vendredi 29 novembre 2013

This boy's life / Blessures secrètes, tourné à Concrete

Main Street - Concrete (WA) - aug. 2013
This boy's life / blessures secrètes, l'un des tout premiers films dans lequel le bô Léonardo DiCaprio apparaisse a été tourné en 1993 à... Concrete (WA).
Je tiens cette info de mon ami John Boggs, qui m'a raconté le pitch et montré les lieux du tournage. Depuis, bien entendu, je me suis débrouillé pour trouver le film et le regarder...
A l'affiche de ce long métrage d'il y a 20 ans (Léonardo avait 19 ans, et moi 22 à l'époque), on retrouve aussi Robert De Niro.
Donc vous voyez, Concrete, ce n'est pas le trou paumé que vous imaginez! ^^



Bref, tout ça pour vous dire que Concrete me manque, que depuis mon départ, Jason Miller a été élu maire (il sera en fonctions au premier janvier) et que, même si ma vie personnelle est passée du "désert affectif" au "grand beau temps permanent", je me remet tranquillement au travail...
J'espère toujours être dans les délais pour une sortie du tome 2 de L'infection avant Noël 2014...

dimanche 3 novembre 2013

Dédicace au salon SF Armageddon, à Oloron Sainte Marie

Nouvelle technique de vente testée et approuvée!
Un monstre, ça attire les foules et ça fait brailler les gosses!
Ce Week-End, j'étais au premier festival de Science Fiction "Armageddon", à l'espace Laulhère, à Oloron Sainte Marie. Je dédicaçais le tome 1 de "L'infection" et "Mauvais berger!" en compagnie de deux autres auteurs SF (Loïc Solaris et Fabrice Labrousse), plutôt versés dans l'univers Star Wars.
Le samedi a été un peu difficile pour mon stand : zéro vente! Et le dimanche, après une cuite mémorable la veille au soir, j'ai eu l'illumination : j'allais faire le clown sur mon stand, et ça allait cartonner, vingt-diou! 

J'ai acheté plein de Geekeries sur les stands d'à côté, dont un masque particulièrement bien fait - quoi que relativement hideux - et je l'ai porté tout l'après-midi. Au début, je me suis dit que ça n'allait pas trop le faire... ça faisait plus fuir le chaland qu'autre chose! 

Cosplay : Les trois (auteurs) fantastiques.
Madame invisible prenait la photo...
Celui qui dit que je suis "la chose", je lui éclate la couille!
Alors je me suis mis à dessiner (toujours avec le masque sur la tête) sur mes livres. Je faisais des dédicaces à l'avance, en somme. Et ça a marché!
Bilan : 3 "Infection", 3 "Mauvais berger!" et 2 "Sombres mascarades" de vendus, tout ça en l'espace de 3 heures! Et à de parfaits inconnus en plus! 
Il suffisait juste que je me laisse aller, voilà tout! La prochaine fois, je vais casser la baraque!

A part ça, j'ai passé un super moment là-bas! Un vrai gosse dans la caverne d'Ali Baba... J'ai vu un tas de gens déguisés, depuis la 501 ST (les méchants dans Star Wars) aux superhéros les plus improbables (CF le hibou dans "la bataille des planètes"!!!) ou les plus attendus (Wonder Woman, Iron Man, Batman, Wolverine, Captain America...) en passant par les outsiders Jason, Scream, Freddy Krueger, Spartans et autres T800.
Franchement, aller dans un tel salon, c'est pour moi un rêve de gosse réalisé! 
Merci à Mike Cherouati de m'avoir permis de vivre ça!

mardi 29 octobre 2013

The book before love.

Pourquoi ce titre? Parce que ça fait déjà un moment que j'y pense, sans jamais aller au fond de la réflexion. Par trouille, par lâcheté, par flemme... Mais ce matin, l'évidence m'est clairement apparue sous la douche : l'urgence n'est plus à "refaire ma vie", mais à terminer mon livre, voire ma trilogie. Le reste n'a aucune espèce d'importance et relève plus de la perte de temps et d'énergie que d'autre chose...
Cela ne sous-entend pas que je repousserai les opportunités, hein? Je ne me ferme pas à tout ; cela veut seulement dire que je ne les rechercherai plus.

Après mes enfants, c'est ce qui compte le plus pour moi, L'infection. Et plus je cherche de prétextes et moins j'avance. Alors j'ai décidé que c'en était fini de tergiverser, de procrastiner, tout ça... A partir d'aujourd'hui, je vais me replier sur moi-même, m'hyper-concentrer, me recentrer sur l'essentiel.

Ne vous méprenez pas :  je me rendrai disponible pour mon cercle d'amis proches et pour le taff, ça va de soi. En revanche, je déclinerai tout le reste. Je n'accepterai temporairement plus rien qui puisse me freiner dans ce processus.
Désolé si vous avez l'impression que je suis un connard sauvage, un ermite limite psychopathe, mais ce n'est qu'à ce prix-là que je vais réussir à recréer mon univers. Je sais que c'est un comportement très égocentrique, mais il y va de ma santé mentale, en somme. Je compte sur votre compréhension. D'avance merci.

mardi 22 octobre 2013

Quatre jours à Washington DC – Episode 2/2

Téléscope Hubble
Derniers jours en Amérique du nord et retour en France… Rétrospectivement, tout est passé très vite. Encore aujourd’hui, alors que je suis en train de rédiger ce texte, une partie de moi est toujours coincée là-bas. Elle revient peu à peu, mais ce n’est plus la même. Quelque chose a changé, pour le mieux. C’est là que je me dis que peu importe le coût, le temps que je n’aurais pas passé avec mes enfants, ce voyage était nécessaire, bénéfique pour moi comme pour mes proches. Il ne me reste plus qu’à me remettre au travail ! Patience !

7/8/13 : Je me suis levé très tôt encore, ce matin-là. Aussi, j’étais un poil en avance pour le petit déjeuner. La salle à manger était pleine, mais rien à becqueter dans les environs. En fait, j’ai fini par comprendre : le préposé aux p’tits dèjs n’ouvrait la cuisine qu’à 7 heures pile. Pendant que nous étions à la queue leuleu dans la file d'attente, il exigeait de tous les convives un "bonjour" dans une autre langue que l'anglais de rigueur, avant que nous ne puissions accéder aux Bagels et autres doughnuts débordants de confiture. J'ai fait mon crâneur en lui sortant un "Egun Hun" de bon aloi. Il connaissait déjà l'expression euskarienne, mais ça a fait son petit effet. ^^

Homme volant au Smithsonian Air and Space Museum
Une fois bien restauré, je suis reparti à pied dans les rues de DC, en direction du quartier des musées. Je suis arrivé en sueur et une heure à l'avance devant le Smithsonian National Museum of Air and Space, l'un des plus prisés. J'étais le premier arrivé, bien entendu! Alors j'ai fait les cent pas devant les portes et fumé quelques Marlboros en attendant l'ouverture . Les marches du musée se sont remplies de touristes de tous âges, puis ce fut le grand rush! Première chose faite : voir un très beau film en 3D sur l'espace! Ensuite, j'ai mis à peu près 3 heures à faire le musée, sachant que plus le temps passait et plus le musée se remplissait. Donc moins j'avais envie de m'attarder. J'ai quand même fait quelques images du Sputnik, d'un des fameux drônes Raptor, etc. Globalement, j'ai trouvé ce musée à la hauteur de mes attentes. C'est vraiment à voir, au moins une fois.

Une jolie collection de costumes traditionnels sur poupées
Ensuite, je suis allé directement au musée des Native Americans, situé juste à côté. Le bâtiment est laid et ressemble à une grosse bouse de plusieurs étages, mais il est nettement mieux achalandé que celui de New York (J'ai dû y passer trois heures aussi, sans problème!), et il y a une chouette boutique de souvenirs dans laquelle j'ai acheté quelques babioles, essentiellement de la musique Navajo et des verroteries. C'est ironique de constater que les indiens, après s'être fait "acheter" leurs terres à grand coup de verroteries (et de fusil aussi) se vengent aujourd'hui en revendant des colliers en perles de verre (fussent-ils très beau) aux touristes... Quelque chose me dit que j'ai déjà écrit quelque chose comme ça dans un article précédent. Je radote, faut croire ;-)
La bouse architecturale du musée
des Native Americans
Ensuite, je me suis fait le Museum of Natural History, pour comparer avec les images d'une nuit au musée 2. Il est au moins aussi grand que celui de New York, avec des mises en scène plus jolies encore (je trouve). Malheureusement, ma batterie d'appareil photo déchargée et mon téléphone tout buggé m'ont empêcher d'emporter de jolies images des lieux. Dépité après trois nouvelles heures à flâner dans les galeries, je me suis juré d'y retourner dès le matin suivant pour remédier à ce manque. Je ne me rappelle plus trop ce que j'ai fait le soir ; ma mémoire vive n'a qu'une petite capacité et ça date d'il y a trop longtemps... J'ai dû trainer en ville, très certainement, avant de rentrer faire mes bagages car je partais le lendemain en soirée, de l'aéroport de Dulles International.

