vendredi 18 décembre 2015

22/11/63, de Stephen King, l'un de mes livres préférés.

Ouh! Vivement que cette merdique année 2015 se termine. Quoi que, cette réflexion que je partage avec beaucoup de monde n'est-elle pas un peu vaine? Après tout, qui sait ce qui nous attend pour 2016 et les années suivantes?

Cette petite introduction pour vous parler du temps (celui qui passe ou qui arrive) et d'une chose qui m'a vraiment marqué cette année (hormis le lot de catastrophes que l'on sait), et c'est la lecture de "22/11/63", de Stephen King, que je considère de très loin comme le meilleur livre du King que j'aie pu lire à ce jour (avec "la ligne verte"). Et vous allez voir illico pourquoi!

Le pitch, c'est un gars qui, pour rendre service à un ami mourant, va retourner dans le passé pour tenter d'empêcher le meurtre de John Fitzgerald Kennedy, espérant ainsi changer le monde. Evidemment, il lui arrive tout un tas d'aventures passionnantes en marge du fil principal. Ce roman (assez épais, mais que j'ai lu avec frénésie en quelques jours) m'a pas mal rappelé "Replay", de Ken Grimwood (dont je vous ai déjà parlé ici), qui est aussi l'un de mes livres préférés de tout temps et qui fonctionne également sur le thème du "what if?"

En effet, que ce serait-il passé si on avait neutralisé Lee Harvey Oswald avant qu'il ne descende JFK (si tant est que ce soit bien lui, le meurtrier - le saura-t-on jamais?)?
Ce qui me fait me demander : et que se serait-il passé si on avait tué Hitler avant 1936? Que se serait-il passé si on avait laissé Saddam Hussein tranquille dans son pays? Que se serait-il passé si on avait mis les frères Kouachi hors d'état de nuire en décembre 2014? Avec des "si", on met Paris en bouteille, diront les rigolos...

Plus centré autour de mon petit nombril, que se serait-il passé si, au lieu d'avoir un accident du travail en octobre 92 (à l'époque, je faisais un job d'ouvrier agricole / cueilleur de pommes et je suis tombé d'un arbre, d'une hauteur de 5 mètres), j'étais parti à l'armée le mois suivant comme prévu? Que se serait-il passé si, au lieu de quitter la fac d'anglais pour aller faire mon service militaire, j'étais parti randonner une année aux USA - en Alaska, comme j'en avais eu envie (sans en avoir les moyens, ou plutôt sans être capable de m'en donner les moyens...)? Serais-je mort au "Magic bus", à la place de Chris McCandless, ou est-ce que je l'aurais sauvé?

C'est le thème du destin. Le destin existe t-il? Est-il inamovible? Peut-on lutter, revenir en arrière pour réparer ses erreurs, celles des autres? Et est-ce que si je répare mes erreurs, je ne vais pas en commettre d'autres, plus graves encore? Peut-on empêcher des évènements au retentissement international?

Ces questions me hantent presque chaque jour.
Je ne vais pas dire que je vis dans le regret perpétuel ; je pars du principe que ce qui est fait est fait. Il faut aller de l'avant parce que si on est réaliste et honnête avec soi-même, c'est le seul chemin possible.
Ce que je veux dire, c'est : "si on me donnait la chance de pouvoir revivre ma vie, est-ce que je la vivrais différemment ou est-ce que je suivrais exactement la même ligne? Est-ce que les évènements qui ont jalonné ma vie arriveront quand même, même si les décisions que je prends sont différentes?" On est davantage sur une question d'homme (de quoi est-on vraiment fait - qu'a t-on dans les tripes) que sur une question de science fiction (de paradoxe temporel), vous voyez où je veux en venir?

Bref, voilà pourquoi j'ai adoré ce livre, qui pose toutes ces questions et tant d'autres et essaye de donner des réponses (qui forcément sont fausses, puisqu'il s'agit d'une fiction et qu'il est impossible de voyager dans le temps - pour le moment, du moins). C'est ce genre de livre qui m'inspire et me donne envie d'écrire, moi aussi.

