense avoir dans mon disque dur une liste presque exhaustive de tous les tubes de mon adolescence, que j’écoute régulièrement, quand j’ai un petit coup de spleen. Mais du coup, comme chaque morceau est intimement lié à ma vie passée, ça me fait très vite penser à plein de moments malaisants vécus à cette époque. Et la nostalgie, ça va un moment… C’est pour cette raison que je n’en écoute pas quand j’écris.

J’ai déjà pas mal disserté (ici, , , et encore ici) sur mon besoin quotidien de musique pour écrire, travailler ou vivre, tout simplement. L’infection T3 Sepsis, je l’ai écrit avec la discographie d’Omnia et les deux derniers albums de Conception entre les esgourdes. Pour Les routes du crépuscule, J’avais besoin de me retrouver plongé dans une ambiance de la fin des années 80, début des années 90. Alors c’est évidemment les groupes grunges comme Pixies, Nirvana, Foo Fighters, les groupes de rock alternatif anglais (Happy Mondays, EMF…) ou français (la Mano Negra, les VRP…) qui m’ont inspiré, mais aussi énormément la synthwave (genre qui, d'après Wikipédia, serait né après 2010, curieusement). Pour moi, le meilleur album du genre (et surtout datant de la bonne époque !), c’est la musique du film le jour des morts vivants, de John Harrison, que je vous conseille absolument !

La synthwave, c’est quoi ? Tout simplement le meilleur de la pop des années 80/90 (paroles positives à base de « love » et de « sunset », voix éthérées, nappes de synthés, batteries électroniques à la Kajagoogoo, solos de guitare et de saxophone, et décorum lasergrid, palmiers et Camaro rose fluo sur fond de coucher de soleil vaporeux…), mais mixé à la sauce d’aujourd’hui. J’en écoute sans arrêt en ce moment (notamment les groupes The Midnight, Gunship et FM84…), au grand dam de mon fils qui ne comprend pas pourquoi je repousse la nouvelle galette de Gojira (que j’aime bien, en fait, mais bon… je fais style que, pour le faire rager). La synthwave, c’est absolument parfait pour se téléporter dans l’insouciance du passé, le temps des boums, des "jeans neige", des kilos de bombecs pour 10 francs et des mulets et permanentes overlaquées (pour ceux qui ont encore des cheveux ailleurs que dans le slip). Pas besoin de se concentrer pour en écouter, ça coule tout seul dans les oreilles, comme le jus acidulé et écœurant de sucre d’un Tubble Gum dans la gorge.

Bref, la synthwave me propulse directement dans une ambiance de « K2000 » mâtinée de « Sauvé par le gong », un genre d’univers futuriste désuet très « Retour vers le futur » qui colle à la perfection à mon nouveau roman :
Les routes du crépuscule. Et je ne crois pas si bien dire ^^
Du coup : pas de meurtre ignoble dans ce livre, peu d’hémoglobine et presque pas de caca, même si ce n’est pas toujours de tout repos, vous verrez. J’espère qu’il vous divertira au moins autant que mes précédents efforts littéraires ! Bon, c'est pas tout ça, mais il me reste encore 2 chapitres à écrire... Allez, zou : les écouteurs et on y va !

mercredi 7 juillet 2021

La muraille des médiocres

Apparemment, on fête en ce moment même les 400 ans de Jean de La fontaine. Le gars, non seulement il a écrit des fables mettant en scène des mouches, des fourmis, des grenouilles et des fromages, le tout en portant une ridicule autant qu'infâme perruque à bigoudis, mais en plus, sa célébrité est toujours aussi vive aujourd’hui ! Chacun d’entre nous a forcément une anecdote liée à son œuvre. C’est juste impressionnant. Tellement que même les clowns Pit et Rik l’ont ressorti à leur sauce, dans les années 70 !

Bon, je charrie. C’est un grand auteur et certaines de ses fables sont toujours autant d’actualité (et résonnent toujours en moi), comme le loup et le chien, par exemple. Alors pourquoi vous parler de lui aujourd’hui, sur ce petit ton du gars blasé ?

