vendredi 18 décembre 2015

22/11/63, de Stephen King, l'un de mes livres préférés.

Ouh! Vivement que cette merdique année 2015 se termine. Quoi que, cette réflexion que je partage avec beaucoup de monde n'est-elle pas un peu vaine? Après tout, qui sait ce qui nous attend pour 2016 et les années suivantes?

Cette petite introduction pour vous parler du temps (celui qui passe ou qui arrive) et d'une chose qui m'a vraiment marqué cette année (hormis le lot de catastrophes que l'on sait), et c'est la lecture de "22/11/63", de Stephen King, que je considère de très loin comme le meilleur livre du King que j'aie pu lire à ce jour (avec "la ligne verte"). Et vous allez voir illico pourquoi!

Le pitch, c'est un gars qui, pour rendre service à un ami mourant, va retourner dans le passé pour tenter d'empêcher le meurtre de John Fitzgerald Kennedy, espérant ainsi changer le monde. Evidemment, il lui arrive tout un tas d'aventures passionnantes en marge du fil principal. Ce roman (assez épais, mais que j'ai lu avec frénésie en quelques jours) m'a pas mal rappelé "Replay", de Ken Grimwood (dont je vous ai déjà parlé ici), qui est aussi l'un de mes livres préférés de tout temps et qui fonctionne également sur le thème du "what if?"

En effet, que ce serait-il passé si on avait neutralisé Lee Harvey Oswald avant qu'il ne descende JFK (si tant est que ce soit bien lui, le meurtrier - le saura-t-on jamais?)?
Ce qui me fait me demander : et que se serait-il passé si on avait tué Hitler avant 1936? Que se serait-il passé si on avait laissé Saddam Hussein tranquille dans son pays? Que se serait-il passé si on avait mis les frères Kouachi hors d'état de nuire en décembre 2014? Avec des "si", on met Paris en bouteille, diront les rigolos...

Plus centré autour de mon petit nombril, que se serait-il passé si, au lieu d'avoir un accident du travail en octobre 92 (à l'époque, je faisais un job d'ouvrier agricole / cueilleur de pommes et je suis tombé d'un arbre, d'une hauteur de 5 mètres), j'étais parti à l'armée le mois suivant comme prévu? Que se serait-il passé si, au lieu de quitter la fac d'anglais pour aller faire mon service militaire, j'étais parti randonner une année aux USA - en Alaska, comme j'en avais eu envie (sans en avoir les moyens, ou plutôt sans être capable de m'en donner les moyens...)? Serais-je mort au "Magic bus", à la place de Chris McCandless, ou est-ce que je l'aurais sauvé?

C'est le thème du destin. Le destin existe t-il? Est-il inamovible? Peut-on lutter, revenir en arrière pour réparer ses erreurs, celles des autres? Et est-ce que si je répare mes erreurs, je ne vais pas en commettre d'autres, plus graves encore? Peut-on empêcher des évènements au retentissement international?

Ces questions me hantent presque chaque jour.
Je ne vais pas dire que je vis dans le regret perpétuel ; je pars du principe que ce qui est fait est fait. Il faut aller de l'avant parce que si on est réaliste et honnête avec soi-même, c'est le seul chemin possible.
Ce que je veux dire, c'est : "si on me donnait la chance de pouvoir revivre ma vie, est-ce que je la vivrais différemment ou est-ce que je suivrais exactement la même ligne? Est-ce que les évènements qui ont jalonné ma vie arriveront quand même, même si les décisions que je prends sont différentes?" On est davantage sur une question d'homme (de quoi est-on vraiment fait - qu'a t-on dans les tripes) que sur une question de science fiction (de paradoxe temporel), vous voyez où je veux en venir?

Bref, voilà pourquoi j'ai adoré ce livre, qui pose toutes ces questions et tant d'autres et essaye de donner des réponses (qui forcément sont fausses, puisqu'il s'agit d'une fiction et qu'il est impossible de voyager dans le temps - pour le moment, du moins). C'est ce genre de livre qui m'inspire et me donne envie d'écrire, moi aussi.

Et pour ceux d'entre vous qui ne lisent pas mais préfèrent l'hypnose télévisuelle, sachez que le livre est adapté en série de 8 épisodes d'une heure réalisés par J.J. Abrams (#StarWars7), avec James Franco dans le rôle principal, série qui sera diffusée à partir du 15 février prochain sur Hulu... Matez le teaser :


vendredi 4 décembre 2015

[TEASER] Une scène alternative coupée/inédite de Pandémie

C'est pas pour me jeter des fleurs, mais parfois, il arrive que j'écrive des passages de plusieurs pages que je trouve purement géniaux (pour diverses raisons : soit parce que c'est qualitativement et littérairement parlant du bon matos, soit parce que la scène m'a super inspiré, ce qui est le cas du morceau de texte dont je parle ci-après). 
Mais en me relisant, je m'aperçois qu'il y a un "hic". La scène ne peut pas se dérouler ainsi car le contexte de l'histoire de L'infection T2 : Pandémie n'est pas compatible, ça ne colle pas, temporellement parlant. Bref, c'est complètement inutilisable. 
Alors plutôt que balancer une heure de boulot dans la corbeille virtuelle de mon ordi (autant dire dans l'oubli), je me suis dit que je pouvais bien partager ces pages ici, sachant qu'elles sont et resteront à jamais inédites. Un peu comme des scènes coupées au montage dans un film, qui ne sera jamais édité en "Director's cut". Au moins m'auront-elles permis de relancer la machine...

