jeudi 23 décembre 2010

Enfin des vacances (pour L’infection) !

Oui, enfin je ne suis pas encore vraiment “en congé” au niveau du boulot chez Immersive Lab, mais par contre, j’ai enfin terminé le premier jet du premier tome de L’infection. J’ai tout relié sous format A4 dans un fichier pdf (ce qui équivaut à presque 300 pages en format poche), et j’en ai imprimé un exemplaire pour pouvoir me replonger dedans dans quelques semaines, et commencer à le relire, le corriger, et l’annoter si besoin… Et je sais qu’il y en a besoin, parce que j’ai relu rapidement les 4 premiers chapitres, et j’ai déjà vu des trucs qui m’ont hérissé le poil!

J’ai commencé à écrire cette histoire en novembre/décembre 2008, donc il y a deux ans déjà (si je mets bout à bout toutes les périodes d’écriture et de conception du projet, en ajoutant celles pendant lesquelles j’y ai simplement pensé, je crois que j’ai bien dû bosser une année complète dessus)! Or depuis 2008, ma connaissance du web s’est affinée, et beaucoup de choses ont changé. Rien d’essentiel, hein? La trame de l’histoire ne devrait pas bouger. Par contre, il y a de nombreux détails techniques qu’il va me falloir mettre à jour.

Mais bon… Ça attendra que j’aie pris un peu de recul.

Si tout va bien, la version officielle et définitive du fichier “prêt à imprimer” devrait être fin prête pour un peu avant les vacances d’été. Je verrais d’ici là si j’envoie des manuscrits à des maisons d’édition nationales, ou si Astobelarra – Le Grand Chardon veut bien me le publier dans une nouvelle collection appropriée et rémunératrice. Mais je vous reparlerai de tout cela dans un prochain billet…

Donc à partir d’aujourd’hui, je suis en vacances de L’infection. Ça tombe bien que ce soient les fêtes de fin d’année : je vais  pouvoir en profiter pour faire tout autre chose que d’écrire ou réfléchir! Manger, boire et bien rigoler avec mes amis pour commencer, je pense que ce serait un bon début ;-)
Bonnes fêtes de fin d’année 2010 à tous!

vendredi 17 décembre 2010

Le tic de langage…

Je suppose que vous savez tous ce qu’est un tic de langage? Ce sont ces mots ou expressions du langage courant qu’on aurait un peu trop tendance à radoter sans s’en rendre compte, alors que tous vos interlocuteurs, eux, l’ont remarqué. Il en est même certains (sans aucune éducation) pour vous le faire remarquer! Or, chacun d’entre nous a ses propres tics de langage, même ceux qui voient la paille dans l’œil de leur voisin (mais jamais la poutre qu’ils ont dans le leur). A l’écrit, on s’en rend compte tout de suite, car les phrases deviennent bancales et lourdingues. Mais à l’oral (et selon le public auquel on s’adresse), ça passe souvent inaperçu.

Au lycée, j’avais une prof d’histoire (fort gentille au demeurant) qui répétait sans arrêt (et à toutes les sauces)  l’adverbe “incontestablement», qu’elle déclinait aussi en adjectif (”c’est incontestable»…), et bien évidemment, tous les élèves de la classe l’avaient remarqué, et en jouaient… Certains tenaient les comptes à l’heure; d’autres -plus téméraires- tentaient malicieusement de la pousser à prononcer le fameux mot. Bref, c’était un petit jeu assez rigolo qui avait le mérite de nous tenir éveillés pendant ses cours incontestablement interminables (ça y-est, elle m’a contaminé!).

Ah oui, parce que je ne vous ai pas encore dit… Un tic de langage, c’est comme la peste ou la vérole : ça se répand sans qu’on en ait conscience! Combien d’entre vous emploient à tort et à travers l’expression toute faite “tout-à-fait!» à longueur de journée, au lieu de simplement dire “oui»? Et ceux (dont je suis) qui la remplacent par le ridicule “clair!» sont légion, je pense!

Bref, tout ça pour dire que moi aussi, j’ai mes tics de langage. Lorsque j’étais apprenti berger  dans la magnifique montagne pyrénéenne, la seconde année, c’est mon patron berger, Christophe*, qui un jour m’a fait remarquer avec le plus grand agacement que je disais toujours “Ah!», à chaque fois qu’on me demandait de faire quelque chose que je n’avais pas initialement prévu et qui dérangeait ma routine. Il interprétait cette exclamation -pourtant innocente- comme une preuve de mauvaise volonté, ou au pire comme une forme avortée de contestation aux ordres.

Pourtant, je peux vous assurer que moi, je voulais juste dire quelque chose comme “Ah, d’accord, OK…», comme une affirmation plutôt que comme quoi que ce soit d’autre.
Lui, son tic de langage, c’était le mot “atypique». Un “parcours atypique», un “berger atypique», ça faisait bien devant les caméras de M6 et TF1… Ça m’énervait aussi énormément cette pédanterie affectée, mais je ne lui ai jamais rien reproché de tel. Rien à voir avec de l’hypocrisie! C’est davantage une histoire “de tact” et de politesse, en somme…

Mais  si on change de point de vue relatif, ça pourrait tout aussi bien être une histoire de caste, je suppose : la différence entre une personne qui se prend pour le roi de la montagne, et son ouvrier.
*Nom d’emprunt de l’exploitant agricole pour lequel j’ai travaillé comme aide-berger en 1998 et 1999, et personnage principal du livre “Mauvais berger!».

lundi 6 décembre 2010

Et de vingt!

Ça y est, je viens de terminer l’écriture du 20ème et dernier chapitre de L’infection. Plus que l’épilogue (quasiment rédigé, déjà), et le premier jet du livre sera plié. J’aurais  largement réussi à respecter ma deadline, et ça me fait très plaisir!

Beau Smart, sur la SIM Infection...
Première partie

Chapitre 1 : La petite nouvelle… (écrit)
Chapitre 2 : La cigarette du condamné. (écrit)
Chapitre 3 : La fille qui venait d’ailleurs. (écrit)
Chapitre 4 : L’addiction. (écrit)
Chapitre 5 : Coup de foudre. (écrit)

Seconde Partie

Chapitre 6 : Coïncidences troublantes. (écrit)
Chapitre 7 : La proposition. (écrit)
Chapitre 8 : Les petites lignes du contrat. (écrit)
Chapitre 9 : Renaissance. (écrit)
Chapitre 10 : L’espoir fait vivre. (écrit)

Troisième partie

Chapitre 11 : Transcription 1 (écrit)
Chapitre 12 : Azkena (écrit)
Chapitre 13 : Transcription 2 (écrit)
Chapitre 14 : La mort dans l’âme (écrit)
Chapitre 15 : Le renvoi. (écrit)

Quatrième partie

Chapitre 16 : L’interrogatoire (écrit)
Chapitre 17 : L’enfer sur terre (écrit)
Chapitre 18 : Échec! (écrit)
Chapitre 19 : Arrestation (écrit)
Chapitre 20 : La chasse (écrit)

Epilogue… (En cours de rédaction)


Ce que je vais faire ensuite? Eh bien, je vais laisser passer un bon mois pour prendre du recul, avant de me mettre à la relecture attentive du projet dans son ensemble. J’aurais encore certainement des tas de trucs à modifier : phrases un peu bancales, incohérences, manques dans la narration, ponctuation à revoir, fautes d’orthographe, etc.