Parce que La Fontaine, ou du moins l’une de ses fables, a bien failli me fâcher définitivement avec la littérature. D’ailleurs il n’est pas le seul : Jacques Prévert a également été à deux doigts de me faire haïr les livres et la poésie, mais on y reviendra plus loin…

Connaissez-vous le laboureur et ses enfants ? J’ai une petite anecdote à vous raconter à ce sujet…
Je ne sais pas si ça se fait toujours, mais lorsque j’étais à l’école primaire, nos instituteurs prenaient un malin plaisir à nous forcer à apprendre par cœur des textes d’auteurs et à les réciter debout, tout contre leur bureau, face aux autres élèves qui attendaient leur tour. Apprendre un truc par cœur (juste pour apprendre par cœur), j’ai toujours trouvé ça con. Mais devoir en plus le restituer devant tout le monde, c’était pour moi à la limite de l’héroïsme. Je détestais ça, cette mise en scène, la compétition, le jugement, et pour finir, la sanction, inévitable…
Je me souviens que cette fable-ci, en particulier, je n’ai jamais réussi à l’apprendre. Je ne comprenais pas pourquoi, à l’époque.

Aujourd’hui je sais : un poème qui se termine par l’affirmation « le travail est un trésor », c’est comment dire… une ode à l’école qui formate les esprits, qui met les enfants dans des moules, et qui éjecte ceux qui refusent de se conformer. C’est un hymne au système qui encourage le minutieux sacrifice de sa précieuse personne et de sa courte vie, dans le but d'enrichir davantage les puissants. Je vais oser le dire : cette fable pourrait être le credo du MEDEF et de la Macronie. Je la déteste.

Combien de fois ai-je dû descendre les escaliers de ma chambre jusqu’au salon, où je retrouvais mon père qui me faisait réciter, et me renvoyait invariablement avec pertes et fracas au bout de quelques minutes parce que je « ne la savais pas » ! 

— Tu la sais pas ! 
— Mais si je la sais ! Regarde : "Le laboureur et ses enfants, de Jacques Prévert". (Grande inspiration, hésitation, tremblements, puis avec une voix chevrotante :) "Travaillez, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins..." euh...
— Y'a pas de "euh". Tu la sais pas. Reprends...
— (Voix chevrotante :) Depuis le début ? 
— Oui, depuis le début...

Et ce cinéma durait pendant de longues minutes avant que mon père ne finisse par me lancer mon cahier entre les mains et ne me montre le chemin vers l'étage.
Je remontais alors en larmes, marmonnant quelque insulte bien sentie (ou esquissant une salve de bras d’honneur en direction du salon) tout en tapant bien fort du pied sur les marches, avant de claquer la porte et de me jeter sur mon lit. J’y sanglotais pendant trois-quarts d’heure, avant de me résigner à essayer de me faire rentrer les vers de La Fontaine à grand coup de cahier sur le crâne… Mais rien à faire. J’y ai passé tout un mercredi et probablement le restant de la semaine avant le jour J, sans jamais réussir à l’apprendre. Et devinez quoi ? 

L’instit ne m’a jamais interrogé…

Pareil pour Le cancre, de Prévert. Et je sais parfaitement pourquoi : ce poème me mettait en scène, MOI, le nul en maths et en dictée, celui qui était abonné aux « médiocre ! » sur tous ses bulletins de notes, presque jusqu'au bac. L’idée de le réciter devant toute la classe me révulsait littéralement. Pour moi, c’était comme dans ces cauchemars dans lesquels je me rendais à l’école cul-nu ! Mais je ne savais pas exprimer ce malaise, à l’époque. Pas sûr qu'on m'aurait écouté, de toute façon... Et donc il me fut impossible de l’apprendre : le verrou mental était trop solide.
Lorsque mon tour est venu de le réciter en classe, j’ai bafouillé, j’ai rougi, j’ai pleuré, j’ai fini au coin et le maître m’a collé un beau zéro tout rond dans mon carnet.

Tout ceci explique peut-être pourquoi, si je sais parfaitement reconnaître le génie d’un poète, son œuvre me restera totalement absconse. Pour moi, la poésie, c’est juste l’art de savoir faire chier les gamins à l’école. Et ça, c’est l’indestructible muraille qui protège ma médiocrité. Pour toujours...

mardi 20 avril 2021

Du choix du titre...

Des tests de 1ère de couverture pour Les routes du crépuscule

Le titre d'un roman, tout comme sa couverture, est l'un des aspects à soigner en priorité. C'est la première chose qu'un lecteur verra chez le libraire, il faut donc que ce soit le plus "rentre dedans" et sans équivoque possible. En ce qui concerne mes propres bouquins, je ne peux pas dire que j'aie galéré pour trouver mes titres. Ils se sont tous plus ou moins imposés à moi, comme une intuition. 