Et pour ceux d'entre vous qui ne lisent pas mais préfèrent l'hypnose télévisuelle, sachez que le livre est adapté en série de 8 épisodes d'une heure réalisés par J.J. Abrams (#StarWars7), avec James Franco dans le rôle principal, série qui sera diffusée à partir du 15 février prochain sur Hulu... Matez le teaser :


vendredi 4 décembre 2015

[TEASER] Une scène alternative coupée/inédite de Pandémie

C'est pas pour me jeter des fleurs, mais parfois, il arrive que j'écrive des passages de plusieurs pages que je trouve purement géniaux (pour diverses raisons : soit parce que c'est qualitativement et littérairement parlant du bon matos, soit parce que la scène m'a super inspiré, ce qui est le cas du morceau de texte dont je parle ci-après). 
Mais en me relisant, je m'aperçois qu'il y a un "hic". La scène ne peut pas se dérouler ainsi car le contexte de l'histoire de L'infection T2 : Pandémie n'est pas compatible, ça ne colle pas, temporellement parlant. Bref, c'est complètement inutilisable. 
Alors plutôt que balancer une heure de boulot dans la corbeille virtuelle de mon ordi (autant dire dans l'oubli), je me suis dit que je pouvais bien partager ces pages ici, sachant qu'elles sont et resteront à jamais inédites. Un peu comme des scènes coupées au montage dans un film, qui ne sera jamais édité en "Director's cut". Au moins m'auront-elles permis de relancer la machine...

Je vous parlais dans mon billet précédent du retour de Serena et Sirenia. Donc, en exclusivité rien que pour vous et histoire de vous faire patienter jusqu'à septembre 2016 (?), voilà le fameux passage alternatif de la scène en question, qui ne sera jamais utilisé, jamais publié. Il devrait vous donner quelques clés de compréhension de ces personnages : 
Torbjörn Svensson attendit que ce fut au tour de sa rangée pour se lever de son inconfortable fauteuil à peine assez grand pour poser son fessier. Sa voisine de droite, une asiatique toute menue d’une trentaine d’années lui faisait les gros yeux, du moins autant que sa morphologie naturelle lui permettait de le faire. Autant dire que s’il l’avait remarqué, il n’y aurait vu aucune différence. Mais il n’en aurait pas tenu compte de toute façon : les règles étaient les règles. Dans un avion, on ne bouge pas tant que votre tour n’est pas arrivé. Chacun savait cela. Le grand suédois chevelu à la mine patibulaire avait beau avoir un look de hard-rocker sataniste, il n’en avait pas moins été élevé dans les règles de l’art nordique : chacun à sa place, tout plié bien au carré et le monde tournerait bien plus tranquillement. La femme aux yeux bridés n’osa rien dire. L’expression arrogante du visage de l’homme blond, mise en valeur par ce bouc répugnant et taillé à la va-vite, qui avait ronflé à ses côtés - grognant comme une bête sanguinaire à plusieurs reprises - pendant 13 heures d’affilée et ce quasiment depuis l’aéroport d’Helsinki-Vantaa ne donnait absolument pas envie de le provoquer. Ce fut presque un soulagement lorsqu’il se leva enfin, attrapant avec un flegme apparent et le regard vide son volumineux sac de voyage noir dans le tiroir au-dessus de sa tête, le faisant basculer derrière son épaule comme s’il ne pesait que 10 grammes. L’homme était si grand qu’il était obligé de se voûter pour ne pas taper contre le plafond illuminé de la cabine.
A la sortie de l’avion, il salua les hôtesses blondes comme les blés elles-aussi et ignora superbement le steward un peu trop bronzé pour ne pas être originaire du nord de l’Afrique, et emprunta la passerelle d’un pas lourd, faisant résonner et vibrer les grilles métalliques du plancher comme s’il avait porté des éperons, sa longue veste en cuir noir flottant en grinçant derrière lui. La coréenne laissa une bonne distance entre elle et ce monstre descendant des Vikings à l’haleine de poisson fermenté.
Elle croisa une dernière fois son regard bleu lavasse alors que les premiers bagages apparaissaient sur le tapis roulant, et coup de chance, celui du géant apparut dans les cinq premiers. Le type ramassa son immense sac de voyage, noir lui-aussi (elle aurait deviné sa couleur avant même de le voir) et partit en direction du hall d’accueil, toujours avec ce pas pesant et cliquetant qui le caractérisait. Elle fut soulagée de le perdre de vue et l’oublia aussitôt qu’elle fut montée dans le taxi qui la menait à la sécurité relative de sa chambre d’hôtel.
 Torbjörn sortit de l’aéroport climatisé John F. Kennedy par une porte dérobée qui indiquait qu’il entrait dans une zone réservée aux fumeurs et fut assailli par la chaleur humide, insoutenable de la « grosse pomme » au mois de juillet. Il ôta sa longue veste et la plia soigneusement sur le plus gros de ses sacs, avant de farfouiller dans la poche latérale de son pantalon de treillis noir, zébré de fermetures éclair décoratives autant qu’inutiles. Il sentit l’odeur écœurante de soupe à l’oignon qui émana de ses dessous de bras lorsqu’il sortit enfin son paquet de cigarettes et son Zippo. Les conditions n’étaient pas idéales pour un premier rendez-vous avec sa « sœur », mais il se dit qu’elle comprendrait forcément. Il alluma sa clope et expira les premières volutes. Il était enfin aux USA. Et il y était entré presque comme dans un moulin, sans éveiller le moindre soupçon de la douane, malgré son look effrayant. Il avait passé les différents portiques pieds nus, ses rangers puantes, blindées de composants électroniques de pointe étaient passée inaperçues à travers les détecteurs. Quelqu’un aurait piraté les systèmes de sécurité qu’il n’en aurait pas été autrement. C’était évidemment le cas, et il le savait. Il connaissait même le nom du coupable : Beau Smart.
 Il avait déjà écrasé trois mégots lorsqu’il la vit arriver traversant le hall gris, puis traçant son chemin parmi des fumeurs qui venaient de débarquer du dernier vol en provenance d’Europe. Impossible de la rater, même dans cette foule cosmopolite et bigarrée. Elle était conforme à son avatar. Belle, sensuelle, jeune, élancée, élégante… Mais, ô surprise : elle était surtout noire comme l’ébène, sa « sœur » adorée, Kaylee Miller ; Serena Mercyless de son nom SL.
Il y aura bien une scène de rencontre entre Serena et Sirenia, mais elle sera très différente et plus compatible avec l'instant T de l'histoire.