Je vous parlais dans mon billet précédent du retour de Serena et Sirenia. Donc, en exclusivité rien que pour vous et histoire de vous faire patienter jusqu'à septembre 2016 (?), voilà le fameux passage alternatif de la scène en question, qui ne sera jamais utilisé, jamais publié. Il devrait vous donner quelques clés de compréhension de ces personnages : 
Torbjörn Svensson attendit que ce fut au tour de sa rangée pour se lever de son inconfortable fauteuil à peine assez grand pour poser son fessier. Sa voisine de droite, une asiatique toute menue d’une trentaine d’années lui faisait les gros yeux, du moins autant que sa morphologie naturelle lui permettait de le faire. Autant dire que s’il l’avait remarqué, il n’y aurait vu aucune différence. Mais il n’en aurait pas tenu compte de toute façon : les règles étaient les règles. Dans un avion, on ne bouge pas tant que votre tour n’est pas arrivé. Chacun savait cela. Le grand suédois chevelu à la mine patibulaire avait beau avoir un look de hard-rocker sataniste, il n’en avait pas moins été élevé dans les règles de l’art nordique : chacun à sa place, tout plié bien au carré et le monde tournerait bien plus tranquillement. La femme aux yeux bridés n’osa rien dire. L’expression arrogante du visage de l’homme blond, mise en valeur par ce bouc répugnant et taillé à la va-vite, qui avait ronflé à ses côtés - grognant comme une bête sanguinaire à plusieurs reprises - pendant 13 heures d’affilée et ce quasiment depuis l’aéroport d’Helsinki-Vantaa ne donnait absolument pas envie de le provoquer. Ce fut presque un soulagement lorsqu’il se leva enfin, attrapant avec un flegme apparent et le regard vide son volumineux sac de voyage noir dans le tiroir au-dessus de sa tête, le faisant basculer derrière son épaule comme s’il ne pesait que 10 grammes. L’homme était si grand qu’il était obligé de se voûter pour ne pas taper contre le plafond illuminé de la cabine.
A la sortie de l’avion, il salua les hôtesses blondes comme les blés elles-aussi et ignora superbement le steward un peu trop bronzé pour ne pas être originaire du nord de l’Afrique, et emprunta la passerelle d’un pas lourd, faisant résonner et vibrer les grilles métalliques du plancher comme s’il avait porté des éperons, sa longue veste en cuir noir flottant en grinçant derrière lui. La coréenne laissa une bonne distance entre elle et ce monstre descendant des Vikings à l’haleine de poisson fermenté.
Elle croisa une dernière fois son regard bleu lavasse alors que les premiers bagages apparaissaient sur le tapis roulant, et coup de chance, celui du géant apparut dans les cinq premiers. Le type ramassa son immense sac de voyage, noir lui-aussi (elle aurait deviné sa couleur avant même de le voir) et partit en direction du hall d’accueil, toujours avec ce pas pesant et cliquetant qui le caractérisait. Elle fut soulagée de le perdre de vue et l’oublia aussitôt qu’elle fut montée dans le taxi qui la menait à la sécurité relative de sa chambre d’hôtel.
 Torbjörn sortit de l’aéroport climatisé John F. Kennedy par une porte dérobée qui indiquait qu’il entrait dans une zone réservée aux fumeurs et fut assailli par la chaleur humide, insoutenable de la « grosse pomme » au mois de juillet. Il ôta sa longue veste et la plia soigneusement sur le plus gros de ses sacs, avant de farfouiller dans la poche latérale de son pantalon de treillis noir, zébré de fermetures éclair décoratives autant qu’inutiles. Il sentit l’odeur écœurante de soupe à l’oignon qui émana de ses dessous de bras lorsqu’il sortit enfin son paquet de cigarettes et son Zippo. Les conditions n’étaient pas idéales pour un premier rendez-vous avec sa « sœur », mais il se dit qu’elle comprendrait forcément. Il alluma sa clope et expira les premières volutes. Il était enfin aux USA. Et il y était entré presque comme dans un moulin, sans éveiller le moindre soupçon de la douane, malgré son look effrayant. Il avait passé les différents portiques pieds nus, ses rangers puantes, blindées de composants électroniques de pointe étaient passée inaperçues à travers les détecteurs. Quelqu’un aurait piraté les systèmes de sécurité qu’il n’en aurait pas été autrement. C’était évidemment le cas, et il le savait. Il connaissait même le nom du coupable : Beau Smart.
 Il avait déjà écrasé trois mégots lorsqu’il la vit arriver traversant le hall gris, puis traçant son chemin parmi des fumeurs qui venaient de débarquer du dernier vol en provenance d’Europe. Impossible de la rater, même dans cette foule cosmopolite et bigarrée. Elle était conforme à son avatar. Belle, sensuelle, jeune, élancée, élégante… Mais, ô surprise : elle était surtout noire comme l’ébène, sa « sœur » adorée, Kaylee Miller ; Serena Mercyless de son nom SL.
Il y aura bien une scène de rencontre entre Serena et Sirenia, mais elle sera très différente et plus compatible avec l'instant T de l'histoire.

Et comme on est dans le "Teaser", je vous lâche un petit scoop. Sur la photo ci-contre, on distingue vaguement, au second plan dans le smog, le véritable lieu de leur rencontre...

A suivre ^^

jeudi 3 décembre 2015

Le retour de Serena et Sirenia [SPOIL ALERT!]

J'ai eu une illumination, ces jours-ci, pendant mes longs trajets pour aller au boulot. C'est souvent comme ça que ça vient, d'ailleurs. Et quand je me gare enfin au parking, j'hallucine à chaque fois de ne pas me rappeler que j'ai fait tout ce chemin! Parfois, la vision peut durer pas loin d'une heure. C'est flippant, non? Ce sont surtout les gens que je croise en bagnole qui devraient flipper!

