lundi 3 février 2025

VIS MA VIE D’ÉCRIVAIN #4

Ce week-end, j’ai participé, comme chaque année depuis la sortie de Mauvais berger !, au salon du livre de Navarrenx. Astobelarra présentait quatre livres au prix des remparts cette année, et c’est avec une joie non dissimulée que la maison d’édition souletine a raflé une troisième récompense (dans ce salon), grâce à Les Sens hors des nerfs, le dernier roman de Thomas Ponté, preuve s’il en fallait une, que nos auteurs sont des cracks et leurs textes de grande qualité. Comble de bonheur, nous y avons réalisé (de très haut) notre meilleure performance commerciale depuis que nous participons à ce salon (je sais que c’est un sujet considéré comme trivial par nombre d’écrivains, auxquels je rappelle qu’ils écrivent à la base pour être lus, donc pour que leurs livres soient vendus, eh oui).

Mais je ne suis pas là aujourd’hui pour passer la brosse à reluire à mon éditeur ni à Thomas Ponté (même s’il le mérite, et ce depuis la sortie de son tout premier livre) ni pour parler "pognon de dingue". Dans ce type d’évènement, il arrive parfois qu’il y ait de courtes vagues de clients potentiels et parfois de longs creux, durant lesquels j’ai tout le loisir d’observer mon prochain, avec un œil souvent critique et implacable, il est vrai...
Dans les épisodes précédents, je vous ai fait le portrait d’improbables badauds ou de confrères plus ou moins opiniâtres. Concernant ces derniers, je pensais avoir tout vu, en 18 ans de salons/marchés en tout genre. Erreur ! Il y a toujours pire et avec encore moins de scrupules !

Ce coup-ci, je me suis agacé (et je ne suis pas le seul) du comportement absolument détestable d’un auteur qui, non content d’afficher une expression dédaigneuse pendant tout le week-end, a passé le plus clair de son temps à interpeler les passants, à peine avaient-ils ouvert la porte. Le type se trimbalait dans les travées (parfois loin de son propre stand) avec une affiche A3 plastifiée dans chaque main et les refourguait impérieusement aux gens avant qu’ils aient eu le temps de dire ouf. Le samedi, il y avait 5 auteurs dans le coin où l’organisation l’avait placé (devant l’une des entrées). Le soir même, 3 d’entre eux avaient lâché l’affaire, excédés et découragés, car en face d’un tel zozo adepte de la concurrence la plus déloyale et la plus impitoyable, impossible de vendre quoi que ce soit. Le dimanche, le quatrième auteur restant a tenu jusqu’à 16 heures, et a préféré partir avant de devenir violent (et on le comprend).

Pile à côté : le même vampire mais « en femme » et qui n’a pas hésité à placer son roll-up juste devant le stand de l’infortuné quatrième, dès qu’il a eu le dos tourné. Aucun respect, aucune vergogne, aucune dignité ! Je ne comprendrais jamais ces gens qui sont prêt à toutes les provocations, toutes les exactions et à marcher sur la gueule des autres pour sortir du lot. Tout ça pour vendre un pauvre livre de plus que le voisin. Il me semble que les organisateurs de salons devraient faire signer un règlement intérieur à chaque exposant, dans lequel serait spécifié qu’il est interdit de démarcher à l’extérieur de son stand, interdit de prendre les gens à partie, interdit de racoler et de faire de la vente forcée et surtout interdit de manquer de respect à ses confrères. Il y va du maintien d'une bonne ambiance comme de la réputation des salons du livre. 

Alors on pourra arguer qu’une signature, ça n’engage que ceux qui respectent les règles. Pourtant, si tout est bien spécifié noir sur blanc et accepté par tous les exposants, ça devient quasi-contractuel. Il n’y aurait alors aucun mal à dénoncer puis à dégager le ou les indésirables qui n’en tiendraient pas compte ! Après tout, un homme averti en vaut deux.
D'ailleurs, si ça ne tenait qu'à moi, ce serait : « Tu fais chier tout le monde ? Ben t’es viré (et tricard partout), basta ! »
Ça m’agace d’avoir à écrire ça, mais même dans ce milieu, où l’on pourrait penser que les gens sont un peu mieux éduqués, plus cultivés et donc plus respectueux des autres que la moyenne, l’homme reste un loup pour l’homme. Aussi vrai que certains ne comprennent rien d’autre que la sanction la plus radicale.

2 commentaires:

  1. Bonsoir ! je suis une des trois auteurs qui n'a pas souhaité revenir dimanche. Merci pour ce texte bien écrit et révélateur de trouble-fêteS. Tout d'abord félicitations pour ce 3e prix très heureuse pour votre auteur et votre ME !
    Comme nous étions dans le sas d'entrée, pris dans la tourmente des égos et du bruit occasionné par les tracteurs, je n'ai même pas entendu que vous aviez remporté ce beau prix! Je tiens à préciser malgré le comportement nauséabond de notre confrère auteur, que perso, j'ai été incommodée par le sas d'entrée en lui-même, odeurs de pot d'échappement, vacarme des moteurs, froid, et le fait que nous avons eu l'impression de ne pas participer au même salon que les auteurs dans les 2 belles salles. Tout était hélas réuni pour que je rêve d'un dimanche au soleil à l'air libre, simplement. Ce salon je l'apprécie, je m'y sens chez moi, terreau familial oblige. Il est vrai qu'une charte comportementale devrait être soumise aux auteur-e-s, et aux organisateurs d'être le garant du bien-être s'il n'est pas moral, au moins physique, autant que faire ce peut. Merci d'avoir dénoncé ce que vous avez vu, j'ignorais que cela s'était perçu. J'ai bien entendu exprimé par écrit mon ressenti aux aimables organisateurs, en espérant avoir été comprise. Merci pour votre bienveillance Etienne

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    1. Merci pour votre message ! En espérant que ce type de comportement sera dorénavant banni de tous les salons. "Ce n'est pas gagné, mais ce n'est pas perdu non plus", comme dirait un ami.

      Concernant les fumées et le bruit des tracteurs, oui, c'est un peu le revers de la médaille de ce salon. Le fait qu'il soit greffé à la foire agricole a ses avantages (la foule) et ses inconvénients.

      Personnellement, je préférais lorsqu'il était greffé à la foire artisanale de la pentecôte. Il faisait en outre un peu moins froid. Cela dit, ce salon a le mérite d'exister et surtout de s'améliorer au fil des ans. Gageons que les retours - que les organisateurs n'auront pas manqué de recevoir - seront pris en compte pour les prochaines éditions.

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