"Mauvais berger !" parce qu'à la page 121 dans le texte (de la version ultimate), j'écris "Enfin ça y est, c’est dit : je ne suis pas un bon berger…" Et si je ne suis pas un bon berger, je suis ? Vous l'avez ?
Voilà, c'est de la simple logique...

Pour "L'infection", là aussi c'était facile : l'histoire parle d'un virus informatique qui infecte le monde et qui provient d'une île virtuelle de Second Life elle-même appelée Infection. Il m'a suffi de rechercher "les 3 phases d'une infection sur Internet" pour trouver les sous-titres de mes trois volumes, Contage, Pandémie et Sepsis. Et tout s'est parfaitement mis en place tout seul, ou presque. 

Pour mon nouveau roman en cours d'écriture, "Les routes du crépuscule", j'ai longuement hésité entre "sentiers" et "chemins". Je trouvais "route" un peu trop large, pour symboliser une vie. Mais je trouvais aussi que le mot sonnait mieux avec "crépuscule". A force de tergiverser, on s'aperçoit qu'on n'avance pas dans la rédaction de l'histoire, alors j'ai cessé de me casser la tête et j'ai décidé que ce serait mon titre de travail. Si ça se trouve, un truc plus classe va émerger au fil du récit... Et il se peut aussi que je ne trouve rien de mieux, au final. 
Ce qui m'embête un peu car l'un des frères de Thomas Ponté en a fait un genre de contrepèterie trash : "les croûtes du prépuce purulent". Bon, ça ne m'a pas vexé outre mesure, j'ai même trouvé ça très drôle. J'ai l'autodérision très développée. Sauf que du coup, comme le dit le proverbe geek : what you have seen, you cannot unsee*... Donc je ne vois plus que ça, depuis... Merci Olivier ^^

J'ai aussi une autre idée pour un Spin Off de L'infection. Comme je l'ai déjà indiqué par ailleurs, j'ai envie de continuer à faire vivre cet univers et certains des personnages. Pour l'instant, si j'ai bien le fil rouge de l'histoire, je n'ai pas encore de titre précis en tête. On verra quand je me mettrais sérieusement au boulot. 

Ma compagne, qui a adoré "Mauvais berger !" m'a suggéré de me lancer dans une nouvelle tranche de vie illustrée, dans laquelle je raconterais mes aventures de Gendarme Auxiliaire (GA Boyer) et d'agent de sécurité (le blues de l'ADS). Elle appelle ça "la saga des Mauvais" et ça la fait bien rire. J'ai déjà pondu une partie des textes sur mon autre blog, mais c'est tellement lointain tout ça (plus de 25 ans) que je ne suis pas certain de pouvoir me rappeler de tout. Et puis je vais peut-être devoir renommer les personnes et les lieux, histoire de m'éviter des poursuites judiciaires... 
Bref, du boulot en perspective ! 


*Ce que tu as vu, tu ne peux le dé-voir.

lundi 19 avril 2021

Pourquoi faut-il lire des livres ?

C'est une question que je me pose, alors que nous sommes tous plus ou moins parasités par nos smartphones, les jeux en réseaux et les séries Netflix. Oui, pourquoi donc lire des livres, alors qu'il y a tellement plus facile à faire ? Tellement plus divertissant ? Lire demande un effort psychologique, de la concentration, du temps disponible, et surtout nous laisse le choix vertigineux de ce qu'on peut lire, tandis que les écrans, eux, nous déversent tout, tout cuit dans le bec sans qu'on ait besoin de se casser la tête : il suffit de se laisser bercer par le défilement des images et le doux ronronnement des bandes sons (des hurlements, des crissements de pneus et des mitrailleuses)...
A quoi ça peut bien servir, de lire des livres (et en particulier les romans) aujourd'hui, à l'heure du tout numérique ? 

1) Lire sert à entraîner votre capacité d'imagination. Contrairement à tous les autres supports, le livre ne fait pas de vous un simple consommateur d'entertainment prémaché, mais un véritable acteur de l'histoire que vous lisez. Vous vivez l'aventure avec les personnages, vous visualisez les décors dans votre tête (chaque lecteur aura sa propre vision de l'oeuvre, en fonction de sa sensibilité), bref, l'auteur vous guide mais vous gardez le libre arbitre pour beaucoup de choses. 