Bref, puisque Pandémie est plus ou moins la "montée en grade" de personnages secondaires de Contage, je me suis dit que ce ne serait pas déconnant de rappeler deux autres personnages de troisième rang du premier tome de mon histoire. 
De troisième rang, parce qu'on ne les voit que sur 2 ou 3 pages dans Contage. Ils sont assez vite éliminés et servent surtout à densifier le récit et rendre plus sinistre et malsain l'environnement de l'île virtuelle nommée Infection

[SPOIL ALERT!] Il s'agit des deux harpies sado-maso, Serena et Sirenia, qui tendent un guet-apens à Patrice Bodin en l'attirant  dans leur antre avec des pleurs d'enfants. [/SPOIL ALERT!]

Dans mon songe éveillé, je les voyais bien revenir sur le devant de la scène pour le tome 2. Je trouve même ça cool de leur donner une seconde vie (désolé), une seconde chance de montrer ce qu'ils ont dans le ventre, réellement, voire peut-être littéralement (je n'exclue rien). 

Donc voilà, tout ça pour dire qu'en ce moment, je travaille toujours sur L'infection T2 Pandémie, que j'ai presque tout fini. Mais ça me prend pas mal de temps car j'ai aussi une vie, un travail, des gosses, une maison, des apéros à faire... Malgré tout, j'espère pouvoir publier le livre d'ici septembre 2016. C'est dans moins d'un an, donc il faudrait que tout soit terminé d'ici ce printemps. Relecture comprise... C'est faisable. Je crois...

vendredi 17 juillet 2015

Ces vieux démons qui refont surface, on ne sait pas pourquoi...

A la bonne vôtre!
Hemingway, mais aussi Stephen King (il aurait arrêté, cela dit), et tant d'autres. On dirait que les écrivains sont abonnés à l'excès d'alcool.
Depuis que je suis en âge de boire, j'ai toujours aimé picoler un peu. Je ne dirais pas que je suis alcoolique (je ne bois pas tous les jours et n'en éprouve pas la nécessité), ni même "alcoolique mondain" (je ne me mets pas la mine tous les week-ends) ou encore "alcoophile" (l'excuse, tsé?). Je suis juste un "bon vivant". Je dirais, selon l'expression consacrée (par de sacrés cons?), que ça "m'ouvre les chakras".
Disons plutôt que ça "embue" la réalité. Du coup, j'ai l'impression (mais est-ce que c'est une impression, seulement?) de pouvoir aller plus facilement aux tréfonds de mon âme, voir ce qui s'y trouve. C'est presque le même processus que pour la musique, finalement : l'alcool aide à faire apparaître cette espèce de mur propice à la créativité. C'est pour ça que la bouteille de Jay-Dee n°7 n'est jamais bien loin de mon clavier, quand je me mets à écrire...

Au début, j'ai commencé par la bière et le vin, et puis j'ai insensiblement dérivé vers les alcools plus forts. Pendant quelques années, je tournais au Ti'punch en soirée. Mais le rhum et le sucre de canne, ça encrasse le foie, ça monte trop vite à la tête et j'ai du mal à m'arrêter dans mon élan. Après, je deviens carrément improductif.
Quand je suis allé aux USA en 2013, j'ai commencé à boire du bourbon (Jack Daniel's, pour ne citer que celui-là - sec et sans glace), notamment lors d'une soirée assez mémorable (comprendre : "typiquement américaine") au pub "Hub", à Concrete (WA). Bon, j'avoue, "Anonyme", l'auteur de la saga du Bourbon Kid a forcément dû contribuer à me donner l'envie d'y goûter...
Je me suis aperçu que non seulement j'aimais ça, que je pouvais en boire beaucoup, mais que je pouvais également m'arrêter bien avant de perdre complètement la tête. Je dose la tisane, quoi... Et je ne fais plus jamais de mélanges. J'ai compris avec le temps que non seulement ça produisait exactement le contraire de l'effet recherché, mais qu'en plus ça mettait le crâne et le foie en compote pour le lendemain (et les jours suivants, parfois) ! Et plus je vieillis et moins c'est facile de récupérer, même en faisant du sport...

Le pub de Concrete...
Je n'ai pas l'alcool agressif, comme un certain nombre de personnes de ma connaissance qui deviennent rapidement toxiques voire dangereuses après quelques verres bien tassés (on appelle ça avoir "l'alcool mauvais" ; c'est la circonstance atténuante qu'on donne généralement pour pouvoir foutre sa femme - ou ses gosses - sur le carreau, en tout impunité).
Non, moi, je l'aurais plutôt "réfléchi", conscient, quoi que détendu et rigolo. Bon, évidemment, à partir d'un certain stade, je suis comme tout le monde : absolument débile... Mais j'atteins rarement ce niveau-là. Par exemple, je n'ai jamais été saoul au point de faire un black-out ou de commettre des actes insensés (comme me jeter de la fenêtre, par exemple...). Certes, je ne me souviens pas toujours de tout ou de l'ordre dans lequel les choses se sont déroulées, mais il suffit qu'on m'en parle pour que je me rappelle ce que j'ai fait ou dit et que je constate qu'on est parfois vraiment débile, quand on a bu.
Bref, là n'est pas le propos de ce billet. 