Lorsque ce sera fait, j’imprimerai plusieurs copies papier que je passerai à quelques personnes de confiance, et j’attendrai les commentaires… C’est la partie que j’appréhende le plus, parce que d’habitude, je n’aime pas du tout les critiques (même si je sais reconnaître après coup lorsqu’elle sont constructives). Il va falloir que je sache prendre du recul sur moi même, et que  j’apprenne à accepter sereinement les avis des autres en ce qui concerne mon travail sur ce roman.
C’est pas gagné… Surtout quand je vois dans quel état ça me met lorsque mon épouse remet tout en question, après avoir lu seulement deux paragraphes du premier chapitre!

vendredi 3 décembre 2010

Territoire Digital va bientôt disparaître…

Voilà, ça sent la fin pour Territoire Digital [URL indisponible - NDEHB]… C’est bien dommage, parce que c’était un de mes aspects préférés du cœur de métier de rédacteur web.

Mes activités chez Immersive Lab ayant sensiblement évolué depuis 2008, je ne suis plus en mesure d’aller passer des heures à fouiner dans les univers virtuels. En tout cas, ça restera un super souvenir, une grande époque et une grande aventure pendant laquelle j’ai pu redécouvrir et approfondir Second Life, et rencontrer tout un tas de gens dont le travail ou les avatars m’ont très largement inspiré pour L’infection.
Pour les nostalgiques (dont je suis), et ceux qui aimeraient en savoir un peu plus sur les sources de L’infection, vous retrouverez les principaux papiers ci-dessous et dans le désordre au format PDF (”clic-droit” + “enregistrer-sous” si votre navigateur ne veut pas lire les PDF).
Bonne lecture ;-)

- Google versus China
- Zero Linden
- The Kaaos Effect
- Styliste virtuelle in SL
- Poisson d’avril 2009
- Musée vivant esselien
- Le Village in SL
- La planète des petits princes
- Kamachinima recrute
- Jedi française in SL
- Itinéraire d’un newbie
- Expo Rob Steenhorst
- Concerts chez Cat Boucher
- Chirurgien esthétique in SL
- Willow Ahn
- Sail Away Project
- Le parc des Arts in SL
- Yanminh McDowwll
- Orange quitte SL
- MadPea, le petit pois fou
- Fairyverse Magic
- Les explorateurs francophones
- SL of the Dead
- Le Chouchou de ses messieurs-dames
- Arcachon plus vraie que Nature
- Yadni Monde
- A voir sur SL
- Accueil sur Territoire Digital
- Aire in SL
- Artistes sans L$
- Catherine Pfeffer
- Cité Cathare à Tournicoton
- Duel au soleil à Tournicoton
- L’école SL
- Élections aux US in SL
- les e-troubadours
- Frao Ra
- Handicap in SL
- Hugobiwan Zolnir
- Institut Culturel Basque in SL
- Irlande in SL
- La jetée des rêves à Tournicoton
- Jopsy Pendragon
- Karim, de la coopération française
- Mascottus Phlox
- Museec, by Bobby Ritt
- Crise des nouveaux tarifs Linden
- Photon Pink
- RIL Shopping V1
- RIL Shopping V2
- Roleplays in SL
- Émission Sans Aucun Problème
- Shayna Congrejo
- Soli TV
- Taikogo Akina
- Territoires publics in SL
- Transmusicales transdimentionnelles de Rennes
- Weblin in SL

mercredi 1 décembre 2010

Tout est dit dans “Oggy et les cafards”!

Franchement, je ne comprends pas comment j’ai pu perdre du temps à écrire “Mauvais berger!”
Tout est dit dans cet épisode d’Oggy et les Cafards! Le berger teigneux et esclavagiste, le chien fainéant qui se barre à la première occasion, les moutons moqueurs dont on ne peut rien tirer sans violence, l’ours, le fromage, les asticots… 

Finalement, j’aurais dû faire un dessin animé, moi, tiens ;-)

Mais que cela n’empêche pas les retardataires de s’offrir leur exemplaire de “Mauvais berger!” pour Noël! Vous pouvez le faire ici sur le bon de commande d’Astobelarra (paiement par chèque), ou là, sur la page Price Minister (où l’on accepte aussi le paiement par carte bleue).

Un cadeau sympa pour seulement 10€ (sans compter les frais de port), et en plus vous faites une bonne action en aidant une association loi 1901 (Astobelarra – Le Grand Chardon) dont le but est de remettre l’homme au cœur de la Nature, et la Nature dans le cœur de l’homme

PS : Merci à Mickaël pour ce lien très pertinent vers la vidéo…

lundi 29 novembre 2010

C’est une maison bleue, à Frisco…

N’allez pas croire que j’aime la chanson. Je n’ai pas choisi cette maison à cause de Maxime Le Forestier non plus. C’est un pur hasard… Mais le hasard fait parfois bien les choses, surtout lorsqu’il s’agit de placer un clin d’œil involontaire!
L’un des personnages de L’infection s’appelle Jaimie Perkins, aka Jay Linden. Il travaille donc chez Linden Lab, et se devait de vivre dans une maison à San Francisco. Et comme il se passe des choses étranges dans cette maison, il fallait que je trouve un truc cohérent avec l’histoire et la réalité.
Ni une ni deux, j’ai fait Google Maps, et j’ai d’abord repéré le siège de Linden Lab. Ensuite, comme ce n’était pas situé dans un quartier résidentiel, et surtout que c’est loin du Pacifique, j’ai cherché dans un autre quartier de la ville, au pifomètre. Et là, à 250 mètres de la plage, à l’angle de la 48eme avenue et de Cabrillo Street, j’ai trouvé mon bonheur! Ce serait là, et nulle part ailleurs! Une maison bleu-ciel à la peinture effritée, avec des grilles de sécurité sur chaque vitre (ou presque). Une maison banale, isolée dans la ville quadrillée, où tout et n’importe quoi pourrait arriver.

Angle de la 48eme avenue et de Cabrillo St, San Francisco, Californie, USA

jeudi 18 novembre 2010

Une question de “style”…

Il y a quelques jours, j’ai fait lire un court passage de L’infection (2-3 pages) à mon épouse. Je ne sais pas pourquoi, j’avais envie qu’elle lise ce passage là en particulier… C’est un moment clé de l’histoire (à un chapitre de la fin du premier tome), qui frappe comme une gifle lancée avec élan et de toutes ses forces. C’est cru, sale, violent…

Bien sûr, elle n’a pas aimé. Elle s’est imaginée que tout le roman était écrit dans ce style un peu “Pulp”, un peu “roman de gare”. Il a fallu que je défende mon bifteck en lui expliquant que je ne voulais pas d’une écriture linéaire, fut-elle jolie. Dans ce premier épisode de L’infection, la narration “entre dans la peau du personnage”. Quand je mets en scène un porc répugnant, l’écriture accompagne ce trait de caractère et se fait ordurière. Lorsque c’est Beau Smart, la langue se fait policée, froide, menaçante et presque fielleuse par moments. Lorsque c’est Mathilde qui flamboie sur le devant de la scène, l’écriture prend une forme plus lyrique, plus féminine, je n’ose dire plus “poétique” de peur de paraître un tantinet prétentieux.