8/8/13 : Je devais laisser la chambre pour 10 heures, mais vous pensez bien qu'elle était déjà vide à l'heure du petit dèj. Ce matin-là, j'ai décidé de dire "bonjour" et "au revoir" en français au bonhomme de la cuisine. Il a compris et m'a demandé "Oh you're leaving already!?" Très sympa.
Après avoir déposé mon barda à la consigne, j'ai embarqué deux bananes (en libre service à l'accueil) et suis reparti en direction du Muséum d'Histoire Naturelle, faire les photos que je souhaitais emporter avec moi. J'ai dû y rester deux heures à peu près, avant d'enchaîner avec le musée de l'histoire américaine, situé juste à côté. Grosse bâtisse, pour seulement 200 ans d'histoire :-)
Na na na na, Nineteen...
Je suis mauvaise langue... Mais j'assume! Et puis parmi tout un tas de trucs pas super intéressants, il y a quand même quelques perles, comme les reconstitutions de guerres, depuis la secession jusqu'au Vietnam, en passant par l'effondrement du mur de Berlin (!) ou des tours jumelles du WTC. Sans oublier les vieilles bagnoles, les premiers moteurs, les sous-marin... Bref, je ne regrette pas de l'avoir vu quand même, même si comme toujours, on nage en pleine guimauve patriotique. Je trouve que c'est très instructif quant à la mentalité des américains. Et je ne dis pas ça de façon négative, mais plutôt « clinique », comme un anthropologue (que je ne suis pas), en somme...

Morceaux du WTC...
Vers 15 heures, je suis allé récupérer mon paquetage (mes trois sacs archi-bourrés de souvenirs pour les enfants) et suis reparti en direction de Central Metro station, où j'ai dû prendre la ligne orange jusqu'à West Falls Church, puis un Shuttle interminable jusqu'à l'aéroport, sous une pluie battante. Je suis arrivé bien en avance, j'ai encore dû me désapper pour passer le portique du security checkpoint, où l'on m'a remis un pass pour accéder au « Lounge » d'Air France. Je suis allé manger quelques Sushis dans l'un des restaus du Duty Free avant de m'y rendre, ce que j'aurais pu éviter, dans la mesure où il y avait assez à manger (et à boire) là dedans pour un régiment ! Je me suis donc gentiment fini avec quelques shots au Jack Daniels, tout en grignotant quelques saloperies du genre fruits secs, cacaouètes, légumes divers à tremper dans des sauces archi-sucrées. Ensuite, l'heure du décollage est vite arrivée. Pendant le trajet, j'ai regardé un film que j'avais déjà vu mille fois (je crois que c'était les X-Men Origins en VO), j'ai fini « Joyland », le dernier livre de Stephen King (j'ai adoré), et j'ai surtout regardé le plan de vol en serrant les fesses :D

Aéroport de Reykjavik
Mais nous sommes arrivés sans encombre à l'aéroport de Reykjavik. C'est superbe, vraiment, l'Islande, vue du ciel ! Tous ces volcans, ces landes noires... ça me donne envie d'y repartir, mais pour plus longtemps que juste 3 heures enfermé dans une bulle de verre ! Je vais y réfléchir pour un prochain voyage, tiens...
Je suis arrivé à Paris vers midi et demi heure locale, complètement défoncé de fatigue : je m'endormais debout ; mais une fois assis, impossible : trop de passage, trop de bruit. Mon prochain vol (pour Pau) étant pour le lendemain matin, je ne me voyais absolument pas dormir à Charles de Gaulle sur un banc, comme à l'aller. J'ai eu la chance de me trouver une chambre au Formule 1 pas très loin, et j'ai fait le tour du cadran, de 17 heures à 5 heures du mat, sans me réveiller.

J'ai pris l'avion vers 8 heures et suis arrivé vers 10 heures à Pau. J'ai marché tout le restant du chemin jusqu'à la voiture, que j'avais laissée au parking de la caisse régionale du Crédit Agricole, à 5 km de là. Une heure et quelques minutes plus tard, j'étais à Mauléon.

Ainsi s'achève mon périple 2013 aux USA. Merci à tous ceux qui ont participé, à ceux qui m'ont suivi, à celles et ceux que je vais rencontrer à partir de maintenant et qui liront ces textes...

Pour voir toutes les images de ces deux derniers jours aux USA à Washington DC, click here!

mercredi 16 octobre 2013

Un article dans le Concrete Herald (octobre 2013) !

Mon copain John Boggs m'a fait passer cet article rédigé par Jason Miller, du Concrete Herald, et paru dans l'édition d'octobre. C'est en anglais, évidemment, mais pour ceux qui comprennent la langue de Shakespeare, ou ceux qui veulent s'entraîner, c'est du pain béni! 
Merci, donc, à mes amis américains pour l'accueil qu'ils m'ont réservé, le temps qu'ils m'ont donné. 
Je vous aime tous!

My friend John Boggs sent me that article written by Jason Miller, which was published in the latest issue of the Concrete Herald. Of course it is in english, but for those of you who can understand Shakespeare's language or for those who need to practice, this is godsend! 
So thanks a lot to my american friends for welcoming me this way and for the time you gave me. 
Love you all!

Cliquez sur l'image pour lire l'article...

lundi 14 octobre 2013

Quatre jours à Washington DC – Episode 1/2

Ceci est mon avant-dernier compte-rendu de voyage, estampillé USA2013. 

Je me la pète à la Maison blanche!!! (entrée Nord)
5/8/13 : Je suis arrivé à L’hôtel Hostelling International autour de midi/midi trente. L’endroit était assez agréable et très cosmopolite, comme à chaque fois. Comme j’étais un poil en avance, j’ai dû déposer mes bagages dans un coffre au sous-sol. La chaleur qui régnait à DC en ce début de mois d’Août était assez proche de celle de New York : humide et pesante, quoi qu’un peu plus supportable. A moins que j’aie fini par m’y habituer ? A moins que, ayant perdu 6 kilos pendant mon séjour, mon corps la supportait mieux ? Allez savoir. 

Après avoir consulté mes mails via le wifi du « lounge », je me suis dit que j’avais le temps d’aller vadrouiller en ville. En fait, j’ai pas mal souffert ce jour-là, car mes nouvelles chaussures (achetées à Sedro Wooley) commençaient à m’entamer sérieusement le coup de pied. Je boitais donc comme un vétéran du Vietnam qui aurait marché sur les dents d’un râteau rouillé… J’ai donc chaussé mes baskets de jogging pour le reste de la journée (ainsi que la suivante), pour essayer de cicatriser. 