Je me suis rendu compte que lorsque j'écris, mes vieux démons cherchent à me rattraper alors même que j'ai pris de bonnes résolutions. Pour "Mauvais Berger!", j'étais sobre, mais j'ai écrit sous la fièvre de me débarrasser de cette histoire qui me polluait la vie depuis dix ans. Pour "Contage", c'était la douleur et le désespoir qui me hantaient. Je pense que ça se ressent un peu trop à la lecture, d'ailleurs... Pour "Pandémie"? Ben écoutez, je suis heureux, calme, serein... Alors pour atteindre cet état de fébrilité créatrice, je bois (pour les chakras, remember?) et je fume (du tabac, jamais de drogue - je recherche juste l'ivresse, pas le cimetière). Même ma libido augmente sensiblement (ce qui n'est pas super cool, car quand j'écris, je cherche surtout à m'isoler du reste du monde, de ma famille, etc. afin de ne pas être distrait). Et donc j'essaye de compenser tous ces vices - assouvis ou non - en faisant du sport, tôt le matin. S'agirait pas que mon corps se dégrade trop vite, déjà que je serais facilement sujet à l'embonpoint!
Dès fois, ça m'arrive d'abuser un chouillat du fameux Whiskey du Tennessee.
Mais curieusement, quand je me réveille le matin tout nauséeux, avec cette haleine de vieux cendrier et que je relis ce que j'ai pondu dans mon état de semi-transe, je trouve rarement des choses à jeter. Je ne dis pas que tout est parfait, hein? Bien sûr que les fautes d'inattention sont plus fréquentes, tout ça... Mais ce que je cherchais à exprimer à l'instant T (et sous l'empire de l'alcool) est rarement à reprendre. A l'inverse, il m'arrive fréquemment d'avoir envie de balancer par la fenêtre mon manuscrit (et l'écrivaillon) quand j'ai écrit à jeûn. Car il y manque presque toujours ce petit grain de folie qui doit certainement se trouver à l'intérieur même des grains de céréales distillés... ^^

lundi 22 juin 2015

L'infection T2 Pandémie en musique (part 1)

Au risque de faire jaser certains "puristes", je tenais à vous faire partager la musique que j'ai écoutée lorsque j'ai écrit "Pandémie", le tome 2 de L'infection. Ce billet fera l'objet d'une seconde partie ultérieurement, car comme vous le savez si vous suivez, je n'ai pas encore tout à fait terminé.^^
La musique est indissociable de mes créations écrites. Elle sert essentiellement à créer un mur pour m'isoler du reste du monde, faire le vide dans ma tête. Elle sert aussi à distiller des ambiances, ou symbolise des personnages récurrents. Je l'écoute surtout au casque, ou alors à volume très bas sur mon poste de travail. 

Si vous regardez les articles précédents sur le même sujet, vous constaterez que les musiques que j'écoutais alors étaient bien plus sombres, bien plus mélancoliques. C'était mon état d'esprit d'alors, car elles correspondent à un moment de ma vraie vie où tout partait en live sans que je puisse rien contrôler. Aujourd'hui, je suis en "mode reconstruction" et donc j'écoute des choses relativement positives et beaucoup moins violentes et perturbées (hormis "Agalloch", c'est vrai). Et tiens, puisqu'on en parle :

Agalloch : Ashes against the grain. J'ai découvert l'existence de ce groupe à l'auberge de jeunesse de Tenderloin, à San Francisco, en juillet 2013. Le gars tout chevelu qui tenait le standard à 5 heures du matin écoutait ça à plein tube dans le hall de l'hôtel. J'ai adoré le contraste entre la musique assez mélodique et le côté dépressif du chant. Je l'écoute quand je me mets dans la peau de GrosSam Bonini ou de Patrice Bodin. On sent un petit côté dépressif, désespéré, déconnecté de la réalité. Un trait de caractère qu'on retrouve à divers degrés chez ces deux personnages. 

Tears for Fears : discographie intégrale. Tears for Fears et moi, c'est une histoire de longue date. J'adore ce groupe depuis toujours ("songs from the big chair" est le premier disque que j'aie acheté) et j'écoute régulièrement tous leurs albums. Le dernier est un peu plus faiblard, très inspiré Beatles, mais ça reste de la bonne musique quand même. Comme ce sont des disques que je connais par cœur, ils me servent surtout à recréer "le mur du son" nécessaire à trouver la concentration optimale pour écrire. Il y a un indéniable petit côté nostalgique du passé aussi, qui me pousse à réécouter ces vieilleries, toujours très actuelles finalement...

Foo Fighters : Sonic Highways. Un album et un groupe nouveaux, pour moi. Je connaissais Foo Fighters (Dave Grohl) de réputation, mais j'ai craqué sur la pochette de ce disque, alors je l'ai acheté. Et là, surprise : c'est un excellent disque bien punchy. "I am a river", le morceau que je vous ai choisi (dans la playlist ci-dessous) est un truc bien américain, bien planant et qui m'évoque des paysages sauvages et grandioses. Exactement le genre de zique que j'ai envie d'écouter en ce moment.
J'ai toujours été fasciné par la nature et les grands espaces, les montagnes, les déserts, les longues routes de solitude...

Dream Theater : Lines in the sand. Ce morceau de DT est dans la droite lignée de celui dont je vous parle dans le précédent paragraphe. La voix de tête de James Labrie m'énerve au plus haut point, mais sinon, c'est musicalement parfait. Quand j'écoute ce genre de morceau, je me vois marchant au sommet d'une montagne, je ressens les parfums des plantes, de la terre humide de rosée, les égratignures des conifères... J'entends le ronronnement du torrent, le hululement du grand Duc, les sifflements des moustiques. 
Je suis encore au Shuksan Lake, sous un soleil de plomb. 