Les mots et les tournures de phrases s’adaptent aussi aux paysages, à l’ambiance de l’histoire à un instant T, à la montée en puissance du suspense. C’est un livre qui a été écrit sans recherche particulière de beauté littéraire (je suis encore trop humble -et objectivement loin d’avoir le niveau- pour viser la classe d’un Victor Hugo; et le prix Goncourt n’est pas mon but ultime), mais juste pour transmettre des émotions pures. Je voulais raconter une histoire efficace, écrite avec les tripes, et qui laisse des traces profondes dans les esprits, un peu comme certains bons films d’action. Je ne sais pas si j’aurais réussi car je n’ai pas encore assez de recul (vu que le bouquin n’est pas encore complètement terminé, et que personne n’a encore vraiment lu les pages déjà écrites), mais en tout cas, je me suis bien fait plaisir pendant toute la création de ce projet, et ce même si j’ai eu quelques passages à vide, essentiellement des doutes quant à ma capacité à aller au bout d’une telle entreprise.

Dans quelques jours (sans doute avant Noël), j’aurais terminé le premier jet. Il ne me restera plus qu’à relire, corriger, ajouter ou supprimer des éléments. Ensuite, ma foi, j’espère pouvoir m’attaquer à l’autre partie du projet, à savoir les illustrations. Car j’ai toujours une furieuse envie que ce livre soit illustré, et toujours avec des photomontages mêlant réalité et monde virtuel. Si Sigrid (Daune) est toujours partante, alors ce sera un chouette partenariat.
En même temps, je ne sais pas si je pourrais continuer dans cette veine là pour les deux tomes suivants. Je n’ai pas encore réfléchi à la cohérence de la trilogie en termes de “Packaging”, en fait…

samedi 6 novembre 2010

L’infection : quelques lieux importants à Mauléon-Licharre (1)

Vue du gave depuis le pont des galeries - Mauléon Licharre
Je vous ai parlé dans ce précédent article d’endroits importants en Soule* dans lesquels se déroulent plusieurs chapitres cruciaux de L’infection. Voici un nouveau chapitre dans lequel j’aborde les lieux d’habitation des deux personnages principaux du livre.

La mansarde de Patrice Bodin, l’antihéros de L’infection, est située au dernier étage du bâtiment dit des “anciennes galeries“, à Mauléon-Licharre. C’est la fenêtre qu’on voit en haut, au centre-droit de la photo. Dans le roman, la bâtisse appartient à  une certaine Madame Etcheverry** (fallait bien que je lui trouve un nom, hein?), qui loge au rez-de chaussée.
L’actuel magasin Style-Eco qui occupe cette partie de l’immeuble dans la réalité n’est pas placé ici dans le livre, et pour cause : l’incendie qui a ravagé ses anciens locaux dans la rue Victor Hugo cet été n’a pas eu lieu dans L’infection. Du moins pas encore…

14, rue de Tréville - Mauléon Licharre
L’appartement de Mathilde Joubert, l’héroïne de L’infection, se situe au dernier étage de cette maison, avenue de Tréville à Mauléon-Licharre. Ses voisins du dessous retraités s’appellent Panpi et Maïte Idiart**. Je connais bien cet endroit : c’est ici que j’ai atterri lorsque nous sommes arrivés en Soule, en 1997.
C’est un grand F4 vieillot (avec des tapisseries des années 70, des lambris sombres et un chauffage au fioul) que nous louions 800 francs par mois (à l’époque, c’est à dire environ 110€), soit 2000 francs de moins que celui que nous habitions à Mérignac-Arlac, avec pourtant deux à trois fois plus de place!

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*Je vous rappelle qu’il s’agit d’une Soule alternative. Donc si les lieux sont effectivement les mêmes, il est possible que leurs histoires respectives soient différentes dans L’infection.
**Les noms de ces personnages sont fictifs; toute ressemblance avec des personnes réelles serait entièrement fortuite. Ou pas ;-)

mardi 2 novembre 2010

Avoir ou ne pas avoir “les codes”…

Lorsque j’ai rencontré Christophe en “chair et en os”, l’une des premières phrases qu’il m’ait dite -en guise d’avertissement- est quelque chose comme “Pour être berger, il faut avoir les codes. Si tu ne les as pas, tu n’y arriveras jamais”. Sur le moment, devant cette maxime sibylline qui ouvrait mille possibilités d’interprétation (dont certaines que je me refusais même à imaginer tellement elles m’étaient insupportables), j’ai essayé de lui faire préciser ce qu’il voulait dire par “les codes”. Mais ce fut en vain : lui même semblait incapable de traduire ses paroles de façon explicite.

Avec le temps, de cette phrase énigmatique qu’il répétait à l’envi (en particulier lorsqu’il voulait me faire un reproche détourné), j’ai fini par (més)interpréter que ces “codes” étaient quelque chose qu’on ressent dans ses tripes comme une évidence, un instinct, une loi divine. Je me disais que ce devait être un genre de code “moral”, ou de “bonne conduite” du bon berger, et je m’appliquais donc à observer, à comprendre, puis à imiter ces gens dans leurs rapports sociaux autant que dans leur rapport au travail, leurs contacts avec les animaux, etc. Et ce même si cela contredisait parfois mon éducation, ou mes propres convictions.

Étrangement, la dernière phrase que je l’aie entendu prononcer était l’affirmation que décidément, “je n’avais pas ces fameux codes, et que jamais je ne serais un bon berger”, d’où le titre du livre! Il m’aura fallu attendre dix ans pour digérer tout cela et comprendre que ces codes auxquels il faisait sans cesse allusion, ne pouvaient être que… Les codes “génétiques”!

Les mêmes qui font que, quel que soit le pays, la région, la vallée où l’on décide de se fixer, pour l’autochtone, on restera éternellement “l’étranger”, et ce jusqu’à ce qu’on ait au moins trois générations au cimetière (et c’est un minimum)! J’ai bien peur que certaines “traditions” ne changent jamais, même avec le temps qui passe et les “avancées” sociétales…

vendredi 8 octobre 2010

Inspiration, quand tu nous tiens…


Voici une vidéo qui a pas mal inspiré de nombreux détails techniques expliquant certains aspects du récit de L’infection. Je remercie donc chaleureusement son créateur Symphony of Science, mais aussi les personnages centraux de ce clip (Carl Sagan et Stephen Hawking), dont la littérature et les (bouts d’) émissions (chopés ça et là sur le net) m’ont été d’une grande aide pour intégrer et comprendre de nombreux concepts scientifiques interdits à des gens complètement anti-mathématiques comme moi. Les paroles résonnent comme en écho à mon livre.

Pour finir :  j’ai pas mal avancé sur le texte du livre ces dernières semaines. Il ne me reste plus que deux chapitres à écrire avant la mise en forme globale et les petites retouches finales du manuscrit. Je pense pouvoir tenir la Deadline que je me suis imposée.

Mon gros soucis sera surtout la mise en forme du lexique.  Ben oui, quand on parle de choses un peu bizarres, comme les mondes virtuels, les trous de vers, etc., il faut expliquer aux néophytes le vocabulaire employé, sinon c’est la pagaille. Alors j’ai deux possibilités : soit je fais un lexique en fin de livre avec des renvois de page, soit je fais des notes de bas de page. L’un comme l’autre ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Personnellement, je préfère les notes de bas de page, qui évitent de trop couper le rythme de la lecture par une recherche intempestive en fin de bouquin. Le soucis, c’est que si le lecteur retombe sur un mot qui a été expliqué auparavant et qu’il ne se rappelle plus de quoi il s’agit, il risque d’être perdu et de perdre du temps à rechercher là page où le mot est expliqué, et donc au final de perdre de l’intérêt à la lecture…
Bref, cruel dilemme… Vous en pensez quoi, vous?

lundi 20 septembre 2010

Comme une brebis (galeuse) dans la louverie!