Le drapeau/emblème du FBI, devant le bâtiment fédéral.
Je me suis quand même fait un chouette tour en ville, près de la maison blanche et des musées avant de retourner à l’hôtel pour accéder (enfin) à ma chambrée. J’ai rangé mes affaires, dévoré un méga sandwich (pas très bon) au Subway d’à côté, puis suis reparti vers la demeure présidentielle, avec mon appareil photo cette fois-ci. Je suis passé devant le bâtiment du FBI, le Capitole, et plein de bâtiments de style fédéral très grandiloquents, puis j’ai traversé Chinatown et traîné un peu en ville avant de rentrer me coucher tranquillement (pas trop tard) et de dormir du sommeil de l’enclume, parmi les ronflements de mes voisins mâles. Les Tchèques de New York avaient ça de bien qu’outre d’être complètement impudiques, elles sentaient meilleur au réveil ;-)

Mémorial du Pentagone (11/9/2001) La seule photo
du Pentagone (au fond) que j'aie eu le droit de faire!
6/8/13 : Le lendemain matin, j’ai raté le petit déjeuner. Je m’y suis mal pris : j’aurais dû attendre 10 minutes de plus dans la cuisine, avant que le préposé n’ouvre la partie repas. J’ai eu peur de rater mon rencard au Pentagone, alors je suis parti prendre un café accompagné d’un délicieux muffin à la myrtille, puis je suis descendu à la gare Metro Center, où j’ai pris le RER BL (Blue) jusqu’à la sortie du Pentagone. Là, j’étais entouré de bidasses en uniforme, de flics et de gardes armés, de personnels civils en costard… Impossible de faire des photos ici, même de l’extérieur, sous peine d’être reconduit avec violence à l’aéroport !
Il pleuvait un peu ce jour-là, et je suis arrivé nettement à l’avance à mon rendez-vous (vers 9h00 alors que je devais assister à la visite à 11 heures, lol). Donc après avoir été refoulé au Security Checkpoint, je suis allé visiter le mémorial du 11 septembre 2001, qui se trouve accolé au bâtiment du Pentagone, pile là où un avion de ligne est venu s’écraser il y a 12 ans, faisant 184 morts, dont une petite fille de 3 ans… J’ai marché dans le mémorial (une sorte de jardin avec des stèles modernes surplombant de petites piscines pour chaque victime), pris quelques photos pour la forme (là, c’est autorisé), et suis reparti le cœur gros (je suis sensible, faut croire) jusqu’à l’entrée des visiteurs. 

La seule photo de l'intérieur du Pentagone
qu'on ait le droit de faire... J'aurais pu poser
et faire le con, mais boh... A quoi bon?
L’heure était venue, et j’ai passé avec succès le Checkpoint digne de celui d’un aéroport international. Ensuite, j’ai attendu pendant une bonne heure dans la salle d’attente qu’on m’appelle. J’ai pu faire un peu le tour de la boutique de souvenirs pendant ce temps-là. Et puis on nous a appelés. 3-4 militaires en costume d’apparat nous ont briefés avec pas mal d’humour, pour des bidasses issus des célèbres Marines, puis nous ont séparés en groupes. La visite a été ultra rapide et rythmée par les chiffres et le discours pro-américain beuglé par notre hôte, qui avait la particularité de cheminer en marche arrière (presque sans regarder) sur les près de 2 kilomètres de couloirs que nous avons empruntés. Il faut savoir qu’on n’a pas vraiment le temps de voir quoi que ce soit ou de s’attarder, c’est très expéditif comme truc… D’ailleurs, j’en ai un souvenir assez confus. Le seul truc vraiment impressionnant, c’est le premier étage du bâtiment, qui est en fait un immense centre commercial. Une ville dans la ville, vous dis-je ! Et évidemment, si vous y allez pour découvrir des secrets, vous allez être déçus. Ils restent bien gardés… Moi qui voulais voir la salle des commandes, le matos informatique qu’ils utilisent pour le tome 2 de L'infection, je suis resté sur ma faim… Mais bon : je pourrais dire que je l’ai fait !
J'ai acheté une chouette casquette "The Pentagon", pour compenser :D

Un ranger très émouvant au mémorial de la guerre du
Vietnam. J'étais pas au top, après sa prestation...
Après ça, je suis retourné à Washington (DC) et j’ai visité le mémorial de Lincoln, suivi de celui sur la guerre du Vietnam dans lequel un Ranger extrêmement convainquant a presque réussi à me tirer une larme. « Vous voulez voir des héros, des vrais ? Les voilà ! » a-t-il conclu après un long speech émouvant, montrant le mur de marbre gravé des 58 156 noms des soldats tués ou portés disparus pendant cette guerre inutile. Ça chialait partout à grosses larmes autour. C’est vrai qu’outre la fibre patriotique, les américains ont vraiment le sens de la tragédie ! Deux fois le moral à zéro en une journée, c'était suffisant !
Pour me changer les idées, je suis allé au musée de l’espionnage, où j’ai dû traîner pas loin de trois heures. L’entrée est payante (genre 20$), mais ça les vaut bien. Les enfants auraient adoré ce monument dédié à la gloire de Mata Hari et James Bond…  Next time, maybe ?

Le musée de l'espionnage
Enfin, un peu avant de remonter à l’hôtel, je suis allé m’empiffrer de Sushis dans un petite restau sympa, pas loin de Chinatown. Il était temps que j’avale un truc plus consistant que des smoothies… Je comptais aller voir le dernier Wolverine au cinéma, mais finalement, j’ai eu la flemme au dernier moment. Et puis je comptais me lever tôt le lendemain, pour profiter pleinement de mes deux derniers jours dans la capitale des USA. Il me restait un paquet de musées du Smithsonian à voir avant le décollage…

Pour voir toutes les photos de ces deux premiers jours à Washington DC, c'est ici !

mardi 10 septembre 2013

Lieu d'aisance... et d'inspiration!

C'est incroyable comme les toilettes me sont bénéfiques en terme d'introspection et d'inspiration. C'est si vrai que j'y emmène toujours un carnet et un stylo, au cas où. Dommage que je ne puisse pas y rester plus longtemps! Je suis sûr que je serais extrêmement plus productif, sinon!

Tenez : ce matin par exemple, en m'enfermant aux cabinets pour la grosse commission (désolé pour les détails), j'ai eu un flash. J'avais des idées jetées en vrac sur le précieux carnet, mais aucun lien. 
Et là : plouf! le lien m'est apparu comme une évidence! La suite de L'infection (après le tome 3 s'entend) s'est imposée comme par miracle, comme une envie de chier, en somme. 
C'est là que je me dis que pondre un livre et pondre un étron, ça participe du même principe : un don qui vient du plus profond de soi :D

Bref, tout ça pour dire qu'il y aura vraisemblablement une suite à la première trilogie. Je ne sais pas encore si ce sera une longue suite (en plusieurs volumes) ou juste un one-shot, mais ce qui se profile (dans un avenir plus ou moins lointain) me plait pas mal. 
Pour vous donner quelques pistes, l'héroïne du livre sera "Sophie Régent", la fille un peu névrosée du journaliste bordelais "Sébastien Régent", qui reprendra le cours des aventures où se terminera Sepsis

Que de projet, que de projets... Vais-je avoir assez de points de vie pour m'y ateler? 

dimanche 25 août 2013

8ème jour et départ de Concrete... (snif!)

J'aurais mis le temps à reprendre l'écriture de ces comptes-rendus, quand même... Plus de 20 jours! Sans doute parce qu'une partie de moi aurait voulu rester aux States? Sans doute parce que les retrouvailles familiales ont accaparé mon temps libre - pour mon plus grand plaisir? Sans doute par flemme (c'est mon plus gros défaut : la flemme)? Allez savoir...
Toujours est-il qu'il y a une fin à tout. Et le départ de Concrete sonnait vraiment comme la fin du voyage. Difficile à accepter ;-)

Reconstitution d'un baraquement de bûcheron au musée de
Concrete
3/08/2013. Ce matin, dernier jour complet à Concrete WA, John (Boggs) a bien voulu me consacrer son temps pour un dernier baroud d'honneur sur ses terres (d'adoption - il est un peu comme moi en Soule : récemment intégré dans sa propre communauté). Il m'a rejoint sur le parking du Cascade Mountain Lodge, et nous avons pris mon véhicule (toujours la Chevrolet Sonic) - une fois n'est pas coutume - pour effectuer cette excursion. Mais avant de partir sur la Highway 20 en direction de Newhalem, nous nous sommes arrêtés au musée de Concrete, que je tenais absolument à voir. D'abord parce que John fait partie de l'association patrimoniale locale qui gère ces lieux, mais aussi parce que je savais que j'y trouverais des choses qui pourraient m'en apprendre davantage sur Concrete et son passé. Il faut savoir que c'était à l'origine une bourgade de bûcherons où les industriels cimentiers, reniflant les dollars au début du siècle dernier, ont fini par installer leurs entreprises florissantes jusqu'à la fin des années 80.
Poussière de ciment sur les vitres...
Mais pour des raisons de difficulté d'exploitation (plus ou moins liées à la géographie chaotique des environs), ces usines fabriquant le béton ont fini par péricliter, puis par être démontées. De cet âge d'or, ne subsiste plus que deux vieux silos ainsi qu'un bâtiment très abîmé (mais en rénovation) qui abritait les bureaux. De cette époque, on trouve quelques photos, des coupures de presse, et bien entendu tout ce qui se trouve au musée, comme ces "produits étalons" entreposés sous scellés de verre dans une caisse capitonnée : une poudre grisâtre, mélange de chaux et de silice extraite de la roche locale.
A priori, l'air devait être irrespirable et hautement cancérogène dans les années 30. En témoignent ces vitres de maison où est incrustée la fameuse poussière qui s'échappait par les cheminées des deux usines, et qui s'infiltrait partout, quoi qu'on fasse. Pour nettoyer les carreaux, ce sont les enfants qui étaient chargés d'aller chercher à la cimenterie et d'utiliser une saloperie du genre trichloréthylène, remède bien pire que le mal...