Owl City : Up all night. Dans le genre pop-dance électro, je trouve que ce "groupe" (c'est Adam Young, un mec tout seul en fait) est ce qui se fait de mieux en ce moment. C'est catchy, bouncy, très propre et hormis les bondieuseries des textes, c'est de la bonne camelote. 
J'écoute régulièrement tous les disques d'Owl City (avec une préférence pour les deux premiers), ils me servent surtout à recréer le fameux "mur" propice à la créativité. C'est aussi une musique positive qui donne la pèche, c'est très motivant pour le running, ça et la Trance...

Eddie Vedder : BOF into the wild. Into the wild, c'est probablement mon film préféré de tous temps. Le livre de Jon Krakauer dont Sean Penn l'a tiré est aussi une vraie bible pour moi. L'histoire de Chris MacCandless aurait pu être la mienne. A la même époque (1992-1993), j'ai vraiment hésité à partir sur les routes, sans rien, comme lui. A la place, je suis parti faire mon service militaire... Le disque d'Eddie Vedder n'a qu'un seul défaut : il est trop court. Sinon, c'est juste un vrai bonheur. tout en l'écoutant, je me revois en 2013 sur la route de Monument Valley, posant au bord des Snoqualmie Falls, ou arpentant les rues de San Francisco ou de Seattle avec mes sacs à dos. 

Pyramaze : Disciples of the sun. Je vous ai déjà parlé de ce groupe dans un précédent article. J'adore Pyramaze, ce groupe de power métal mélodique avec des incursions progressives. Après des années de vide créatif (le groupe s'est séparé après la sortie du 3ième opus), il revient enfin avec un nouveau line-up et un nouvel album. Une renaissance réussie, alors qu'on ne donnait plus cher d'eux, malgré des débuts très prometteurs (les deux premiers albums étaient de pures merveilles). Je viens de l'acheter, alors je m'en imprègne le plus possible. Les parties épiques inspireront sûrement les passages de batailles du livre. 

Devin Townsend Project : Sky blue. C'est un des deux disques sortis avec le tant attendu Ziltoïd². Plus calme que son jumeau, il contient quelques perles mélodiques, comme le morceau éponyme. Si vous me suivez, vous le savez, je suis fan de Townsend. J'ai du mal à ne pas aimer ce qu'il fait (ça arrive pourtant, parfois. Comme l'abum "Physicist" ou le récent "deconstruction", que j'ai trouvé vraiment too much). Il y a de la majesté, de la puissance dans l'oeuvre du canadien. Un côté planant aussi, si si, écoutez bien : entre les hurlements et les guitares saturées!
La voix extraordinaire de Devin Townsend me poursuit depuis 1992. Une constance assez inhabituelle pour un type comme moi.^^ 

lundi 1 juin 2015

Breaking bad, la meilleure série du monde!

Je vais aujourd'hui vous parler d'une série TV que je viens juste de terminer, et qui m'a vraiment laissé sur le cul. Il s'agit évidemment de Breaking Bad. Je n'hésite d'ailleurs pas à la qualifier de meilleure série du monde, toute époque confondue. Pourquoi?

1) L'histoire, d'abord : un prof de chimie mal payé d'Albuquerque (Nouveau Mexique - USA) découvre qu'il a un cancer du poumon et qu'il va vite y passer. Afin de mettre sa famille à l'abri et lui permettre de financer son traitement, il décide - sous le pseudonyme d'Heisenberg - de fabriquer de la méthamphétamine et de la commercialiser. Peu à peu, ce brave type sans histoire va découvrir un monde brutal et sombre et glisser vers la folie, entraînant tout son entourage dans sa chute. L'intrigue, ficelée de main de maître, se déroule sur cinq saisons et aucun épisode n'est faiblard ou inutile. Tout est juste absolument parfait!

2) Le rythme : ça démarre sur les chapeaux de roues dès les premières images et on est littéralement happés par les aventures de Walter White et de Jesse Pinkman. C'est aussi addictif que la célèbre Meth bleue que le héros fabrique!
Chaque épisode commence et se termine par un cliffhanger qui oblige à regarder la suite jusqu'au bout de la nuit. Quitte à rater le réveil pour aller au boulot le lendemain. La musique aussi, très bien choisie, contribue à distiller cette ambiance un peu paranoïaque qui caractérise Breaking Bad.

3) les personnages : tous ciselés comme au scalpel, ils sont attachants (même le pire des salauds et il y en a un sacré paquet : Tucco, Gus Fring, Mike Ehrmantraut, Todd et son oncle néonazi, Saul Goodman, Hector Sallamanca...) et leur psychologie est toujours criante de vérité. Les acteurs sont incroyables et la version française n'est pas si mal, pour une VF... La palme revient forcément au "héros", joué par un Bryan Cranston au regard d'acier hypnotisant, qui au fil de la série, pourri par le cancer et le milieu qu'il fréquente, devient un véritable monstre d'amoralité. Et pourtant, malgré toutes les manipulations et les horreurs qu'il est forcé (ou qu'il se force) d'accomplir pour survivre, il reste toujours sympathique. Enfin j'ai trouvé, perso ^^

4) Le décor : l'histoire se déroule le plus souvent dans les paysages naturels somptueux du désert américain et ça sent bon le Far West, le Mexique, et la sauce piquante. Pour en avoir eu un minuscule avant-goût en 2013, lors de mon périple aux USA, je peux vous garantir un dépaysement total sans bouger votre cul du fauteuil du salon, avec cette série!

5) Des scènes d'anthologie : difficile d'en citer plusieurs, tellement il y en a. La série entière est une scène d'anthologie! Mais la scène la plus connue est très certainement <SPOILER> celle où Walter explique à Skyler (sa femme) qu'il n'est pas en danger. Qu'il EST le danger. Qu'elle croit qu'un jour, un type va venir frapper à la porte pour le descendre? Mais non : parce qu'il est celui qui frappe à la porte...</SPOILER> Voir extrait ci-dessous...