2) Lire améliore votre champ lexical et votre orthographe de manière passive, par l'exemple. 
Lorsque vous écrivez sans faute, lorsque vous savez nuancer et vous exprimer pour être compris par les autres, vous avez fait la moitié du chemin. C'est valable en société comme dans le milieu du travail. Plus vous êtes lettré, mieux vous êtes considéré et pris au sérieux. Plus vous lirez, meilleur vous serez et plus vous trouverez de portes ouvertes. C'est une évidence et j'en suis la preuve vivante : vous allez dire que je me la raconte et que je radote, mais encore une fois, si ma mère ne m'avait pas donné le goût de la lecture dès le plus jeune âge, je ne sais pas ce que je ferais de ma vie aujourd'hui... Sûrement rien de bien folichon. Je n'aurais jamais eu accès aux métiers que j'ai pu exercer depuis que je suis en âge de travailler (et qui m'éclatent) et en tout cas, il est certain que je n'aurais jamais écrit un livre de ma vie.

3) Lire vous donne accès à des idées (scientifiques, philosophiques, spirituelles...) auxquelles vous n'auriez peut-être jamais pensé par vous même. En lisant, on apprend, on se cultive, on picore un peu partout et cela permet de se construire soi-même un bagage culturel, pilier d'une identité propre. 
Et puis lire divertit, mais pas que. Je ne dis pas qu'il faut arrêter de jouer à Grand Theft Auto 5Assassin's Creed ou Cyberpunk ni de regarder The Walking Dead (et LuciferResident AlienThe boysInvincible, etc.), mais il est important de se ménager du temps quotidien pour se poser et lire, pour les raisons évoquées plus haut (et plus bas), mais aussi parce que le livre, à la différence de tous les autres médias, cultive et ouvre l'esprit. Et son champ des possibilités est presque infini.

4) L'offre littéraire est pléthorique, bien plus variée que l'offre télévisuelle. Sans compter qu'une très grande majorité des œuvres numériques, que ce soient des séries ou des jeux (pour ne parler que des plus importantes) sont des dérivés de la littérature dite classique. Il y a donc beaucoup plus de choix au rayon livres qu'au rayon PS5 ou dans les catalogues de Netflix et Amazon TV réunis. 

5) Lire fait travailler toutes vos émotions et remet de l'humain dans nos vies robotisées/lobotomisées par la bagnole, le travail, la société, les factures, les divorces, la maladie, la vieillesse et la mort. Lire, c'est l'antidote au stress et à la peur de vivre. Quand on lit un livre, on se pose, notre cœur ralentit, le poids de la vie s'estompe et on sort complètement de notre quotidien stressant pour un voyage intérieur reposant et d'une grande richesse. Et lorsqu'on repose le livre, on n'a qu'une envie : tout envoyer balader pour s'y replonger au plus vite !

6) On l'a vu avec les années Covid-19, lire des livres, c'est tout ce qui nous restera quand il n'y aura plus rien. Je vous laisse méditer sur cette phrase qu'André Cazetien m'avait soufflée à l'oreille lors d'un salon du livre à Navarrenx, il y a quelques années.

Il y a sûrement d'autres très bonnes raisons pour lire un livre et que je n'ai pas citées ici. Si vous en connaissez d'autres, n'hésitez pas à les mentionner en commentaires ! Et si vous ne connaissez pas encore Astobelarra - Le Grand Chardon, notre petite maison d'édition souletine qui publie des auteurs locaux (du grand Sud-Ouest) et qui distribue directement du producteur au consommateur, allez faire un tour dans sa boutique en ligne. Nul doute que vous y trouverez votre bonheur pour les prochaines années ! 

jeudi 18 mars 2021

La dernière chance, mais ce fut la première, pour moi.

Souvent, j'essaye de me rappeler du pourquoi du comment des choses. Par exemple, pourquoi j'ai toujours été attiré par la Nature, les grands espaces, la montagne, la vie sauvage, la randonnée, la survie, la solitude ? Pourquoi retrouve-t-on ces éléments dans chacun de mes livres ? Est-ce que c'est un inné ou un acquis ? 

Du plus loin que je me souvienne, le détonateur, encore une fois, c'est ma mère. Non qu'elle soit elle-même une grande aventurière, mais c'est elle qui m'a choisi les livres qui m'ont petit à petit amené à ces passions. Le premier de ces livres - bien avant Désert Solitaire (Edward Abbey), Into The wild (John Krakauer), Wild (Cheryl Strayed), Dans les forêts de Sibérie (Sylvain Tesson) ou même le récent Encabanée (Gabrielle Filtau-Chiba), que j'ai lus et relus bien plus tard, parce que ma mère a su me donner le goût de la lecture lorsque je peinais à l'école - c'était La dernière chance, de Robert Newton-Peck. Ce roman jeunesse publié chez Castor Poche Flammarion raconte l'histoire de Collin, un jeune ado indiscipliné que son père envoie dans les montagnes du Vermont, chez un certain Monsieur Kirk, un vieux trappeur solitaire qui lui apprendra les rudiments de la vie et accessoirement à devenir un homme. 