Etienne H. Boyer au concours de chiens de berger à Aramits
Ce week-end, les éditions associatives Astobelarra – Le Grand Chardon sont allées (pour la première fois) exposer au concours international de chiens de bergers d’Aramits. J’y suis allé représenter l’association éditrice le dimanche, et accessoirement dédicacer “Mauvais berger!“. Je n’étais pas dupe : je savais à l’avance que nous n’y ferions pas un chiffre d’affaires record. D’abord parce que l’entrée payante (10€ par personne adulte, 5€ par enfant) était assez prohibitive. Alors qu’on ne s’y trompe pas, avec le temps radieux, il y a eu beaucoup de monde mais les bourses étaient clairement vides.

L’autre raison de mes doutes, c’est qu’Astobelarra est une association à fortes tendances écologistes, avec des idées qui entrent en contradiction avec le pastoralisme des temps modernes, cet-à-dire celui des bergers qui ne veulent pas de l’ours (qui je le rappelle, était dans la montagne bien avant l’homme…), tout en vivant de son image. Évidemment, nous n’affichons pas ostensiblement ces convictions (peu importe la manifestation à laquelle nous participons, d’ailleurs), mais c’est une évidence pour ceux qui suivent nos blogs respectifs, et pour ceux qui lisent les livres issus de notre production (ou au moins les 4èmes de couvertures…) comme notre petit dernier, prévu pour décembre.

Enfin, les gens venaient surtout pour voir le travail des chiens, voire pour avaler rapidement quelque nourriture issue de l’agriculture locale (bière incluse), et pas vraiment pour acheter des livres, c’est une évidence!

Donc malgré un tout petit score de 23€ (on ne rembourse même pas la présence de notre stand à cet évènement qui était de 25€), je resterai globalement positif. D’abord parce que j’ai rencontré plein de gens, qui sont venus spontanément me parler de plusieurs choses, me permettant d’en déduire d’autres auxquelles je n’avais jamais pensé. Commençons par quelques perles recueillies :

- un papy-berger est venu me tenir la jambe pendant une bonne heure. Tout en lisant la 4ième de couverture, il m’a demandé pourquoi je ne m’étais pas entendu avec la bergère. “Une histoire d’amour qui s’est mal terminée, peut-être?” Ça m’a beaucoup fait rire, et surtout ça m’a rappelé mon propre grand père qui avait tendance à devenir un peu fleur-bleue, avec l’âge! Comme si les sentiments amoureux pouvaient tout expliquer…

- Un groupe de gamines (dont la plus jeune devait avoir 6 ans et la plus vieille 10) s’est arrêté devant mon stand. Pointant du doigt la couverture de “Mauvais berger!“, l’ainée a déclaré : “Ah tiens! Mauvais berger! On l’a à la maison, je l’ai lu…” Surpris, j’ai questionné la jeune fille : “Hein??? Et tes parents t-ont laissé faire? C’est tout plein de gros mots horribles!” (sans parler des idées qui heurtent déjà pas mal les adultes!). Réponse du tac au tac avec un gloussement malin : “oui, et j’ai bien aimé, c’est super drôle!” Décidément, les enfants d’aujourd’hui n’arrêteront pas de me surprendre!

Le travail du berger et de ses chiens. Fascinant et effrayant.
- Plusieurs personnes (des mémés un peu acariâtres, surtout) se sont exclamées en passant “Mauvais berger? Mais il n’y a pas de mauvais berger ici, monsieur!“, auxquelles j’ai invariablement répondu : “Mais si! Vous en avez un beau spécimen devant vous!“, assorti d’une belle grimace de psychopathe dont j’ai le secret, ce qui leur rendait illico le sourire… J’ai réalisé qu’en fait, en écrivant ce livre, j’avais heurté un tabou. Pour les gens d’ici (qui ont l’air d’idéaliser un tout petit peu la profession), c’est un peu comme s’il ne pouvait décemment pas exister de mauvais bergers, comme il existe de mauvais profs ou de mauvais flics… Et pourtant!

- Un jeune homme auquel j’ai dédicacé le livre, représentant une association de promotion de la réintroduction du Patou des Pyrénées dans les estives, m’a demandé si j’allais venir à la foire très célèbre qui a lieu chaque année dans la vallée où se déroule l’histoire de “Mauvais berger!“. J’ai répondu : “Non. Il y a des limites. S’il devait exister une frontière virtuelle que le livre et son auteur ne dépasseraient pas, ce serait cet endroit là. Je n’y ai d’ailleurs jamais remis les pieds depuis 1999, c’est dire!” Pourtant, il va bien falloir que j’y retourne un de ces jours, ne serait-ce que pour montrer à mes enfants à quel point c’est beau…

- Un couple est arrivé devant moi. Mari et femme ont tenu à me serrer la main et à me tutoyer. “Merci pour ton livre. Tu sais, on a vécu la même chose que toi avec les mêmes personnes, quasiment au mot pour mot! On a découvert Mauvais berger en écoutant l’interview que tu as donnée sur Radio Mendililia (en 2008, NDEHB). On était en plein dedans! Alors on l’a acheté, on l’a lu et relu, et puis on l’a fait tourner à tous ceux qu’on connaissait!” Eux sont exploitants agricoles, et avaient donné leurs brebis en garde à Nanette et Christophe*. Je vous passe les détails, mais apparemment ça a été très chaud! Bien entendu, ils ont changé de lieu de pension pour leurs bêtes, depuis…

En conclusion, je dirais que “Mauvais berger!” est une singularité dans le milieu agricole (local ou non d’ailleurs). Avec ce livre, j’ai montré ce que tout le monde sait mais ne veut/peut pas encore accepter. Et puis qu’un ouvrier agricole puisse avoir le niveau (scolaire) et les couilles d’écrire un livre qui dénonce les agissements et la perversité de ses anciens patrons, ça ne s’est jamais vu. C’est comme une fêlure dans les certitudes et les habitudes, et surtout ces sacro-saintes traditions qu’il faut à tout prix protéger, même lorsqu’elles sont mauvaises.

Bref, à Aramits au début, je me suis senti un peu comme une brebis (galeuse) dans la tanière des loups (en référence à “Babe, le cochon devenu berger“). Sauf qu’aucun loup ne m’a croqué! Je dirais même – si je n’ai vendu que deux livres en tout et pour tout- que j’ai été globalement bien accueilli. Comme quoi…
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*Noms d’emprunt des exploitants agricoles pour lesquels j’ai travaillé comme aide-berger en 1998 et 1999, et personnages principaux du livre.

jeudi 16 septembre 2010

“Mauvais berger!”, quelques précisions s’imposent…

Hier, Laurent Caudine (Astobelarra – le Grand Chardon) a reçu un coup de téléphone d’une personne qui n’a pas donné son nom, mais qui avait l’air particulièrement remontée contre “Mauvais berger!“,  mon récit autobiographique illustré.
N’ayant malheureusement pas assisté à la discussion, je ne peux donc pas reprendre les arguments qui ont été avancés de manière exacte. 