En ce qui concerne le bûcheronnage ("logging" en américain), c'est une activité qui a toujours cours aujourd'hui. Il suffit de compter les semi-remorques qui dévalent la Highway 20 à longueur de journée (et de nuit) pour s'en rendre compte. ça débite à tour de bras du grand pin de Douglas, qui finira invariablement en planches ou en papier cul.
Anciens outils de bûcherons - Musée de
Concrete
J'ai ce petit côté Idéfix (le chien d'Astérix) : ça me fend le cœur qu'on tue des arbres, surtout quand ils sont très vieux. Lorsque je suis obligé (pour X raison mais le plus rarement possible) de couper un arbre, je demande pardon à la mère Nature pour ce sacrilège. Mais ça ne soulage pas mon malaise... C'est comme si je décapitais mon grand-père.
Alors quand je vois l'exploitation à échelle industrielle de ces forêts majestueuses (et la destruction irrémédiable et sans scrupule du biotope), que ce soient celles des Cascade Mountains ou celles des Arbailles en Soule, j'ai le vertige, comme si on m'avait jeté dans une centrifugeuse à 5000 tours/minutes et l'envie de vomir m'étreint. 
Enfin bref, cette activité est bien représentée aussi dans le musée. Si je mets un mouchoir sur mes émotions primaires, c'est quand même intéressant de voir l'évolution du logging à travers les siècles (bon, ça en fait jamais que deux, de siècles, hein?). Je trouve que pour une toute petite ville de 705 habitants, ce musée à vraiment de la gueule. Mais bon, c'est sans doute dû au fait que je suis curieux de nature, et que je découvrais. Je ne suis pas certain que les jeunes locaux soient aussi intéressés que moi par leur propre histoire. 

Cascadian Organic Farm
Ensuite, nous avons repris la route. Nous nous sommes arrêtés à la Cascadian Organic Farm pour déguster une glace à la myrtille bio (j'ai pris mon putain de pied!) et visiter la ferme, dans laquelle John a travaillé il y a quelques années. L'architecture de cet endroit est inspirée des maisons japonaises traditionnelles, ou de celles des Hobbits (pour les fenêtres), au choix :-)
Un peu plus loin, nous avons marqué un arrêt dans un ancien camping, région protégée du logging où l'on trouve encore des pins de Douglas gigantesques datant vraisemblablement de plusieurs siècles. Mon Dieu, c'est purement grisant à voir. L'odeur, l'aura de ces arbres est indescriptible. C'est juste magique.
Vertigineux pin de Douglas
Encore plus loin sur la Highway 20, nous nous sommes arrêtés à Newhalem, une petite ville construite autour d'une des trois centrales hydro-électriques qui alimentent Seattle. Le Ranger local nous a indiqué un sympathique membre de la compagnie électrique de Seattle qui nous a gentiment fait visiter toute l'installation, ne lésinant pas sur les explications et l'historique du site, créé à l'origine par un certain M. Ross. Son épouse, Alice, qui avait une réputation abominable, avait fait construire d'immenses jardins enluminés autour de la centrale, et ce lieu servait d'exemple pour montrer à quel point est bonne et généreuse la fée électricité... 
Une autre époque, un autre temps...
Une Ranger qui tripote des crânes de fouines... (Orgasme!!!)
Plus loin, nous nous sommes arrêtés à un Visitor's Center (centre d'évocation de la Nature sauvage tenu par les Rangers) en pleine forêt, ou nous avons assisté à la projection d'un film sur la thématique ainsi qu'aux explications d'une Ranger concernant les rongeurs locaux. Voir cette jolie rousse en uniforme tripoter des crânes de fouines avec ces belles mains roses m'a fait frissonner le coccyx (désolé!)...

Barrage de Diablo Lake
Après ça, direction Diablo Lake, que j'avais entraperçu la veille. Nous nous sommes arrêtés au barrage, puis à l'université (oui oui, vous avez bien lu), nous avons marché un peu le long des berges de ce sublime lac (artificiel) aux eaux turquoise, puis sommes repartis vers Concrete, non sans marquer un arrêt du côté de Marblemount pour déguster une part généreuse de délicieux pie à la framboise et à la rhubarbe (il n'y avait plus de cinnamon rolls...) et rendre visite à l'une des deux créatrices du blog Written in Concrete, que je suis assidument depuis deux ans. En fin d'après-midi, nous avons retrouvé Gail au Washington Cafe and Bakery, puis sommes repartis à la brasserie de Birdsview enquiller les bières et assister au festival Birdstock, donné chaque année en faveur des sapeurs-pompiers locaux. Mais nous sommes partis relativement tôt, car le bar ne sert plus d'alcool après 9h00! C'est aussi ça, l'Amérique des excès! J'ai quitté John et Gail avec un petit pincement au cœur, en promettant de revenir à la première occasion.
Gail et John : farewell last drink... (snif!)
Arrivé à l'hôtel, je suis tombé sur Sonny qui recrutait des testeurs pour goûter sa cuisine coréenne. Je me suis plié à cet exercice avec un certain entrain. Plus tard, Sonny recrutait encore du monde pour participer à un karaoké dans son bar. Après avoir vainement tenté de refuser, j'ai fini par y aller quand même. Après tout... 
La première et la dernière fois que j'ai participé à un Karaoké, je devais avoir 20 ans et c'était à Bordeaux, au pub le Connemara (pour ceux qui connaissent). J'avais massacré "la dernière séance" de ce pauvre Eddy Mitchell, pour le plus grand plaisir de mon amie Anne Claire. Je m'étais juré de ne jamais réitérer l'expérience. Mais il ne faut jamais dire "jamais"! 
Alors après étude attentive du catalogue de chansons, pendant qu'un jeune couple de clients s'en sortait assez bien avec la rengaine interplanétaire de Carly Rae Jepsen ("So call me maybe"), j'ai choisi mon morceau. Et les amis, j'ai repris "Ram it Down" de Judas Priest! Worst cover ever! Rob Halford a dû en pleurer dans son boudoir... Il était temps d'aller au lit, car le lendemain promettait d'être long...

Avec Sonny Shin, le patron du Sonny Bear's Restaurant
sur la Highway 20, à Concrete.
4/08/2013. Je me suis levé vers 8 heures, j'ai dévoré un dernier "Hungry Bear" en prévision de la journée qui s'annonçait, puis j'ai bouclé mes sacs à dos. J'en avais désormais trois, sans compter la poche de restes de  bouffe que je me suis trimbalée jusqu'à Washington DC. Parce que oui, c'était là ma prochaine destination. J'ai quitté le Cascade Mountain Lodge vers 10 heures pour downtown Concrete (lol, l'expression), où j'ai procédé à un dernier lavage de fringues sales avant de quitter la région. Ensuite, direction Seattle. J'ai rendu ma voiture de location (qui était en excellent état ce coup-ci) et suis allé déposer mon gros sac au contrôle des bagages. 
Dans un premier temps, j'ai eu la flemme de bouger. J'ai mangé quelques saloperies que j'avais dans ma poche de bouffe, et ça m'a donné des forces et la volonté de décoller mon derrière de la banquette de la salle d'attente de l'aéroport : j'étais prêt pour une nouvelle suée.
Downtown Seattle, vu de Chinatown.
Alors j'ai pris le Seattle Light Rail jusqu'à Chinatown avec mes sacs, et j'ai marché dans la ville. C'est joli, Seattle. Relativement propre et tranquille, comme ville, bien que certains coins puent le poisson (on est au bord du Pacifique), comme le marché du port, où le parfum enivrant des fleurs multicolores se mélange à l'odeur du varech pourri en une fragrance épouvantablement écœurante, qui n'est pas sans rappeler celle d'un Sephora aux heures de forte affluence de rombières mal lavées...
Dans la 5ème avenue, il y a des bâtiments improbables à base évasée dont on se demande comment ils peuvent tenir debout en cas de tremblement de terre. On trouve aussi de vieux immeubles façon Art-Déco, accolés à des monstres de verre, de béton et d'acier ultra modernes.