Bref, c'est une saga qui se dévore comme on dévore une poche de cacahuètes Bénénuts : à pleines poignées (avec un petit verre de Jack Daniel's pour faire glisser le tout).
C'est aussi une série qui reste longtemps dans la mémoire, bien plus que The Walking Dead (que j'adore), Game of Thrones (excellent aussi dans un autre genre), ou même que l'énormissime Dexter. Je la mets au moins au même niveau que le légendaire Twin Peaks! Et dire que j'ai failli passer à côté d'un tel monument par snobisme, juste parce que mes collègues de boulot m'en rabattaient les oreilles à longueur de journée (remarquez, j'avais fait pareil avec Game of Thrones ET Dexter)!
Comme quoi, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...

Pourquoi je vous en parle dans ce blog? Tout simplement parce qu'une telle virtuosité à tous les étages, c'est un modèle (et un challenge) pour moi. J'espère juste que les trois tomes de L'infection feront cet effet à ceux qui les liront!

mercredi 20 mai 2015

L'infection T2 Pandémie : état de travail au 20/05/2015

Je viens de me rendre compte que certains de mes chapitres (les deux qui se déroulent à Concrete) étaient un peu longs par rapport aux autres. Tous tournent à une moyenne de 12 pages. Ceux-là faisaient respectivement 22 et 24 pages. Je les ai donc scindés chacun en deux. Du coup, je suis passé de 13 chapitres à 15. J'avoue, ça fait un peu trucage, cette affaire, mais eh! Je suis seul maître à bord, qu'on se le dise!
Comme pour le premier tome, je me prête volontiers à l'exercice de présentation de l'état de travail en temps réel : 

Chapitre 1 : Phoenix (écrit)
Chapitre 2 : De Charybde en Scylla (écrit)
Chapitre 3 : Le dormeur doit se réveiller (écrit)
Chapitre 4 : Sauvez Wall Street (écrit)
Chapitre 5 : Tout vient à point... (écrit)
Chapitre 6 : Natalie (écrit)
Chapitre 7 : La chasse (écrit)
Chapitre 8 : Baker Lake (écrit)
Chapitre 9 : Les eaux noires (écrit)
Chapitre 10 : Buffet froid (écrit)
Chapitre 11 : ...à qui sait attendre (écrit)
Chapitre 12 : L'antivirus X (écrit)
Chapitre 13 : Plan de bataille (écrit)
Chapitre 14 : Un bon tiens... (écrit)
Chapitre 15 : Beltzane (en cours d'écriture)
Chapitre 16 : 47.509172, -121.843366. (écrit)
Chapitre 17 : ...vaut mieux que deux tu l'auras. (en cours d'écriture)
Chapitre 18 : ...
Chapitre 19 : ...
Chapitre 20 : ...
Epilogue

Voilà, vous savez tout... Ah oui, par souci de cohérence avec le premier tome, j'ai prévu 20 chapitres et un épilogue, mais je ne sais pas encore si je pourrais tenir ce décompte. Pas que je n'aie plus rien à raconter, hein? Mais je ne vois pas pourquoi je délayerais pour entrer dans un cadre fixe. Je n'aime pas les cadres fixes, alors quand en plus c'est moi qui me me les impose... Aucune raison de les respecter!  

vendredi 15 mai 2015

Un mois pour finir le tome 2...

Voilà, j'éprouvais tellement de difficultés à écrire de manière régulière que je m'étais dit que je pourrais bien prendre un congé sans solde d'un mois pour m'y atteler sérieusement. Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir le faire. Moi si. J'ai un patron et des collègues compréhensifs, qui savent combien cette part de moi-même est importante. Et puis j'ai la chance d'avoir un bon job (et le salaire qui va avec) me permettant de le faire. J'ai donc pris le mois le mai. Je n'ai pas encore trouvé la cabane souletine de mes rêves pour exprimer ma créativité, alors je me suis exilé chez mes parents, en Charente, histoire de prendre un rythme (et le tenir).

Je me suis concocté un programme sympa : lever tôt (entre 7 et 8), petit-déjeuner frugal, sport (vélo, course à pied ou marche rapide), déjeuner avec des parts normales, sans me resservir, café (bis), puis écriture jusqu'au dîner (très frugal). Ensuite, série TV, lecture, et dodo autour de 23 heures. Pas vraiment ascétique comme je comptais le faire à la base (j'ai supprimé les apéros mais pas le verre de vin à table ni le pain, même si j'ai réduit), mais c'est déjà pas mal. Et puis j'ai déjà perdu 3 kilos en une semaine et demi!

Et donc j'écris. Les 10 premiers chapitres du tome 2 de L'infection sont relus, corrigés, finalisés (jusqu'à nouvel ordre - je précise que je n'avais pas écrit le 9). Je viens d'entamer aujourd'hui le chapitre 11, que j'ai temporairement intitulé "Plan de bataille". Pour ceux qui ont suivi mon périple aux USA en juillet 2013, j'ai finalement trouvé une utilité à mon excursion épique sur la Cottonwood Road, dans l'Utah, pour mon roman. C'est l'endroit idéal pour aller se perdre (casser sa voiture et mourir de déshydratation, les entrailles dévorées par les busards...), loin des affres de la civilisation. 

