jeudi 18 novembre 2010

Une question de “style”…

Il y a quelques jours, j’ai fait lire un court passage de L’infection (2-3 pages) à mon épouse. Je ne sais pas pourquoi, j’avais envie qu’elle lise ce passage là en particulier… C’est un moment clé de l’histoire (à un chapitre de la fin du premier tome), qui frappe comme une gifle lancée avec élan et de toutes ses forces. C’est cru, sale, violent…

Bien sûr, elle n’a pas aimé. Elle s’est imaginée que tout le roman était écrit dans ce style un peu “Pulp”, un peu “roman de gare”. Il a fallu que je défende mon bifteck en lui expliquant que je ne voulais pas d’une écriture linéaire, fut-elle jolie. Dans ce premier épisode de L’infection, la narration “entre dans la peau du personnage”. Quand je mets en scène un porc répugnant, l’écriture accompagne ce trait de caractère et se fait ordurière. Lorsque c’est Beau Smart, la langue se fait policée, froide, menaçante et presque fielleuse par moments. Lorsque c’est Mathilde qui flamboie sur le devant de la scène, l’écriture prend une forme plus lyrique, plus féminine, je n’ose dire plus “poétique” de peur de paraître un tantinet prétentieux.

Les mots et les tournures de phrases s’adaptent aussi aux paysages, à l’ambiance de l’histoire à un instant T, à la montée en puissance du suspense. C’est un livre qui a été écrit sans recherche particulière de beauté littéraire (je suis encore trop humble -et objectivement loin d’avoir le niveau- pour viser la classe d’un Victor Hugo; et le prix Goncourt n’est pas mon but ultime), mais juste pour transmettre des émotions pures. Je voulais raconter une histoire efficace, écrite avec les tripes, et qui laisse des traces profondes dans les esprits, un peu comme certains bons films d’action. Je ne sais pas si j’aurais réussi car je n’ai pas encore assez de recul (vu que le bouquin n’est pas encore complètement terminé, et que personne n’a encore vraiment lu les pages déjà écrites), mais en tout cas, je me suis bien fait plaisir pendant toute la création de ce projet, et ce même si j’ai eu quelques passages à vide, essentiellement des doutes quant à ma capacité à aller au bout d’une telle entreprise.

Dans quelques jours (sans doute avant Noël), j’aurais terminé le premier jet. Il ne me restera plus qu’à relire, corriger, ajouter ou supprimer des éléments. Ensuite, ma foi, j’espère pouvoir m’attaquer à l’autre partie du projet, à savoir les illustrations. Car j’ai toujours une furieuse envie que ce livre soit illustré, et toujours avec des photomontages mêlant réalité et monde virtuel. Si Sigrid (Daune) est toujours partante, alors ce sera un chouette partenariat.
En même temps, je ne sais pas si je pourrais continuer dans cette veine là pour les deux tomes suivants. Je n’ai pas encore réfléchi à la cohérence de la trilogie en termes de “Packaging”, en fait…

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