ça tient comment, ça?
Plus loin, je me suis assis sur la murette qui jouxte un Starbucks Coffee, en plein dans la zone commerciale, histoire de voir si j'avais reçu des mails de mes gosses ou quelques "likes" sur mon mur Facebook. J'étais à côté de touristes américains grassouillets en train de siroter leurs énièmes cafés frappés de la journée lorsqu'un sans-abris est venu devant nous. Il a regardé tout le monde d'un œil torve et humide, puis a crié un "I'm hungry!" plein de détresse. Mais bizarrement, il m'a évité. Avec mes sacs, mes fringues crades et la sueur qui pissait dans mon dos, il a dû me prendre pour un SDF, moi aussi. J'ai voulu lui tendre des bananes qui me restaient, mais il est parti en courant quand un gros flic avec une gueule de bouledogue est venu nous déloger du muret pour nous montrer les bancs publics, quelques mètres plus loin. C'était le signal que j'attendais pour reprendre ma route vers l'aéroport de Seatac. 
J'ai passé le Security Checkpoint avec succès tout en tenant mon pantalon qui, devenu trop grand et étant délesté de sa ceinture, me tombait sur les chevilles... C'est à ces grands moments de solitude-là que je me demandais si je n'allais pas devoir à nouveau remplacer ma garde-robe. Dans la zone sécurisée, j'ai trouvé un vendeur de Sushis et je me suis tapé une putain de ventrée, en prévision des 6 heures d'avion (avec escale à Chicago O'Hare) qui m'attendaient. Le reste du voyage s'est déroulé si sereinement que j'en ai un souvenir très flou. Je sais juste que je suis arrivé à l'aéroport de Baltimore en début de matinée du 5/08/2013 où un "Shuttle" m'a emmené vers 11h30 à mon auberge de jeunesse à Washington DC. En regardant mon accoutrement kaki et mes bottes d'intervention, le conducteur de la fourgonnette m'a demandé si j'étais un "Scout"... Belle promotion : Je passais de backpacker cradingue à "Ranger"!

Mais déjà, à ce moment-là, je n'avais plus qu'une idée en tête : j'allais visiter le Pentagone le lendemain matin à 11 heures!

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samedi 3 août 2013

Concrete jours 6 et 7.

A priori, c'est le Mont Shuksan, au fond... 
1-8-13. Après un bon gros petit déjeuner chez Sonny Bear's, j'ai retrouvé John sur le parking et nous sommes partis vers l'ouest, direction Sedro Wooley. Le temps était au brouillard, et nous savions parfaitement qu'il allait en être de même toute la journée. Mais tant que la pluie n'entrait pas dans la partie, ce serait quand même une bonne balade. Nous nous sommes arrêtés à la boutique des Rangers du parc National pour acheter quelques livres. Il me fallait des bouquins de vulgarisation de la Nature sauvage locale. Géologie, amphibiens, mamifères, oiseaux, végétation... J'ai pris tout ce qui a un rapport avec l'état de Washington. John a acheté une carte et un pass pour le Parc National. Je ne vous ai pas déjà dit que tout (ou presque) était payant aux States? Même les accès aux parcs! Remarquez, dans cet état, ils ne paient pas d'impôts sur le revenu, alors faut bien cracher quelque part, hein?

Les Maple Falls. 
Ensuite, Comme je voulais voir une réserve indienne, nous nous sommes arrêtés quelques instants dans celle qui se trouve à côté de Sedro Wooley. Je ne vais pas dire que j'ai été déçu parce qu'il n'y avait pas de Tee Pees, mais bon... C'est comme un village dans le village, avec ses propres règles et ses propres institutions. Rien de bien follichon, mais je m'y attendais. Puis nous sommes repartis vers Artist Point. Mais pour cela, nous avons dû remonter vers le nord et bifurquer à l'est un poil avant la frontière canadienne. C'est un endroit qui se situe entre Mount Baker et Mount Shuksan, peu après les pistes de ski de Nooksack. Autant dire que c'est assez haut dans la montagne. Donc en plein nuages ce jour là. En attendant (espérant) que ça se lève, nous nous sommes arrêtés aux Nooksack Falls, des cascades très jolies (moins que celles de Snoqualmie, mais pas mal quand même) pendant quelques minutes, puis sommes repartis vers le sommet.

Là-haut : RAS... Lamentable purée de pois et compagnie. Nous avons marché cinq minutes dans le coton, pissé un coup dans les toilettes publiques (dont j'ai fait une photo rigolote avec une "vague de neige"), mangé des Jerkys (toujours le fameux Pémikan et des noix de cajou), puis sommes redescendus tranquillement vers la civilisation. Nous avons fait une halte à Heather Meadows où nous avons assisté à une très intéressante mini-conférence sur la géologie locale donnée par un Ranger, j'en ai profité pour acheter quelques livres qui me manquaient, puis nous avons pris le chemin du retour. Ça a l'air court, comme ça, mais en réalité, le chemin est vachement long! Mais ce qui est bien, avec John, c'est qu'on a plein de choses à se raconter. Il est vraiment sympa ce gars. En fait, il est un peu comme moi chez moi : un étranger qui s'incruste dans une micro société, pour le meilleur et pour le pire (aussi, parfois) ;-)

Les toilettes de Artist Point... Désolé, les amis, je n'ai pas pu
faire mieux, même avec la meilleure volonté du monde!
Tout près de Concrete, nous nous sommes arrêtés à Birdsview, un genre de hameau où se trouve une brasserie de bières toutes aussi délicieuses les unes que les autres. Je me souviens encore de ma première bière : j'avais genre 15 ans, et je l'avais achetée dans une station Elf, à deux pas de mon collège (à l'époque, c'était plus facile). J'en avais eu envie en regardant une pub à la télé, dans laquelle on voyait un Bobby (soldat anglais en uniforme avec un chapeau à moumoute) qui se pourléchait les lèvres en écoutant le pétillement de la mousse (quelqu'un s'en souvient?). Je l'avais bue en catimini et en 5 minutes, et vomie en trente secondes (je crois que je n'avais même pas encore quitté le parking de la station service), me jurant de ne plus jamais – mais alors là JAMAIS – reboire de cette merde! Faut croire qu'on s'habitue à tout, puisqu'aujourd'hui, j'adore même la Stout (comme la Guinness, qu'on ne m'aurait pas fait boire il y a 6 mois, par exemple). Il y a un concert organisé au profit des pompiers du coin samedi soir, dans cette brasserie qui fait aussi beer garden. Je vais y aller, je pense, pour ma dernière nuit à Concrete!

Une harde de grands cerfs en liberté entre Birdsview et Concrete.
John m'a déposé à l'hôtel vers 17 heures. Et là, j'ai eu envie d'aller courir, alors j'ai chaussé mes baskets et je suis parti faire le tour de Concrete, comme le premier soir. Ensuite je suis allé manger un méga hamburger chez Sonny (manquerait plus que je maigrisse!!!), servi par une délicieuse serveuse brune du nom de Kako (ça existe, ça, comme prénom?) et je suis reparti à pieds dans le "centre ville", histoire de digérer le paquet. J'hésitais à aller boire un coup au Hub (le pub local), parce qu'il y avait pas mal de viande saoule qui beuglait dans la salle, et puis ils sont presque tous partis, alors je me suis rapproché. On m'a invité à entrer, alors j'ai parlé avec les 2-3 personnes qui étaient encore là, je me suis jeté deux shots de Jay-Dee, et je suis rentré. Sur le chemin, j'ai rencontré le shériff adjoint, armé et monté comme un Robocop (j'espère qu'il n'a pas reniflé mon haleine d'alcoolo) et je lui ai demandé de m'expliquer le rôle des différents services de police dans le comté de Skagit (prononcer Skadgite). C'est qu'il y en a un paquet et c'est à s'y perdre, croyez-moi, entre le Shériff, le Marshal, la police de la route, la police d'état, le FBI, et tout un tas d'autres services plus ou moins nébulleux! Mais grâce à ses précieux renseignements, je pense que je ne dirais pas trop de conneries dans mon livre, promis!