Bref, tout ça pour dire que je suis assez content de la tournure que prend le texte, même si, je le sais, il va falloir que je l'expurge de tous ses adverbes envahissants, de ses virgules mal placées, de ses fautes d'orthographe et de grammaire intempestives (liées au manque d'entraînement), de ses répétitions, voire de ses aberrations dans le fil du récit (ça m'arrive encore d'en retrouver à la relecture, ou d'en recréer en poursuivant l'écriture!). 
Ma chérie et mes enfants me manquent, mais bon... C'est un mal pour un bien. Je pense (j'espère) que tous l'ont bien compris.  

vendredi 10 avril 2015

Un court passage sur Coyote wells (California)


Ressources en eau à Coyote Wells
source Yellow Maps
Au sud-est de Coyote Wells, au beau milieu de Molitar road, Natalie louait à prix d'or à un vilain chicano grêlé et outrageusement tatoué d'Ocotillo (paiement content et en espèces - moyennant quoi personne ne posait de questions) une petite parcelle de sable, de poussière et de caillasses de couleur indéfinissable, d'environ 6400m² et sans clôture, parsemée de buissons divers, en majorité des variétés de yuccas et de cactus du désert. Une terre ingrate et désolée, sans ombre ni eau, ne convenant généralement qu'à de charmantes créatures plus ou moins endémiques, tels scorpions, lézards, fourmis, busards et autres tarentules, et donc relativement éloignée de toute activité humaine...
Elle avait bien quelques voisins un peu "sauvages", par ci-par là, le plus souvent vivant dans des bicoques en taule sordides, de vieux mobile-homes rongés par le sel ou des caravanes d'une autre époque, le tout entouré de montagnes de déchets divers et de pick-up rouillés, mais chacun menait sa petite vie tranquille sans s'occuper de celle des autres, et cela lui convenait parfaitement pour passer l'hiver. 

Elle se ravitaillait rarement, et lorsqu'elle faisait le plein de nourriture, de livres et de rhum - son triptyque survivaliste, c'était chaque fois dans des localités et des boutiques différentes (à Calexico, El Centro, Holtville, poussant même jusqu'à Brawley, quitte à avaler un peu plus de bitume craquelé), payant systématiquement en liquide afin de rester la plus discrète possible, ce qui, bien sûr, était loin d'être évident dans la mesure où les belles étrangères, même lorsqu'elles ne portent pas de mini-jupe et de talons aiguilles ne passent jamais inaperçues dans cette partie du désert californien, à portée de 9 mm de la frontière méxicaine. Mais sa froideur naturelle avait jusqu'ici toujours eu raison des ardeurs des lourdeaux du sud comme du nord de l'Amérique. 


(Coyote Wells - California - Source Google Maps)

mardi 17 mars 2015

La peur au ventre...

Angoisse - Image libre de droits - Pixabay
Outre la flemme qui paralyse mon cerveau et ma volonté, si je devais me remettre à écrire dans les mêmes conditions que celles dans lesquelles j'ai écrit le tome 1 de L'infection, il faudrait aussi que je fasse une croix (temporaire) sur ma vie privée. Et ça, c'est carrément au delà du concept de la simple paresse intellectuelle : je n'en ai pas du tout envie!

Je sais trop ce que ça peut faire, que d'entrer dans ce jeu-là, pour l'avoir déjà vécu entre 2008 et 2012.
Je ne suis pas loin de penser que la gestation et l'écriture du tome 1 de L'infection m'ont coûté mon mariage. Ce n'étaient pas les seules raisons de cet échec bien sûr, mais disons que ce premier épisode de l'histoire de Beau Smart et Patrice Bodin était simultané et très probablement un activateur/révélateur très efficace d'une crise aux racines profondes.

Vous me direz : les conditions et les personnes sont différentes d'alors, certes, mais le risque est tout de même bien présent dans ma tête. Si j'étais philosophe, je me dirais que "c'est pas grave, qu'on peut toujours se relever quand on tombe ; qu'une de perdue équivaut à dix de retrouvées", etc. Et c'est sûrement vrai, puisque je l'ai déjà fait.
Mais ma vie d'aujourd'hui (et surtout les personnes qui l'accompagnent) me semble(nt) tellement plus importante(s) que le besoin impérieux de coucher sur papier mes petites histoires! Ma compagne, le bonheur de nos enfants respectifs, c'est cela que je veux privilégier... Le reste, tout le reste, n'a aucune importance. Je serais même prêt à me passer d'écrire pour assurer l'avenir de tout cela. Enfin je crois...

Il n'est pas dit que si je frustre ce besoin d'extériorisation de ce que j'ai dans le crâne, je ne me transforme pas en vieux connard aigri avant l'heure... Parfois, j'ai l'impression que je pourrais perdre quand même, quel que soit le choix que je fasse.

Il faut savoir que lorsqu'on écrit un roman, on vit en permanence dans un monde parallèle virtuel, notre propre existence devient alors insignifiante, irréelle, vaine. C'est le manuscrit qui devient la réalité ; le reste est oublié. Les personnages de votre histoire deviennent vos familiers, presque au point de supplanter votre véritable famille.
Ce n'est plus vous qui écrivez le livre, c'est le livre qui vous réécrit. Et pas forcément comme vous l'auriez voulu, à la base...

Ecrire, c'est une pratique très proche d'un onanisme bipolaire, forcément autodestructeur. On passe sa journée à branler frénétiquement son imagination (et son clavier) et on y trouve même un certain plaisir, puis à s'auto-flageller de la platitude de ses tournures, que l'on triture constamment dans tous les sens afin qu'elles ressemblent à quelque chose de potable. Et vingt minutes plus tard, on est envahi par une extrême fébrilité euphorique devant l'extraordinaire créativité dont on fait preuve, sachant que l'impression, fugace, sera aussitôt remplacée par le dégoût de soi parce que la vitesse du corps suit rarement celle de l'esprit...