Selon Laurent, ce monsieur (qui apparemment connaitrait quelques protagonistes du livre) aurait -entre autres choses- affirmé que je “dépeignais un tableau totalement faux” du milieu pastoral, et qu’il “ne comprenait pas comment Astobelarra avait pu publier ça“. Je peux bien accepter (même si ça m’arrache le cul) qu’on critique ce livre sur sa forme (le style, les dessins, etc.)  comme ça l’a déjà était fait ici par exemple, mais le fond est ce qu’il est :  à savoir un témoignage d’une expérience professionnelle personnelle vécue à un instant T et à un endroit précis, avec des gens particuliers. Et comme je l’ai écrit ailleurs sur ce blog, j’ai rencontré plusieurs autres personnes qui ont vécu la même chose que moi, au même endroit et avec les mêmes personnes, mais à des moments différents…

Je vais donc répondre simplement qu’il s’agit d’une question de point de vue et de bonne foi. Comme je le dis d’ailleurs très clairement en conclusion du livre, “ce récit ne prétend pas détenir la vérité universelle et absolue, mais uniquement celle -très subjective- de son auteur. Son but avoué est de jouer pleinement son rôle de catharsis“. Il s’agit donc d’une tranche de vie que j’ai vraiment vécue (sans RIEN inventer, et en essayant de respecter la chronologie d’après ma mémoire), avec des gens et des lieux qui existent vraiment (bien que je les aie renommés). C’est donc en toute logique une histoire que j’ai relatée de mon point de vue, avec mon ressenti et ma manière de dire les choses, et n’est aucunement à considérer comme une façon de rejeter la faute sur les autres. Dans ce livre, comme continuellement dans ma vie, je ne cesse de me remettre en question. Et je ne me dépeins jamais comme un héros vengeur et incorruptible, mais plutôt comme le “brave type” (au sens péjoratif du terme) un peu faible qui se fait avoir du bout en bout.

Au final, qu’on soit bien clair, je me garde bien de faire des généralités et d’affirmer - par exemple - que tous les paysans (bergers comme les autres) des Pyrénées Atlantiques sont des bourrins esclavagistes. Je précise seulement que “ceux sur lesquels je suis tombé étaient particulièrement gratinés”. Donc il serait bien que mes écrits ne soient pas détournés, et qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai jamais dit! Par ailleurs, si ce livre s’appelle “Mauvais berger!“, c’est pour une bonne raison.
Et, jusqu’à preuve du contraire, si des personnes complètement étrangères à cette histoire se sentent visées, c’est qu’elles ont forcément des choses à se reprocher…

Ce livre, je l’ai d’abord écrit pour moi, mais aussi pour tous ceux qui - comme moi en mon temps - se laisseront aveugler par des rêves dorés d’adolescents attardés et finiront fatalement par tomber de très haut. Je l’ai écrit aussi pour tous ceux qui ont enduré les affres du harcèlement moral, qu’ils aient été berger, manutentionnaire, boulanger, ostréiculteur, apprenti plombier, correspondant local de presse, fonctionnaire, ou femme au foyer.

Enfin, pour répondre à la seconde partie de l’attaque, je dirais ceci : qu’Astobelarra (ou toute autre maison d’édition) ait décidé de publier cette histoire ou non, ça ne changerait en aucun cas le fait que je l’aie vraiment vécue. Et je défie ce monsieur mécontent (dont je ne sais pas, finalement, s’il a lu le livre ou non – si je pose la question, c’est que j’ai un doute…) de raconter cette histoire de manière différente, sans omettre de détails et surtout sans mentir. Je le défie de trouver des témoins objectifs pour corroborer ses dires, et contrecarrer les miens…

jeudi 26 août 2010

Qui a tué Mathilda O’Hara?

Cette fois ça y est… J’aurais mis le temps, mais je viens de tuer mon héroïne aujourd’hui. Elle est morte dans des souffrance abominables, et d’une façon proprement ignoble, mais il le fallait, pour l’histoire, pour la cause, et pour moi. Je lui demande pardon…
Recueillez-vous car Matilda O’Hara nous a quitté. Elle va laisser un grand vide dans mon cœur.

Adieu, Matilda. Je t’aimerai pour toujours.

dimanche 22 août 2010

Etat de travail 2...


Première partie

Chapitre 1 : La petite nouvelle… (écrit)
Chapitre 2 : La cigarette du condamné. (écrit)
Chapitre 3 : La fille qui venait d’ailleurs. (écrit)
Chapitre 4 : L’addiction. (écrit)
Chapitre 5 : Coup de foudre. (écrit)

Seconde Partie

Chapitre 6 : Coïncidences troublantes. (écrit)
Chapitre 7 : La proposition. (écrit)
Chapitre 8 : Les petites lignes du contrat. (écrit)
Chapitre 9 : Renaissance. (écrit)
Chapitre 10 : L’espoir fait vivre. (écrit)

Troisième partie

Chapitre 11 : Transcriptions n°1. (écrit)
Chapitre 12 : Azkena. (écrit)
Chapitre 13 : Transcriptions n°2. (écrit)
Chapitre 14 : La mort dans l’âme. (en cours de rédaction)
Chapitre 15 : Le renvoi. (écrit)

Quatrième partie

Chapitre 16 : L’interrogatoire. (écrit)
Chapitre 17 : L’enfer sur terre (en cours de rédaction)
Chapitre 18 : Partie d’échecs (titre de travail)
Chapitre 19 : Arrestation (titre de travail)
Chapitre 20 : La chasse (titre de travail)

Epilogue…

Bon, ça avance lentement, mais sûrement… Mais pour ceux qui suivent, vous constaterez quand même quelques menus changements depuis le premier état des lieux datant de mars dernier.
Et je rame toujours sur le passage de la mort de Mathilde! Si j’étais fin psychologue, je n’aurais aucun mal à analyser les raisons pour lesquelles je n’arrive pas à passer à l’acte. Mais je préfère refouler et continuer à repousser l’échéance qui est de toute façon inéluctable.
C’est dur de tuer un être humain, quels que soient les sentiments qu’on lui porte, et fut-il de papier…

jeudi 5 août 2010

Et un nouveau chapitre de L’infection, un!

Quand je vous ai dit en novembre 2008 (déjà!?) que La petite nouvelle serait le seul et unique texte de L’infection que je publierai sur Internet, je vous ai menti…
Souvenez-vous, en septembre 2009, j’écrivais ce billet sur la gendarmerie. Et bien figurez-vous que j’ai contacté l’ex-gendarme auteur de ce site, et qu’il m’a répondu (fort gentiment, d’ailleurs). Je l’en remercie, car j’ai pu obtenir quelques petites précisions très utiles pour plusieurs chapitres de ce premier tome de ma trilogie, notamment celui-ci : le numéro 16 (pour l’instant).
Bonne lecture ;-)