Challenger Ridge Winery.
2-8-13. J'ai dormi comme un bébé jusqu'à 9 heures. Sans doute un des effets du Jack Daniels? Et j'ai bien fait, vu le temps pourri qu'il faisait... Pluie et brouillard : on se serait cru en Soule au mois de mars! Il parait que c'est le climat habituel, ici. Encore une similarité avec mon chez moi...
Enfin bref, je comptais aller me faire la Sauk Mountain, mais je crains que ce ne soit pas pour cette fois!
Après un bon petit déjeuner des familles au Sonny Bear's (ça va me manquer, ça, je crois...), j'ai traîné un peu (en fait, j'ai écrit le précédent CR) puis je suis allé visiter le Challenger Ridge Winery à l'entrée de Concrete. En fait de visite, j'ai surtout goûté les vins rouges. J'ai décliné les blancs. D'abord parce que je n'y tiens pas vraiment, mais ensuite parce que je savais que j'allais faire de la route après. Inutile de tenter le diable, hein? 
Le Speakeasy de Challenger, où la Loi américaine
interdit de boire autre chose que des liqueurs
du genre Brandy...
Dans ce vignoble (originellement créé par un français qui avait trouvé des similitudes – lui aussi – avec sa propre région), ils font surtout du Pinot Noir, ce cépage qu'on utilise essentiellement en Bourgogne. Ils font aussi des assemblages sympa. Si je puis me permettre, je vous conseille le Mystic Red, un superbe vin composé de Cabernets Franc et Sauvignon, de Syrah (mon préféré), de petit Verdot et de Carmenere (je ne connaissais pas ces cépages-là). Ils en font aussi avec du Tempranillo et du Malbec. Et vous savez quoi? C'est vraiment du bon vin, en plus! Je m'en suis acheté une bouteille que je suis en train de siroter en ce moment même (en pensant à vous)!

La station service de Winthrop
Ensuite, je suis parti vers l'est. J'ai passé Rockport, Marblemount, Newhalem et j'ai poussé jusqu'à Winthrop, à environ 90 miles de Concrete. Le nom me rappelait une des usines dans laquelle j'ai travaillé lorsque j'étais agent de sécurité dans la région bordelaise, mais surtout, John m'en avait parlé et j'ai eu envie de voir l'engin. En fait, il s'agit d'un village entièrement en bois, comme dans les vieux films de Cow-Boys. Ambiance Far West avec Apaloosas assurée! Bon, ça n'a pas grand intérêt car c'est ultra touristique, avec des boutiques de souvenirs, des Stetson, des boucles de ceintures et des chemises en jean roses, etc. à gogo, mais c'est quand même rigolo à voir. De ce côté-ci, la montagne est beaucoup plus aride que vers Concrete. On dirait que le paysage et le climat changent radicalement à partir du Washington Pass (le col de Washington). D'ailleurs, il parait que plus on va vers l'est, et plus c'est désertique. Selon la dame de Challenger Ridge Winery, c'est là -bas qu'ils font pousser les cépages méridionnaux avec lesquels ils font leurs assemblages de vins.

Le Diablo Lake.
Sur le retour, je me suis arrêté au dessus du Diablo Lake (le nom m'a amusé et aurait aussi plu à mon fils, Louis) pour prendre une photo et je suis rentré. Re-hamburger chez Sonny et écriture au menu de la soirée. Je comptais repasser au Hub pour me finir, mais bof... J'ai la flemme.
Demain, je retrouve John au musée de Concrete (eh oui : il y a un musée!!!) et nous allons sans doute aller visiter Marblemount et Rockport. On verra bien... Ce sera mon dernier jour plein à Concrete, que je vais quitter à grands regrets. J'aurais eu encore tant de choses à voir, ici, au grand dam des habitants qui me demandent sans cesse ce que je fous dans ce trou paumé!

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vendredi 2 août 2013

Concrete, jours 3, 4 et 5 (Shuksan Lake Trail & Chautauqua)

Vue du lac Baker depuis l'aire de départ du Shuksan Lake Trail
29/7/13. John était à l'heure (même un peu à l'avance) ce lundi matin. J'avais préparé mon sac de randonnée, mon bâton (je m'en suis taillé un la veille, dans un genre de châtaigner je crois, pendant ma balade au Baker River Trail – je me voyais mal trimbaler le mien depuis la France dans mes bagages...) des litres de flotte (parce que je savais qu'on allait crever de chaud et suer à grosses gouttes) et puis de quoi manger une fois sur place.
Nous nous sommes garés à proximité de la route. La voie menant au Shuksan Lake Trail est bloquée à la circulation depuis quelques années, car il y a deux gros torrents remplis de troncs coupés qui la traversent. Autrefois, les bûcherons utilisaient ce sentier pour débiter la forêt, mais ici, la Nature reprend inexorablement ses droits et c'est tant mieux. J'ai glissé en traversant les torrents. Plus de peur que de mal, fort heureusement (merci au bâton), mais j'ai dû poursuivre le chemin avec une jambe trempée et les deux chaussures gorgées d'eau. Elles sont bien mes "Aigle", mais ce ne sont vraiment pas des chaussures faites pour le tout-terrain : la semelle glisse dès que l'environnement est légèrement humide.

Le Shuksan lake, c'est ça les amis!
Il y avait du brouillard et la visibilité était très restreinte (30 mètres à tout casser). Hormis l'odeur sucrée dégagée par la pinède américaine, on aurait fort bien pu être en Soule. La montée jusqu'au départ du sentier de randonnée est longue et parsemée d'embûches. Et pour cause, un gros tronçon de la piste est recouvert d'arbres qui sont tombés cet hiver (ou celui d'avant) sous le poids du vent et de la neige. En outre, de grosses portions sont envahies de plantes diverses (dont des brassées de digitales) qui peuvent facilement monter jusqu'à 1,50 mètre. Je me suis demandé comment on arriverait à trouver l'entrée du sentier dans un bazar pareil, mais ça s'éclaircit en arrivant au bout de la piste. Parce que oui, au bout d'un moment, la piste s'arrête. Là, plus de plantes envahissantes, seulement un épais tapis de mousse sur lequel John a préféré m'attendre pendant que je gravissais le reste. J'ai compris pourquoi après coup ;-)
Coup de chance, les nuages commençaient à s'éparpiller. J'allais enfin pouvoir voir de mes propres yeux ce lac que je n'avais fait qu'entre-apercevoir sur Google maps!

ou ça aussi, d'ailleurs... C'est beau, hein?
Le départ du sentier est encore assez bien marqué (sur la carte, il est indiqué qu'il est abandonné). Je n'ai pas eu trop de souci pour me repérer, dans les premiers mètres. Mais plus ça monte, et plus le tracé du chemin officiel se confond avec ceux laissés par le passage des animaux sauvages. Et puis Bon Dieu, ce que ça grimpe et ce que ça glisse!!! Heureusement qu'il n'avait pas plu depuis plus de trois semaines, je ne sais pas ce que j'aurais fait, sinon!
Il faut parfois carrément escalader de gros rochers pour retrouver la voie, camouflée derrière des petits conifères bourrés d'épines bien piquantes et collantes. Mais j'avais tout prévu : je ne randonne JAMAIS en short et j'avais une polaire à manches longues (je crevais littéralement de chaud, d'ailleurs). A un moment, je me suis perdu. Plus de sentier, pas du tout de repère (les américains ne font pas de marques de peinture comme chez nous, mais font parfois des entailles dans les arbres – c'est le cas sur ce sentier), j'ai pensé à rebrousser chemin. Et puis je me suis rappelé l'irritante chanson de Yazz (dans les années 80) : "The only way is up". Elle avait raison, j'ai fini par retrouver la suite du parcours et en à peine une heure, j'étais au lac.

Le genre de paysage qu'on trouve autour du lac...
Du moins je le voyais d'où j'étais, c'est à dire à peu près à 200 mètres en dessous de moi. En 10 minutes de descente de cow-boy, j'y étais. C'est marrant, mais la configuration des lieux n'est pas exactement telle que je me l'imaginais. C'est évidemment beaucoup plus grand que prévu, et il y a aussi énormément d'arbres partout. Pas de roche à nu, ou alors très très haut. Il y a encore des névés assez importants ça et là, des traces d'animaux aussi (des cervidés essentiellement) et pas mal de crottes d'ours noirs. Je n'ai vu aucune des ces bêtes sauvages ni même de cougar (heureusement, sans doute... ), même si je me sentais bizarrement observé par moments. Au lac, hormis le chant de quelque geai bleu gobant des nuées de moustiques (ça par contre, il y en avait des millions – mais je m'étais badigeonné de produit pour éviter de me faire dévorer vivant), pas un bruit. Le calme absolu. Cet endroit est vraiment magnifique, appaisant, tranquille et surtout loin de toute civilisation.
Il y a quand même quelques "campfires" comme ils disent ici, autour du lac. Apparemment, l'endroit est encore apprécié des randonneurs et surtout des chasseurs. J'ai retrouvé des cartouches vides ainsi qu'une montre assez récente, à demi enfouie dans le sol.