D'ailleurs, je me demande si le besoin irrépressible d'écrire n'était pas un échappatoire à la vie réelle. Ce qui expliquerait pourquoi je n'arrive pas à m'y remettre, aujourd'hui.
Lorsque j'ai écrit "Contage", en plus d'être "absent" pour mes proches (mon ex avait coutume de dire sur le ton du reproche que j'étais "bien présent, mais pas vraiment là pour autant"), j'étais dans un état de désespoir insidieux qui m'a quitté depuis et que je n'ai pas spécialement envie de voir rappliquer dans ma vie aujourd'hui. Je ne souhaite pas faire revivre ça à mes enfants, ni faire découvrir cet aspect sombre de moi à ma compagne.  
C'est tellement plus gratifiant de vivre une réalité sans crainte, ou tout est partagé sans non-dit et sans tabou, que de se complaire dans cette solitude dépressive, enfermé à l'intérieur de soi. Je vous garantis que c'est un vrai trésor que de pouvoir vivre le quotidien sans cette peur indicible que tout soit fini demain, quoi qu'on fasse...

Pour résumer, comme je l'ai dit dans le billet précédent, j'ai la flemme, certes, mais j'ai surtout peur de tout gâcher pour un hobby complètement égocentrique et vain.
Mais rassurez-vous : je vois poindre une solution dans les deux mois qui viennent! Restez branchés!

vendredi 6 mars 2015

Ne pas sous-estimer le pouvoir de la flemme...

Source Pixabay.com - images libres de droit
Je ne connais pas encore le syndrome de la page blanche, Dieu merci! Par contre, comme dirait Maître Yoda "grande est la flemme dans ma famille"... J'alterne entre de très courtes périodes de créativité intense qui me laissent exsangue, et de longues (parfois très longues) périodes de repos bien mérité (c'est une métaphore pour dire "flemme". Vous verrez, je ne suis pas à court d'images pour ne pas avoir à nommer la chose telle qu'elle est ^^).

Actuellement, je suis dans un de ces moments de vide créatif absolu. Les idées, je les ai. J'aurais plein de choses à écrire, à raconter, mais je ne trouve juste pas la force de m'y remettre.
Il faudrait que je relise mes 10 premiers chapitres pour corriger ce qui ne va plus (le temps réel a coulé depuis que je les ai écrits et le temps de la technologie et des évènements aussi, encore plus vite, comme il se doit!) mais les conditions ne sont pas réunies. Il me faudrait du temps libre, rien que pour moi, pour que je puisse m'enfermer dans ma bulle sans risquer d'être interrompu. Il faudrait que je puisse atteindre un taux de concentration optimal, loin du téléphone, loin d'Internet, loin de toute distraction. Et puis un paquet de Phimorons, une bouteille de Jacko...

Oui, pourquoi pas...

Mais bon : ça va me demander un effort monstrueux (lutter contre la flemme et contrevenir à mes bonnes résolutions) et je ne suis pas sûr d'en avoir le courage! Sans compter qu'un autre obstacle (de taille) se dresse devant moi, mais ce sera l'occasion d'un prochain article...

Enfin, pour rassurer ceux d'entre vous qui attendent "Pandémie", la suite de L"infection, Stephen King (encore lui) assure (dans son livre "Écriture, mémoire d'un métier", véritable bible pour écrivain en herbe) que des périodes de vide créatif sont normales dans une vie d'écrivain. Dans celle d'un écrivaillon, je suis sûr que c'est même obligatoire! Alors patience... 

mercredi 25 février 2015

Je suis un écrivaillon...

source : http://teespring.com/writer-warning
"Je suis un écrivain. Tout ce que vous pourrez dire ou faire pourra être utilisé dans une histoire..." Cette phrase que j'ai lue dans une pub sur Facebook (reproduite ci-contre) est archi-vraie. Elle l'est pour un géant comme Stephen King (lire ou relire "Écriture, mémoire d'un métier"), elle l'est pour un "microbe" comme moi.

Absolument tout (ou presque) ce qui se trouve dans l'Infection provient de situations que j'ai vécues ou vues, de comportements, de gens, ou de paysages observés. Je n'ai RIEN inventé. 
Ma seule invention, c'est d'avoir compilé toutes ces informations, de les avoir mixées, puis recrachées à ma sauce, c'est à dire en forçant un peu le trait (j'avoue). 

Bon, ce n'est pas de la "caricature" au sens propre du terme. Je n'ai pas écrit ce livre (et les suivants/futurs) dans le but spécifique de me moquer, ou pour que le lecteur rusé essaye de reconnaître des personnes réelles. Comme je l'ai déjà écrit ici, tous mes personnages SONT DES PERSONNAGES. Hormis Niko Etxart auquel je fais allusion dans un passage du tome 1, aucun n'existe pour de vrai. 
Allande et Antton Aguer, par exemple, sont des mix de plusieurs personnes rencontrées à des époques et des lieux différents.
Encore que... Ce ne soit pas exactement des personnes en question dont il s'agisse, mais plus d'une empreinte, une trace que ces gens-là ont laissée dans mon esprit. Une image déformée par mon ressenti personnel (et assumée comme telle), un souvenir plus ou moins altéré par la mémoire, mais qui est forcément réducteur par rapport à la réalité de ces personnes. Réalité que seuls les intéressés peuvent connaître (et encore... se connaît t-on toujours soi-même?).

De fait, ces personnages sont plus des parties de l'auteur qu'autre chose. Et c'est ça, ma grande peur : qu'ils soient tous trop lissés, en définitive. En tout cas assez pour que le lecteur s'aperçoive que chacun d'entre eux n'est en réalité qu'une facette de moi même.