 
L'interrogatoire
Le gendarme Carré et l’adjudant Marin observaient Patrice Bodin d’un air dubitatif. Le type était avachi sur sa chaise rembourrée en skaï grumeleux grisâtre, les avant-bras posés sur les cuisses, mains ouvertes et paumes dirigées vers le plafond sale du petit bureau. Il avait gardé sa tenue d’ouvrier usagée, alors qu’il avait quitté l’usine il y avait déjà plus de deux heures et qu’il n’avait même pas travaillé ce jour là. Beau Smart avait jugé que ce déguisement typique achèverait de lui donner un petit côté "misère humaine", susceptible d’éloi-gner les soupçons de son hôte, ou du moins d’inspirer la pitié. Il dégageait une forte odeur de crasse et de sueur aigre qui embaumait toute la pièce. Il avait l’air absent, l’œil luisant et hagard, le visage d’une pâleur irréelle, accentuée par l’éclairage du néon blafard. En fait, les deux militaires avaient même l’impression qu’il regardait à travers eux, sans ressentir la moindre émotion, comme s’ils n’avaient pas existé. L’uniforme censé représenter l’autorité ne leur était d’aucune utilité, ce qui était assez inhabituel et désagréable. Géraldine Carré ne pouvait même pas compter sur son physique plutôt avantageux pour espérer amadouer l’être probablement asexué qu’elle avait devant elle.
Quelques minutes auparavant, elle et son coéquipier avaient intercepté Bodin qui marchait d’un pas lent et vouté dans la rue Victor Hugo, le regard vide et les bras ballants. Il correspondait exactement au signalement que leur avait donné la secrétaire en état de choc d’Aguer Industries.
La gendarmette détourna avec gêne son regard bleu de la lamentable silhouette, se redressa sur sa chaise, posa ses mains sur son clavier, puis chercha l’assentiment de son chef, qui hocha la tête, visiblement curieux de voir la suite. Elle commença l’interrogatoire avec un ton plutôt empreint de compassion :
Alors, votre nom?
Bodin, Patrice, répondit la machine, parfai-tement à l’aise dans son rôle.
Vous êtes né le?
17 août 1973.
Où ça?
A Limoges.
Dans la Haute-Vienne, donc. Votre domi-cile?
1 bis, rue Victor Hugo, à Mauléon-Licharre.
Patrice Bodin répondait sur un ton neutre et monocorde. Un peu comme une machine qui répétait une leçon trop bien apprise. Le gendarme Carré lança un regard perplexe à son gradé, qui n’exprima aucun sentiment sur son visage fermé.
Elle reprit :
D’accord. Quel est votre métier?
J’emballe diverses pièces métalliques fabri-quées chez Aguer Industries. Ces objets sont ensuite envoyés chez nos clients, qui les utilisent pour fabriquer leurs propres produits.
Vous voulez dire que vous travaillez au service expédition ?
Voilà, c’est ça.
Pouvez-vous nous expliquer ce que vous faisiez dans le bureau du PDG Antton Aguer, en début d’après-midi?
J’étais convoqué à un entretien préalable à un licenciement.
Pour quelle raison?
A priori, j’ai dû faire un certain nombre d’erreurs répétées qui n’ont pas plu à ma hiérarchie.
Pourquoi "a priori"?
Je ne suis pas dans la tête des gens. Je suppose qu’on avait quelque chose de grave à me reprocher. Mais le temps a manqué pour que j’en sache plus…
Bien, vous rappelez-vous de l’heure exacte?
J’avais rendez-vous à 14 heures précises.
Étiez-vous à l’heure?
Oui, mais on m’a fait patienter une vingtaine de minutes dans le bureau de la secrétaire.
Oui, c’est ce qu’elle nous a dit. C’était le temps que le PDG revienne de sa réunion. Ensuite, étiez-vous seul dans le bureau, avec Monsieur Aguer?
Non, Allande Aguer, son fils et directeur de l’usine était présent dès le début de l’entretien, lui aussi.
Pouvez-vous me décrire les évènements qui ont suivi, le plus fidèlement possible, et dans l’ordre chronologique?
Monsieur Aguer-père s’est fâché tout rouge après moi. A ce que j’ai compris, il n’était pas content de mon travail. Je ne me rappelle pas exactement la teneur de ses propos. Et puis tout à coup, il s’est affaissé, et est retombé sur son bureau.
Une chaleur étouffante régnait dans la pièce, curieusement, elle ne semblait pas affecter Patrice Bodin, dont le regard commençait à retrouver une certaine lueur de vitalité. Les deux militaires avaient quant à eux un peu de mal à respirer dans leurs uniformes. Ils avaient les aisselles humides, et la sueur perlait à leurs fronts. Une sorte de pulsation grave semblait battre à leurs tympans. Ils prirent cela pour leurs propres battements de cœur. Géraldine Carré sentait même une migraine s’installer insidieusement dans sa jolie tête blonde. Le néon défaillant qui éclairait la salle s’était soudai-nement mis à cliqueter bruyamment et de manière anarchique, s’ajoutant à la tension et à l’agacement, palpables dans l’air. Elle tenta vainement de ne pas en faire cas, et reprit son interrogatoire, le visage imperceptiblement tendu :
… D’accord, poursuivez sans omettre aucun détail, s’il vous plait.
Ensuite, son fils a essayé de le secouer en vain, puis il a paniqué, et a fait comme une crise de tétanie. On aurait plutôt dit qu’il étouffait. Il a couru vers la fenêtre, l’a ouverte brusquement, et s’est penché sur le rebord.
Et alors?
Il est tombé par la fenêtre. Je pense que dans la panique, il a dû mal évaluer les distances.
Que faisiez-vous, vous-même?
J’étais assis sur ma chaise. Je n’ai pas bougé. Ça s’est passé si vite, et c’était tellement absurde et inattendu, que je n’ai rien compris à ce qui arrivait.
Qu’avez-vous fait, ensuite?
Je me suis levé, et je suis allé prévenir la secrétaire dans le bureau d’à côté, afin qu’elle fasse appeler les secours.
Continuez…
Et ensuite rien. Dans la panique qui s’en est suivie, je suis sorti de l’usine et suis rentré chez moi.
Comme ça, comme si de rien n’était?
La gendarmette faisait un effort démesuré pour garder son calme apparent. La migraine était maintenant assez douloureuse pour modifier ses facultés de jugement, et son supérieur hiérarchique n’avait pas l’air au mieux de sa forme non plus, avec ce strabisme divergent qui venait d’apparaître, et lui donnait une allure de sadique sexuel en liberté. Le battement dans leurs crânes était maintenant si fort qu’il leur semblait que les murs de la gendarmerie vibraient, voire ondulaient eux aussi. Ils se surprirent à avoir envie d’écourter l’interro-gatoire, qui ne semblait de toute façon donner aucun résultat probant. En interrogeant Patrice Bodin, le binôme avait imaginé pouvoir en apprendre davantage sur les circonstances de la mort violente des Aguer, paraissant être tout autre chose qu’un malencontreux faisceau de coïncidences.
Que vouliez-vous que je fasse de plus? Je ne suis ni médecin, ni pompier. J’étais choqué, et je suis parti.
Admettons. Mme Bergez, l’assistante de direction,  prétend néanmoins que vous avez "ironisé" sur la mort violente des deux hommes. Qu’avez-vous à répondre à cela?
C’est une vieille bique mythomane, psycho-rigide et hystérique. Si vous étiez du coin, vous le sauriez!
… D’accord, donc vous maintenez que vous n’avez pas "ironisé"?
Oui, c’est de la calomnie. Je n’ai pas les moyens de payer un avocat, encore moins maintenant que je suis officiellement sans emploi, mais je voulais dire que je trouve quand même très facile de s’acharner sur des personnes sans défense, qu’on vient de mettre à la porte, qui plus est!
Bien, avez-vous autre chose à ajouter?
Je peux rentrer chez moi? J’ai à faire…
Oui… Oui, bien sûr monsieur, juste après avoir relu et signé votre déposition en trois exemplaires. Merci de rester dans les parages, au cas où nous aurions encore besoin de vous !
Patrice Bodin ne répondit pas et ne relut même pas les documents. Il griffonna une signature inintelligible d’une main fébrile, puis se fit raccompagner à la porte de la brigade de gendarmerie par Géraldine Carré, qui faisait un effort surhumain pour tenir debout sur ses jambes. Elle ne lui tendit même pas la main pour le saluer, tellement l’effort lui coûtait, mais il ne sembla pas particulièrement vexé par cette carence de savoir-vivre. Après tout, on ne demande pas à un militaire de faire ami-ami avec les civils…
Lorsqu’elle retourna dans son bureau, elle fut à peine surprise de trouver son supérieur hiérar-chique l’air hagard, affalé sur la chaise où se trouvait le témoin, quelques minutes plus tôt.
Alors, qu’en pensez-vous, Carré?, réussit-il à articuler.
Mon adjudant, je préfère ne plus penser pour le moment… J’ai une migraine épouvantable, et je vous demande la permission de pouvoir me retirer chez moi.
Vous l’avez, parce que je me sens un peu malade moi aussi… Mais donnez-moi au moins votre avis, avant!
Eh bien pour tout dire, nous n’avons rien de tangible contre Patrice Bodin. Certes, il est seul témoin du drame, donc il n’a pas d’alibi; et puis il a un mobile, puisque ses patrons voulaient le licencier. Mais il nous manque le modus operandi. Sans compter que la mort des deux hommes est tout à fait explicable de façon logique, et la version du témoin concorde avec les premières constatations du légiste.
Oui, c’est un peu tiré par les cheveux, mais ça tient la route… L’accident cardio-vasculaire du père a pu engendrer une situation de grand stress chez le fils, sujet à de fortes crises d’asthmes intempestives (fait connu de tous), notamment en cette période de forte pollini-sation. Panique et accident bête qui aboutissent à la mort des deux hommes.
Voilà. Et le résultat, c’est que nous n’avons pas de quoi inculper Patrice Bodin. Pour autant, je n’arrive pas à dire pourquoi, je ne peux pas l’innocenter, ni accréditer la thèse de l’accident. C’est comme s’il nous manquait une clé essentielle à la compréhension de la vérité.
C’est exactement ça! Il avait l’air bizarre, c’est indéniable, mais pas du tout comme les prévenus habituels. Sa posture était plutôt froide, et dénuée d’émotion. Presque calculatrice, voire inhumaine, par moments, non?
Oui, il disait qu’il était choqué, mais son attitude générale démontrait plutôt le contraire. Et puis à mon avis, vu la façon dont il s’exprime et les mots qu’il emploie, c’est loin d’être le neuneu de service dépeint par ses collègues de travail…
C’est vrai, et ça laisse songeur… Bon. Tout ce que nous pouvons faire à l’heure actuelle, Carré, c’est inscrire nos spéculations dans le rapport, et préconiser une surveillance discrète du bonhomme.
Bien Mon adjudant. Je vais le faire avant de rentrer, histoire que notre conversation reste bien fraîche.
Comme vous voulez. Moi, je rentre me coucher… Si vous avez un quelconque souci, appelez-moi!
C’est noté Mon Adjudant. A demain.
Alors que Marin marchait en titubant comme un alcoolique à 4 grammes dans le petit couloir qui menait à la cour intérieure de la brigade, puis aux logements de fonction des militaires, Géraldine Carré s’assit à son bureau et termina en dix minutes son rapport sous la lumière faiblarde du néon qui avait miraculeusement cessé de cli-queter. Puis elle se leva, en proie aux vertiges elle aussi, repoussa sa chaise et monta, au bord de l’évanouissement, à son appartement.
Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, Géraldine Carré, 25 ans, n’était plus que l’ombre d’elle même. Le médecin généraliste chez qui elle fut emmenée, dans un état second, diagnostiqua une inexplicable autant qu’ir-réversible atteinte d’une forme fulgurante et très avancée de la maladie d’Alzheimer. Après toute une batterie de tests médicaux étalés sur des mois et qui ne donnèrent aucun espoir, elle fut placée d’office au service psychiatrie de l’hôpital militaire Robert Picqué, à Villenave d’Ornon en banlieue bordelaise et l’on n’entendit plus jamais parler d’elle en Soule.
L’adjudant Marin, quant à lui, eut plus de chance dans son malheur: il mourût paisiblement et sans souffrance d’une rupture d’anévrisme, pendant son sommeil… Sa quasi-addiction au houblon fermenté expliqua largement son décès subit.
Il ne fut fait aucun recoupement, pas plus qu’il n’y eut de complément d’enquête, sur l’étrange destinée des deux militaires : la brigade de gendarmerie de Mauléon-Licharre n’aurait de toute façon pas eu la présence d’esprit d’associer ces évènements à la personne de Patrice Bodin, ni le temps de s’atteler à une enquête secondaire. Car cette nuit allait probablement rester dans le mémorial gendarmique de la compagnie comme la plus longue et la plus effroyable ayant jamais existé en Pays basque…