ça c'est ce qu'on voit à l'arrivée, en haut de la crête.
J'ai pris un déjeuner rapide, puis j'ai entamé le tour du lac, histoire de voir exactement comment les lieux sont configurés pour mon histoire. Bon, je vais avoir pas mal de corrections à apporter à mon manuscrit. Finalement, j'ai bien fait de venir à Concrete!
Vers 14h15, je me suis décidé à rentrer. J'avais promis à John de le retrouver sur la piste vers 16 heures. Mais vu que je n'avais mis qu'une heure pour la montée au lac, je me suis dit qu'en trente minutes, je serais en bas. Grave erreur!!! Je me suis perdu pratiquement dès le début du sentier. L'éclairage différent sans doute? Qu'à cela ne tienne, je savais que de toute façon, il fallait descendre en biais vers la gauche. C'est ce que j'ai fait et ma foi, ça descendait assez à pic. Je devais redoubler de prudence, car le sol, instable, était jonché d'aiguilles de pin glissantes, parsemées de vieilles branches pointues sur lesquelles il ne ferait sans doute pas bon s'empaler. Par moment, j'ai dû contourner quelques ravines, et je me servais des troncs d'arbres comme freins, tellement la pente était raide.

Et voilà le sentier de randonnée, ou ce qu'il
en reste... On dirait pas comme ça, mais ça
grimpe très sévèrement, quand même...
Malgré ma vigilence, j'ai quand même raté l'aire d'arrivée (sans doute d'une vingtaine de mètres trop à droite, pas plus) et j'ai continué ma descente. Au bout d'une heure, j'ai commencé à me poser des questions, quand même. J'ai appelé John, au cas où il m'entendrait, mais pas de réponse. Encore quelques mètres, et je suis tombé sur un endroit plus dégagé. Je voyais distinctement le lac bleuté de Baker Lake et c'est là que j'ai compris que j'étais beaucoup trop bas (d'au moins 500 mètres, voire plus) et trop à droite. Alors je me suis retourné et j'ai remarqué un autre passage dégagé à peine à une dizaine de mètres. J'ai bien fait de m'y rendre : c'était la fameuse piste! J'ai dû la remonter sur au moins 2 miles de lacets pour arriver jusqu'à John, qui était allongé dans la mousse, casquette rabaissée sur les yeux tout en picorant tranquillement des noix de cajou. Il n'en revenait pas que j'arrive du côté opposé!
Mais ouf! Encore une fois, je m'en étais bien sorti, mais j'avoue que j'ai été traversé par un léger vent de panique pendant quelques instants, d'autant que je n'avais plus d'eau potable et que je crevais de soif.

Sur le chemin du retour, j'ai pris deux litres d'eau fraiche dans une source et quel bonheur c'était de déglutir ça à toute vitesse! Nous avons dû retraverser les torrents (dans lesquels je suis retombé... on ne se refait pas), et nous sommes repartis vers Concrete, tout en discutant de choses et d'autres. John est un chic type, qui prend plaisir à m'expliquer son pays, ses coutumes, à me montrer les coins sympas... Et ça tombe bien parce que je suis curieux ;-)
Le soir, il m'a même invité au restaurant avec son épouse Gail pour fêter cette journée réussie!
Je suis rentré à l'hôtel complètement vidé, les jambes raides, les pieds paradoxalement trempés et en feu, mais j'ai dormi comme un bébé, avec de beaux rêves plein la tête.

L'un des visages peints (maison d'oiseaux) du jardin com-
munautaire de Concrete
30/7/13. Réveil à 7 heures. Après un passage rapide mais très sympa chez Jason Miller qui voulait m'interviewer pour le Concrete Herald, je devais absolument régler ce problème de banque avant de pouvoir passer à la suite. Il ne me restait plus que quelques quarters pour manger, et je savais que ça ne suffirait pas. Alors je suis allé à la Columbia Bank à Concrete pour voir s'ils pouvaient faire quelque chose, mais malgré leur gentillesse, rien à faire. Je suis parti à Sedro Wooley (une autre ville à une vingtaine de miles plus à l'ouest) pour essayer une autre banque (Wells Fargo), mais là non plus, ma carte ne voulait rien savoir. Je suis rentré à l'hôtel presque sur la réserve d'essence (le pétrole n'est pas cher ici : je fais un plein à 36$; mais les voitures têtent comme des nourissons affamés, et les distances sont trompeuses) et j'ai envoyé des mails à ma banque, sachant qu'en France, il était déjà trop tard pour que les choses avancent le jour même de ce côté de la planète.
Un wagon abandonné près de l'ancienne voie ferrée transformée
en sentier de randonnée. Tiens, ils en ont de bonnes idées,
à Concrete! Ce serait pas mal si les élus souletins en avaient
d'aussi bonnes, tiens...
Dans mon malheur, j'ai de la chance de connaître quelques personnes dans le coin. La femme de John travaille au supermarché Red Apple, qui se trouve à 50 mètres de mon hôtel. Elle m'a permis de prendre quelques victuailles que j'ai remboursées par la suite.

Après un petit tour de ville pour la forme, il était déjà 15 heures et j'étais complètement épuisé, rincé, lessivé. Je me suis allongé sur mon lit avec un livre ("Le livre de la mort", par Anonyme, tout à fait le genre de truc que j'affectionne) et je me suis endormi tout habillé. J'ai roupillé comme une masse jusqu'au lendemain matin 5 heures! Bon Dieu que ça fait du bien d'enfin lâcher prise!

John Boggs (à droite) en grand maître de la corde à sauter!
31/7/13. J'avais réglé le réveil très tôt car je devais absolument réussir à parler à ma banque via mail. Après quelques échanges du genre, je suis allé tenter une nouvelle fois ma chance au distributeur de billets de la Columbia Bank et là : Ô miracle! J'ai pu retirer 800$!!! Ouf, j'allais enfin pouvoir manger, acheter de l'essence, me faire plaisir, vivre, quoi...
J'ai donc dévoré un breakfast "Hungry Bear" (avec plein de viande, des pancakes et des patates hâchéees) au restaurant de Sonny, puis j'ai pris la voiture direction Burlington (un bled encore plus à l'ouest que Sedro Wooley) où j'ai acheté des bonnes chaussures montantes et confortables comme je les aime et pris de l'essence, et je suis rentré, après m'être perdu en essayant de retrouver la Highway 20.

La parade dans Main Street, avant le spectacle de Chautauqua
J'en ai profité que j'étais à nouveau en fonds pour aller faire un peu de lessive. Mais je me suis trompé de produit : j'ai pris de l'eau de javel au lieu de prendre la poudre habituelle. Je m'en suis rendu compte trop tard à l'odeur, en vidant le petit bidon dans la machine... Je m'attendais à retrouver mon linge tout décoloré mais coup de bol, seul un de mes pantalons kaki a pris un peu de produit et est devenu marronnasse par endroit. Ça aurait pu être pire! Pour rien au monde je n'aurais voulu ressembler à une Holstein!

Je n'ai pas mangé à midi. Le Hungry Bear se suffisait à lui même... A 15h30, j'avais rendez-vous avec John Boggs au Concrete Center, un genre de "maison des jeunes", mais pour les personnes âgées, lol. En effet, la radio locale KSVU (qui m'a aussi passé à la question dans le courant de l'après-midi) faisait une journée de levée de fonds (très à la mode ici) pour financer ses activités. 
Hula lààà... (Chautauqua)
Elle avait fait venir une troupe de Théâtre (genre nouveau cirque) appelée "Chautauqua" qui a initié la population aux arts du cirque et à la jonglerie pendant une partie de l'après-midi (j'ai même fait de la corde à sauter, comme une gamine, lol). Ensuite, tout le monde s'est rendu dans le bâtiment du Concrete Center pour partager le repas du soir. Puis ce fut la parade (en musique) jusqu'au cinéma Concrete Theater, où Chautauqua donnait une représentation entre café-théâtre, vaudeville, clowneries et jongleries en tout genre, le tout sur fond d'orchestre festif. J'ai beaucoup ri et les américains aussi. Il y avait quand même de sacrés tours de force dans ce spectacle. Pendant ce temps, le public pouvait faire des enchères sur des lots proposés par KSVU, toujours dans le cadre de sa levée de fonds. Il y avait des choses intéressantes (comme du pinard, par exemple). Dommage que je n'aie pas la place d'emporter grand chose, dans mes valises...
Duo de clowns musiciens (très drôle et j'ai tout compris!)
En tout cas, j'étais très heureux de me mêler à la population et de participer à la vie culturelle de Concrete, qui n'est, finalement, pas très éloignée de celle de Mauléon-Licharre... D'ailleurs, il y a énormément de similitudes entre les deux communes, malgré l'éloignement.