Je me souviens avoir adoré ce roman initiatique et l'avoir lu au moins deux fois. J'en garde un excellent souvenir, alors je me suis dit que j'allais me le racheter et le relire à l'âge adulte, pour voir si c'était si bon que ça. Et verdict : c'est un passionnant roman pour adolescents, malgré quelques faiblesses dans la narration (essentiellement des redondances : "Han, je marche tout seul dans la nuit, perdu dans la neige, avec un fusil très lourd, j'ai peur, je suis fatigué, mais quel exploit ! Je me demande ce que dirait mon ancien prof de sport s'il me voyait aujourd'hui" reformulé au moins 3 fois dans le même chapitre) ou dans le réalisme de l'histoire (le gamin qui fout rien à l'école mais qui se souvient parfaitement d'où se situe l'appendice et de comment y accéder, malgré la fatigue et la panique. Il pense à l’asepsie et à recoudre tout bien comme il faut, comme un vrai petit chirurgien). Je me souvenais vaguement des personnages principaux, du fil conducteur, de l'ambiance générale, mais pas de tout les petits à-côtés. Reste que j'ai quand même passé un bon moment à le relire, ces derniers jours et ça m'a fait comme une madeleine de Proust. Quelque part, je ne peux m'empêcher de penser qu'en m'offrant ce livre, ma mère a semé, sans le vouloir, la petite graine qui a fait que j'ai quitté ma Charente natale pour venir vivre dans les Pyrénées. La rencontre avec mon ex, 11 ans plus tard, et son amour inconditionnel pour l'Ariège n'ont fait que faire germer et pousser la plante.

Est-ce que c'était écrit ? Est-ce que j'avais mon libre arbitre dans tout ce cheminement ? Je n'en sais trop rien et quand j'y pense aujourd'hui, à l'aube de mes cinquante ans, je trouve tout ceci tellement vertigineux que je me force immédiatement à penser à autre chose.
Toujours est-il que mon prochain roman, dont le titre de travail est, je le rappelle, Les routes du crépuscule, se déroulera également en partie dans les Pyrénées, notamment en Ariège mais aussi en Soule. En écrivant ses histoires, un auteur se met à nu et livre tout ce qui est en lui. Je ne déroge pas à cette règle : les montagnes et les forêts souletines coulent dans mes veines et font battre mon coeur depuis 24 ans. Mais en vérité, j'ai presque l'impression que c'est depuis toujours.

mercredi 20 janvier 2021

Un petit questionnaire de Proust, à l'aube de mes 50 ans ?

Allez, une fois n'est pas coutume, je m'adonne à ce questionnaire dit "de Proust" parce que tel est mon bon plaisir. Et ça permettra à ceux qui ne me connaissent pas d'en savoir un peu plus sur le pourquoi du comment je suis qui je suis...

1. Le principal trait de mon caractère ?

La flemme et la gentillesse, ex æquo.

2. La qualité que je préfère chez un homme ?

La franchise.

3. La qualité que je préfère chez une femme ?

La franchise.

4. Ce que j'apprécie le plus chez mes amis ?

Leur disponibilité. Leur franchise. Leur constance.

5. Mon principal défaut ?

D'être seulement un être humain. Sinon, j'ai les défauts de mes traits de caractère. 

6. Mon occupation préférée ?

La glande. Mais aussi la randonnée, penser, lire, écrire, dessiner, prendre l'apéro... 

7. Mon rêve de bonheur ?

Me barrer de la société pour aller vivre dans une cabane que j'aurais construite dans la forêt des Arbailles, loin de tout, avec assez de livres pour tenir le restant de mes jours.

8. Quel serait mon plus grand malheur ?

Mourir avant d'avoir eu le temps de faire tout ce que je voudrais faire. 

9. Ce que je voudrais être ?

Écrivain à temps complet. 

10. Le pays où je désirerais vivre ?

Les montagnes souletines. Mais je rêve aussi d'Alaska ou de grand nord canadien. 

11. La couleur que je préfère ?

Toutes les nuances de vert de la forêt.