*****

vendredi 23 juillet 2010

Ouf! Just in time…

Vous vous rappelez ce billet, dans lequel je disais que le temps passait plus vite sur SL que dans la vraie vie, et cet autre, dans lequel je parle des sites réels qui ont inspiré les lieux où se déroulent l’action de L’infection? Et bien figurez-vous que la vraie vie vient de me faire mentir! Les ex-bureaux de GEMA WM ont été entièrement rasés, et seront vraisemblablement remplacés par des parkings! Les boules!!!

 
Enfin “les boules”… Pas tant que ça! Mais je pense que ça m’aurait vraiment posé un problème si je n’avais pas déjà écrit les chapitres qui s’y déroulent.  Comme quoi, j’ai peut-être été directement inspiré par le grand Manitou en faisant les choses dans le désordre, finalement! Me connaissant, j’aurais probablement été freiné dans le processus rédactionnel du livre simplement à cause de cet évènement!
Cette destruction -arrivée de manière un peu inattendue- n’est pas surprenante outre mesure car ce bâtiment était vraiment vieillissant (pour ne pas dire pourri), mais ça fait un choc quand même, d’autant plus lorsqu’il fait partie de notre passé (relativement) récent (en comptant les périodes d’intérim, j’y ai travaillé presque 3 ans dans cette usine)!

Dans le livre s’y déroule une scène clé de “réunion préparatoire à un licenciement pour faute lourde” assez inhabituelle. Et je dirais d’ailleurs : fort heureusement!
Cette scène - qui va rester dans les annales - est inspirée d’une base vécue, et rehaussée d’autres choses totalement inventées (je n’ai encore jamais été mis à la porte d’une quelconque entreprise, et je n’ai jamais non plus “violenté” personne – croisons les doigts et touchons du bois rond)…
;-)

jeudi 15 juillet 2010

L’infection : le concept schématisé!

Alors que je me rapproche implacablement de la deadline fatidique que je me suis imposée (et que j’espère pouvoir tenir), je me suis dit que je pouvais aussi bien vous révéler le concept de L’infection, du moins très partiellement.

En fait, lorsque j’ai vu (en rêve) le fil conducteur de ce roman, je n’avais pas encore bien saisi certains aspects techniques essentiels de l’histoire, et je n’avais pas encore trouvé toutes les sources permettant d’expliquer logiquement ces points précis. Mais j’avais déjà en tête ce schéma (ci contre) qui représente pour moi toute la symbolique de Contage, le premier volet de L’infection (puisque j’ai tout construit autour de cette image). J’ai eu de la chance de trouver les bons interlocuteurs, et surtout que tout se goupille bien tout seul!

Bref, je pense que -hormis ceux qui sont “dans le secret” et ceux qui ont pas mal de jugeote- ce schéma ne va rien évoquer du tout pour la grande majorité d’entre vous. C’est d’ailleurs très bien comme ça : vous comprendrez sa signification lorsque vous lirez le livre (un jour peut-être) ;-)

Comme je vous l’ai déjà (au moins mille fois) expliqué, ce premier tome se déroule en grande majorité dans Second Life et dans une Soule alternative (la Soule étant une petite vallée pyrénéenne du Pays Basque de France). Les tomes suivants (dont j’ai déjà écrit la trame) se dérouleront ailleurs. Il ne sera quasiment plus question du métavers de Linden Lab (ni de Mauléon-Licharre). Au début de Pandémie (le second tome, vous suivez ou quoi?), le monde ne sera déjà plus tel que nous le connaissons. Et dans Sepsis, ce sera pire encore!