John m'a racompagné à l'hôtel après le spectacle et nous nous sommes donnés rendez-vous pour le lendemain à 9 heures pour aller à Artist Point, un magnifique promontoire, en haut dans la montagne qui permet de voir toute la vallée et plus encore. Quand il n'y a pas de brouillard ;-)

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mercredi 31 juillet 2013

Concrete, jours 1 & 2.

Les Snoqualmie falls. C'est beau, non?
27-7-13. Je suis arrivé à Seattle à l'heure dite. J'ai trouvé facilement mon chemin jusqu'à l'agence d'AVIS, où, après maints conciliabules, j'ai réussi à louer ma voiture (encore une Chevrolet Sonic, mais noire cette fois-ci). En effet, ma carte bancaire bloquait et le loueur semblait hésiter à accepter mon argent liquide. Mais on a fini par trouver un arrangement. Le temps de trouver une carte routière du coin et j'ai pu prendre la route direction Snoqualmie.
Pourquoi passer par les petites routes, alors que la State Highway 5 m'emmenait directement à la bifurquation vers Concrete, allez-vous me demander?
Eh bien à Snoqualmie, il y a les cascades qui ont servi de décor naturel à la série TwinPeaks, de Mark Frost et David Lynch (les fameuses "White Tail Falls", pour ceux qui connaissent), dont je suis un grand fan depuis plus de 20 ans. Je voulais – je devais – absolument voir ces cascades, qui sont vraiment magnifiques et qui symbolisent énormément de choses pour moi. Notamment mon premier amour (eh oui, je suis un peu "fleur bleue" par moment).

Le pont en béton (comme il se doit) de Concrete
Ensuite, direction Concrete, via la Highway 20. J'étais à l'hôtel (Cascade Mountain Lodge) aux environs de 17 heures. Comme il faisait un temps radieux, j'ai vite posé mes affaires, et je suis parti à pieds jusqu'à Mainstreet Concrete, ça m'a fait un petit peu marcher (c'est pas tout près, genre 2,5 miles) et j'ai pris un certain nombre de photos du "centre ville". La différence entre les photos envoyées par John Boggs et la réalité est assez surprenante : la rue est beaucoup plus large et plus courte que je pensais. Mais sinon, c'est exactement ce que je recherchais en venant ici.
En passant devant le Concrete Theatre, je suis tombé fortuitement sur Fred et Valerie, qui tiennent le petit cinéma de la ville. Je les ai en amis Facebook depuis pas mal de temps, et ça m'a fait plaisir de les voir en vrai. Ils m'ont indiqué qu'il y avait une sorte de rassemblement (portes ouvertes) à l'aérodrome, derrière le collège, alors j'y suis allé, car je tenais à rencontrer d'autres amis américains (John Boggs et Jason Miller), qui devaient s'y trouver. Là-bas, j'ai vu un paquet de bidasses qui faisaient leur show, montrant leur matériel, leurs armes (dont de grosses mitrailleuses), les prêtant aux enfants (!)... C'est vraiment un autre monde! Mais pas de Jason ni de John.

Silo Park, lieu emblématique de l'ancienne usine de béton
Alors j'ai demandé à une mamie qui faisait cuire des saucisses de bien vouloir m'indiquer où je pouvais trouver le Concrete Herald (le journal local tenu par Jason), et elle m'a indiqué sa maison, à deux rues de là. Alors j'y suis allé au culot, et après avoir un peu cherché, j'ai fini par trouver le bonhomme. Nous avons discuté quelques minutes, puis il m'a donné rendez-vous le mardi matin pour une interview (cool!).
Ensuite, je suis remonté à l'hôtel, j'ai chaussé mes baskets, et je suis parti courir pendant quarante minutes. Vous ne pouvez pas savoir quel bien ça fait, quand on a dû s'abstenir pendant plus d'une semaine!
En soirée, je suis reparti me promener dans Concrete, juste pour évacuer l'immense Hamburger que j'avais mangé (le premier de tout mon voyage, quand même) au restaurant attenant à l'hôtel, et qui s'appelle "Sonny Bear's Restaurant".

La Baker River, qui se jette dans le Baker Lake (logiquement)
28-7-13. Le lendemain matin, après un bon petit déjeuner plein d'oeufs au plat et de bacon grillé pris au Sonny Bear's, je me suis mis en route pour le Shuksan Lake Trail. Mais bien sûr, les cartes ont changé depuis deux ans et je me suis trompé de chemin. La route n'est plus goudronnée à partir de quelques kilomètres et comme je ne souhaitais spécialement pas réitérer l'expérience malheureuse de Cottonwoodroad en Arizona, j'ai fini par renoncer... Je suis quand même allé faire une photo du barrage de Shannon Lake, puis je suis reparti sur Mainstreet, en espérant trouver une personne qui veuille bien m'indiquer la bonne route, car l'heure avançait, et je me demandais si j'allais pouvoir atteindre mon but dans la journée...
Je me suis arrêté près du musée de Concrete, et je suis fortuitement tombé sur John Boggs, qui repeignait bénévolement la devanture du "Cascade Supplies", la droguerie de la ville. Il m'a donné les renseignements que je voulais, puis nous avons convenu de nous retrouver le lendemain matin à 8 heures pour aller ensemble au Shuksan Lake. En attendant, il fallait bien que je me trouve une occupation, alors je suis allé faire le "Baker River Trail", au nord de Baker Lake. Ce sentier de plus de 5 miles est censé mener aux Sulphide Creeks, mais s'arrête en réalité bien avant. Dommage, mais il m'aurait sans doute fallu une machette pour terminer le chemin. D'ailleurs, à propos de sentier, il me faut préciser une chose importante : en amérique, TOUT est grand. Alors quand on parle de sentier de randonnée, il faut plutôt y voir une autoroute, lol. Impossible de se perdre.

Le Sulphide Camp, arrivée du Baker River Trail. 
Je n'ai pas vu d'ours noir ni de Cougar (des vrais, hein? Pas des femmes âgées qui courent après les adulescents), mais par contre, j'ai fait fuir deux serpents. On m'a assuré que ce n'étaient pas des vipères. Et il n'y a pas de crotale dans les Cascade Mountains. Il faut aller très à l'est pour en rencontrer. Super balade sous les grands pins de Douglas odoriférants, et de très bonne augure pour celle du lendemain!

Le soir, je suis reparti au cinéma car il y avait une soirée spéciale (avec un reportage) sur le "Roller Derby". Je ne sais pas si vous connaissez ce sport (moi je ne connaissais pas – on en apprend tous les jours!), mais en résumé, ce sont des équipes de femmes qui doivent courir sur un circuit et se mettre de gros tampons ou se faire tomber. C'est rigolo et sexy, sans être vulgaire. A découvrir, donc... Sur place, j'ai retrouvé John Boggs et son épouse. J'ai dépensé mon dernier billet de 10$ ce soir-là. Il ne me restait plus que 50 cents dans mon porte monnaie. Même pas assez pour acheter une carte postale et un timbre pour mes enfants. J'espérais pouvoir retirer un peu à la Columbia bank, mais rien à faire : toutes les transactions étaient refusées. Je me suis dit que ça pourrait attendre le lendemain : il me restait de quoi subsister pour environ deux jours.


Baker Lake.
A l'hôtel, j'ai dormi comme un gros bébé dans mon lit King size. Il n'y a pas à dire : les auberges de jeunesse (International Hostelling), c'est vraiment sympa comme concept, mais je ne crache pas sur la tranquillité d'un bon petit hôtel de temps en temps. J'ai bien fait d'alterner entre chaque escale!