Aujourd’hui, je réagis à un tweet que j’ai vu passer cette
semaine, sur le sujet des « raisons
qui poussent un auteur à écrire ce qu’il écrit ».
Je ne parlerai que de ce qui me concerne moi, puisque je ne suis pas dans la
tête des innombrables autres écrivains qui publient chaque année.
Alors oui, pourquoi j’écris le style de livres que j’écris,
comment je me positionne par rapport à l’industrie du livre, quel regard je
porte sur mon travail, quelles sont mes ambitions ?
Première chose : j’écris des « romans de gare
gores » parce que c’est ce qui m’a donné envie de lire quand je ne lisais
pas, et c’est surtout ce que je voudrais lire. Enfin pas tout le temps,
évidemment ! Mais j’aime les histoires qui n’ont pas d’autre finalité que
le divertissement pur. Je veux faire passer des émotions, que le lecteur passe
par toutes les palettes de sentiments possibles en lisant mes livres et cerise
sur le gâteau : qu’il s’en souvienne longtemps. Je veux que lorsqu’il
ferme le bouquin, le premier mot qui lui vienne à l’esprit, c’est « Woaw ! », suivi de « Cette claque ! » ou encore de « Bordel, qu’est-ce que je viens de lire, là !? »
Tout ce qui restera quand
il n’y aura plus rien…
Bien sûr, j’aurais pu écrire tout cela sur ce blog, comme le
font de nombreux autres auteurs, publiés par des éditeurs ou non. Mais si vous
avez lu L’infection, vous savez ce
que je pense de l’avenir de l’Internet et globalement de l’avenir de l’humanité…
Un jour ou l’autre, tout cela est voué à disparaitre car notre espèce fait n’importe
quoi avec sa planète. Je pense qu’un jour prochain, nous aurons épuisé nos
ressources et nous devrons alors repartir de zéro, si toutefois il reste des
survivants. Nos serveurs, nos ordinateurs, nos liseuses, nos disques durs externes, nos clés
USB ne serviront plus à rien car il n’y aura plus de source d’énergie pour les
alimenter. Il ne restera plus de notre civilisation que les livres. Au format
papier.
Voilà ce que je veux, moi, en tant qu’écrivaillon. Que mes
histoires de fou soient lues de mon vivant, bien sûr, mais aussi qu’elles
soient un jour dénichées dans quelques armoires poussiéreuses et relues par les
prochaines générations. Je n’ai pas d’autre ambition. Je ne cherche pas à
atteindre la même célébrité que Nothomb, Moix, Tesson, Despentes ou Houellebecq
ni à entrer à l’académie française, comme un Finkielkraut de génération X ;
je ne suis pas là à attendre qu’un pognon de dingue ruisselle à flots (notez
que je ne cracherai pas dessus si d’aventure, ça m’arrivait) ; je ne cours
pas non plus après les prix de salons du livre. J’ai participé une fois – en vain
– à celui d’Orthez en 2012. Je ne pense pas le refaire un jour. En ce qui me
concerne, c’est du temps perdu.
Bien savoir où se
situer dans son monde, et l’assumer à fond !
Ce livre a toujours autant de succès (relatif), même 11 ans plus tard ! |
De même, il y a très peu de chances que je sois un jour étudié en classe. Ah
pardon, j’oubliais que mon ancien professeur de zootechnie conseillait
régulièrement la lecture de « Mauvais berger ! » à ses élèves.
Pas pour ses qualités littéraires, mais comme exemple de ce qu’il ne faut pas
faire si l’on souhaite faire carrière dans l’élevage de moutons. ^^
Je sais tout ça. Vous ne m’apprendriez rien en me le disant, ça ne me ferait pas arrêter d'écrire et je vous prendrai pour un gros con.
Je sais tout ça. Vous ne m’apprendriez rien en me le disant, ça ne me ferait pas arrêter d'écrire et je vous prendrai pour un gros con.
On en revient au début de ce billet (épanadiplose narrative) : ce que je
fais, je le fais d’abord pour moi. Parce que j’en ai envie ET pour me sortir
toutes ces choses de la tête, mais également pour laisser une trace, même
minuscule, de mon passage sur cette planète, dans cette vie si courte.
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