Et comme on est dans le "Teaser", je vous lâche un petit scoop. Sur la photo ci-contre, on distingue vaguement, au second plan dans le smog, le véritable lieu de leur rencontre...

A suivre ^^

jeudi 3 décembre 2015

Le retour de Serena et Sirenia [SPOIL ALERT!]

J'ai eu une illumination, ces jours-ci, pendant mes longs trajets pour aller au boulot. C'est souvent comme ça que ça vient, d'ailleurs. Et quand je me gare enfin au parking, j'hallucine à chaque fois de ne pas me rappeler que j'ai fait tout ce chemin! Parfois, la vision peut durer pas loin d'une heure. C'est flippant, non? Ce sont surtout les gens que je croise en bagnole qui devraient flipper!

Bref, puisque Pandémie est plus ou moins la "montée en grade" de personnages secondaires de Contage, je me suis dit que ce ne serait pas déconnant de rappeler deux autres personnages de troisième rang du premier tome de mon histoire. 
De troisième rang, parce qu'on ne les voit que sur 2 ou 3 pages dans Contage. Ils sont assez vite éliminés et servent surtout à densifier le récit et rendre plus sinistre et malsain l'environnement de l'île virtuelle nommée Infection

[SPOIL ALERT!] Il s'agit des deux harpies sado-maso, Serena et Sirenia, qui tendent un guet-apens à Patrice Bodin en l'attirant  dans leur antre avec des pleurs d'enfants. [/SPOIL ALERT!]

Dans mon songe éveillé, je les voyais bien revenir sur le devant de la scène pour le tome 2. Je trouve même ça cool de leur donner une seconde vie (désolé), une seconde chance de montrer ce qu'ils ont dans le ventre, réellement, voire peut-être littéralement (je n'exclue rien). 

Donc voilà, tout ça pour dire qu'en ce moment, je travaille toujours sur L'infection T2 Pandémie, que j'ai presque tout fini. Mais ça me prend pas mal de temps car j'ai aussi une vie, un travail, des gosses, une maison, des apéros à faire... Malgré tout, j'espère pouvoir publier le livre d'ici septembre 2016. C'est dans moins d'un an, donc il faudrait que tout soit terminé d'ici ce printemps. Relecture comprise... C'est faisable. Je crois...