Ce schéma n’aura alors plus aucune raison d’être. Je tenais juste à le partager avec vous, car c’est une clé de compréhension de l’histoire!

lundi 5 juillet 2010

Les lieux dont je m'inspire dans Second Life...

Je vous ai parlé des lieux réels dans cet article, il est temps maintenant de vous parler des lieux virtuels, ceux dont je m’inspire (ou que je cite directement) dans L’infection. Comme je vous le disais dans de nombreux précédents billets, l’histoire se déroule en partie dans Second Life, l’univers virtuel de la firme californienne Linden Lab.

Comme je l’ai écrit ailleurs dans ce blog, autant les paysages réels de notre planète changent généralement lentement -je ne parle pas de la forêt amazonienne (qui souffre des ravages que l’on sait) mais des lieu que l’on fréquente dans notre vie de tous les jours-, autant sur SL, des SIM peuvent naître, connaître le succès, puis disparaître en quelques mois; si bien que les repères (qui sont en fait des URL pointant vers les serveurs qui abritent les SIM) qui vous permettaient d’accéder à votre plage préférée peuvent subitement pointer sur un night-club sado-masochiste!

Bref, la liste qui va suivre n’est pas exhaustive! Je n’ai pas l’intention de tout vous dévoiler avant la sortie officielle du bouquin ;-) mais les lieux que je vous présente ici sont assez représentatifs de ce qu’on peut trouver dans SL (qui n’est que le reflet de la réalité, cela va sans dire) : des choses magnifiques,  des curiosités, mais aussi des choses monstrueuses et/ou perverses sur lesquelles je ne vais pas m’attarder ici (vous les découvrirez vous-mêmes en y allant!)…

On commence par le genre de petits paradis dans lesquels se déroule l’idylle virtuelle d’Anthony Marshall et de Matilda O’Hara.

 

Wanderstill, sur Ode. Une cabane en rondins au beau milieu d’un jardin de fleurs “naturelles”, un havre de paix poétique et paradisiaque où les couple aiment à se retrouver pour danser, et plus si affinités… C’est l’exploratrice francophone Serena Parisi qui m’a fait découvrir ce lieu, alors que je l’interviewais pour territoire digital en janvier 2009. Pour les amateurs de petites “fleurs bleues”!

Japan, sur Tempura. Poésie, quand tu nous tiens… Encore un endroit merveilleux que je vous recommande. Un temple dont les arches enluminées donnent sur une forêt en automne traversée par des rayons de soleil, le tout baigné par une musique orientale relaxante. Le rendez-vous des amoureux… Le problème, c’est qu’il y a beaucoup d’amoureux dans SL! Pas moyen d’être pénard ;-)

Inspire Space Park, sur Shinda. Vous êtes dans l’espace, et vous regardez les étoiles filantes et les trous noirs se refléter dans les pupilles de votre bien aimée… Une musique stellaire berce vos âmes, et vous vous sentez flotter dans le vide sidéral, en parfaite communion avec la foule qui plane -elle aussi- autour de vous.

Chouchou… Un paysage sablonneux épuré, un arbre centenaire, un piano à queue posé dans une baïne comme un cheveu sur la soupe, et puis une échelle géante qui monte jusqu’au ciel, dans une coupole de verre et de glace sortie de nulle part, et où s’égrènent les notes du fameux instrument de musique croisé plus bas… On est dans le QG du groupe ambiant japonais Chouchou, qui n’officie que dans Second Life! C’est un de mes endroit préférés. Du moins jusqu’à ce que, pour une raison que je n’ai pas encore comprise, je ne puisse plus m’y connecter!

Arcachon! Eh oui, dans la vraie vie, le bassin est un des coins de France que j’aime le plus. Les marais d’Audenge, la Dune de Pila, les huitres de Gujan-Mestras, les sables mouvants du Cap-Ferret, les célèbres cabanes tchanquées de l’île aux oiseaux… Figurez vous que sur SL, un groupe d’amateurs passionnés a été jusqu’à recréer ce site exceptionnel en 3D!
Tout y est, ou presque, même le parc ornithologique du Teich! C’est un endroit très animé où l’on est toujours bien accueillis, et qui recèle quelques surprises par-ci, par-là!

Parlons maintenant des SIMs qui m’ont inspiré celle d’Infection.


Midian City, une RolePlay SIM à laquelle on ne peut accéder avec un SLurl classique. Pour s’y rendre, il faut savoir qu’elle existe, et s’y téléporter depuis la carte des mondes. J’ai découvert cet endroit singulier en avril 2007, et je suis heureux qu’il existe encore après “tout ce temps”. C’est une ville grise et gothique, pleine de mutants félins et de cyborgs qui rôdent, à l’affut d’un mauvais coup. En dehors des textures, de l’ambiance, et de la musique technoïde, j’aime particulièrement les planques improbables disséminées un peu partout dans les égouts, la cathédrale, l’hôpital, le poste de police, ou dans les buildings crasseux…

The Zombie Pit, sur Leros. Encore un jeu de rôle en trois dimensions qui se déroule dans une ville abandonnée et quadrillée à l’américaine, mais peuplée de… ZOMBIES! Et il y en a vraiment partout qui apparaissent à votre passage : dans les ruelles sordides, dans les maisons, les égouts, le métro… C’est un endroit où l’on vous recommande de porter un système de combat (qui affiche vos points de vie) et un certain nombre de gros calibres destructeurs et bruyants! ;-) J’aime assez le concept et les décors. Les chambres d’hôtel donnent vraiment envie de ne pas y dormir!

Apokaliptika. Je ne sais même pas si cet endroit existe encore… En tout cas en 2009, c’était l’enfer dans SL, avec des brasiers de lave en fusion, des salles de torture, un asile d’aliénés déserté, et tout un tas d’autres choses bien satanistes. A voir pour le folklore et le côté un peu cracra de l’ensemble…

Le NooMuseum de Yann Minh, sur Cimarac. Je vous ai déjà parlé de Yann Minh dans cet article. c’est LE spécialiste es-cyberpunk qu’il vous faut rencontrer in world pour tout savoir sur le sado-masochisme. Il en a même fait un musée très futuriste, dans lequel votre avatar peut s’essayer sans risque à toutes les tortures les plus frappadingues conçues par l’esprit humain. Ecartelé, mixé, écrabouillé, carbonisé, pénétré de part en part, votre avatar va subir les mille-et-un délices de la souffrance. Cet endroit est assez particulier (et il faut être adepte du “énième degré” pour en apprécier toutes les subtilités), mais il est aussi une grande source d’inspiration pour mon livre.

MadPea, sur Orange Island. Pas de lien vers un SLurl, puisque les Orange Islands qui abritaient cette talentueuse société créatrice de jeux dans SL ont disparu en octobre 2009. Depuis, MadPea s’est implanté sur sa propre île, et propose toujours ses jeux de rôles avec énigmes. J’aime beaucoup le concept, mais aussi les textures, les ambiances, les constructions… MadPea a vraiment trouvé un créneau sur SL. Infection aurait pu être fabriquée par eux..