samedi 16 juillet 2011

La première fois où Concrete a eu peur…

Orson Welles, Nuit d'halloween 1938,
raconte La guerre des mondes à la radio.
Je suis tombé des nues, hier matin, à la lecture d’un chapitre complet de « So they called the town Concrete » au sujet de la célèbre émission radio de la nuit d’Halloween de 1938, animée par Orson Welles. Souvenez-vous, c’était une réadaptation à l’américaine de « la Guerre des mondes », de l’auteur anglais H.G.Wells qui aurait -paraît-il- créé la panique à travers tous les USA, poussant certains au suicide, d’autres à fuir dans les montagnes, ou d’autres encore à prier pour leur salut toute la nuit… en vain, bien sûr ;-)

J’ai relu cet excellent livre cet hiver, et j’ai recherché sur le web des traces de cet évènement, qui semble surtout avoir été déformé et amplifié avec le temps qui passe. Selon les nombreuses sources que j’avais consultées à ce moment là, rien n’indique que ce radio show ait jamais créé de mouvement de panique historique.
Or, le hasard (?) a voulu que je jette mon dévolu sur cette petite ville du nord-ouest de l’Amérique, lovée dans la forêt nationale de Snoqualmie, et portant paradoxalement pour patronyme un synonyme du mot « béton »…Le hasard ne s’arrête pas là, puisque, d’après le livre de Charles M. Dwelley, Concrete fut apparemment à l’origine de cette rumeur, selon laquelle une vague de terreur avait balayé les États Unis, suite à une invasion martienne radiophonique !

Lisez plutôt ce résumé traduit des deux pages que l’auteur a consacré à cet évènement :

A Concrete aussi, le programme radiophonique -ancêtre du réality show- d’Orson Welles avait pourtant été largement annoncé avant sa diffusion, mais nombre d’auditeurs n’avaient apparemment pas saisi, ou avaient pris l’émission en cours de route. Selon l’animateur, des martiens fraîchement débarqués sur terre dans des machines géantes sur trois pattes exterminaient la population à grand coup de lasers et de gaz toxiques. Toujours d’après le faux « news-report » de Welles, toutes les communications et lignes électriques étaient détruites, ou en passe de l’être.
A ce moment précis du récit, une coïncidence troublante a fait que la station électrique du Superior Portland Cement Co., au centre de la ville de Concrete, a souffert d’un court-circuit, créant une grosse explosion de lumière, coupant le courant éléectrique et le téléphone.

D’après les écrits de Charles M. Dwelley, la panique était générale dans la ville. Entre autres exemples croustillants, il raconte qu’un homme du quartier Grasmere a sauté de sa chaise et à couru pieds nus dans toute la ville ! Un homme d’affaire très pieu a jeté sa femme dans leur voiture, a roulé jusqu’à la station service pour faire le plein, afin d’aller voir le prêtre de Bellingham pour recevoir les dernières absolutions. Il aurait refusé de payer le pompiste : « ça ne changera rien, on va tous mourir », aurait-il prétexté, avant de disparaître dans la nuit, pied au plancher ! De nombreux autres habitants ont aussi pris leur voiture pour rejoindre leurs familles, et passer leurs derniers instants ensemble. D’autres ont calmement accepté leur destin et priaient, en attendant l’arrivée des gaz toxiques. D’autres encore sont partis se cacher dans la forêt et les montagnes, tandis qu’une grande partie des villageois inquiets s’est rassemblée dans la rue principale. Mais dès que le courant électrique fut rétabli, les stations radio qui avaient eu vent de la panique se sont empressées de rassurer tout le monde : « c’est seulement une émission, restez calme ! »
Les habitants de Concrete qui écoutaient des stations plus conservatrices et le show de Charlie McCarthy, assuraient quant à eux que leur station n’avait jamais mentionné pareil désastre…

C’est ainsi que les reporters racontèrent l’histoire dans tous les journaux du pays, et précisèrent qu’il y avait une petite ville du nom de Concrete où les habitants, pris de panique, avaient fui dans les montagnes. Des équipes furent constituées le lendemain afin d’aller retrouver et rassembler les fugitifs.
Aujourd’hui, ce programme radiophonique est devenu un grand classique régulièrement diffusé, mais toujours accompagné d’une grande campagne de publicité avant, pendant et après les rediffusions ! A chaque fois, les commentateurs ne manquent pas de rappeler comme cette histoire racontée par Orson Welles avait effrayé la ville de Concrete (WA)!

Hum... Un cosplay de Gros-Sam Bonini, par l'auteur...

La seconde fois que Concrete connut la peur, c’est lorsque Gros-Sam Bonini a débarqué en ville…

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