12. La fleur que j'aime ?

Eguzki Lore, la fleur du chardon sylvestre.

13. L'oiseau que je préfère ?

Le gypaète barbu.

14. Mes auteurs favoris en prose ?

Stephen King, Edward Abbey, Pete Fromm... et puis Constance Dufort et Thomas Ponté !

15. Mes poètes préférés ?

D'une manière générale, je suis hermétique à la poésie. J'en lis peu, mais je sais reconnaître le génie quand je le vois. Alors je dirais Arthur Rimbaud. Et Jacques Prévert.

16. Mes héros favoris dans la fiction ?

L'agent spécial Dale Cooper, dans la série TV "Twin Peaks". Billy Butcher, dans le comic book "The Boys". Actarus, dans le dessin animé Goldorak. Franck Castle, le Punisher. George W. Hayduke, dans le roman "le gang de la clef à molette" (et "le retour du gang"...), d'Edward Abbey...

17. Mes héroïnes favorites dans la fiction ?

Michonne, dans la série TV "The Walking Dead". Westerlies, dans le roman "l'Archipel de Westerlies", de Constance Dufort. Dolores, dans la série "Westworld". Et Scarlett O'Hara, dans le roman "Autant en emporte le vent", de Margaret Mitchell.

18. Mes compositeurs préférés ?

Devin Townsend loin au dessus de tous les autres. Ensuite, Roland Orzabal (Tears for fears), Kurt Cobain (Nirvana), Dave Grohl (Foo fighters), Albert Ketèlbey et David Gilmour (Pink Floyd).

19. Mes peintres favoris ?

Salvador Dali. mais sinon Manu Larcenet, Luz, Gotlib, Mazan, Todd McFarlane, Bernie Wrightson (oui, j'élargis à la BD, c'est plus mon genre "de peinture" à moi...). 

20. Mes héros dans la vie réelle ?

Mes parents ? Mes enfants ?  Ma compagne ? Et Christopher McCandess, aka Alexander Supertramp ainsi que Cheryl Strayed.

21. Mes héroïnes dans l'histoire ?

Quelle histoire ?  Sûrement Amelia Earhart en tout premier. Et Dian Fossey. 

22. Mes noms favoris ?

Mes noms ou mes mots ? Pour les noms, je dirais n'importe quel patronyme basque. Inchastoichipy, ou Patalagoity, par exemple...
Pour les mots, n'importe quel mot imprononçable, rugueux ou évocateur de choses supposément horribles : scrotum, filandreux, dépouille, morve, gras de canard, rupture du corps caverneux... 

23. Ce que je déteste par-dessus tout ?

Le mensonge et la trahison. Les gens qui balancent leurs déchets dans la nature. 

24. Personnages historiques que je méprise le plus ?

D'une manière générale tous les gens de pouvoir. Mais s'il faut donner des noms, alors dans le désordre : Napoléon Bonaparte, Louis XIV, Donald Trump, Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Adolf Hitler.

25. Le fait militaire que j'estime le plus ?

A.U.C.U.N. Je ne vois même pas comment on pourrait se vanter ou se satisfaire d'un truc pareil ! 

26. La réforme que j'estime le plus ?

A.U.C.U.N.E. Rien à foutre. Ce n'est pas dans mes compétences ni dans mon rayon d'action.

27. Le don de la nature que je voudrais avoir ?

Le génie absolu. Dans tous les domaines. A défaut, je veux bien les pouvoirs incommensurables du Beyonder.

28. Comment j'aimerais mourir ?

D'un arrêt cardiaque en randonnée, quelque part dans les Arbailles, quand je serai vieux. J'aimerais ensuite que mon corps soit mangé par les vautours et que personne ne sache jamais ce qu'il m'est arrivé. 

29. État d'esprit actuel ?

Flemme de niveau 7/10 ? Ras-le-bol du Covid de niveau 257000/10 ? Quand est-ce qu'il va sortir, ce putain de nouvel album de Tears for fears ? 

30. Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ?

L'étourderie, l'oubli, le manque de concentration, la flemme...

31. Chocolatine ou pain au chocolat ? 

Chocolatine, évidemment ! Chaque fois que j'entends "Pain au chocolat", ça me éclater de rire, mais pas autant que lorsque j'entends quelqu'un parler avec un accent québécois très prononcé (ceci dit sans méchanceté, d'ailleurs ; c'est factuel : ça me fait rire, point.). 

32. Ma devise ?

Toujours entrevoir le pire pour pouvoir apprécier le meilleur.