mardi 6 mars 2012

Interview pour la Gazette d’Astobelarra!

L'auteur de ce crime abject est en liberté
et erre parmi vous...
Une première interview parue dans le semestriel La Gazette d’Astobelarra n°0. Vous l’avez ci-dessous dans sa version intégrale, sans les coupures obligatoires, liées au format du support. La “Gazette” est un document qui a été conçu par l’éditeur pour servir de dossier de presse et de communication. Il sera distribué au public lors des divers évènements mis en place par Astobelarra, dans l’agenda des sorties d’avant l’été.

Après “Mauvais berger!”, publié en 2008 dans la collection Humeurs & Témoignages, Etienne H. Boyer récidive avec le premier tome d’une saga fantastique intitulée “L’infection : Contage” dans la collection Mozaïk.

Astobelarra : Si le premier était une tranche de vie autobiographique, là, tu nous livres un vrai roman… Quelles ont été tes influences?
Etienne H. Boyer : Après “Mauvais berger!”, qui -comme son titre l’indique- raconte ma triste expérience de berger dans les Pyrénées, je me suis rendu compte que si j’avais réussi à écrire un premier livre, je pourrais peut-être bien en écrire un second, mais qui ne parlerait pas uniquement de moi, ce coup-ci. J’avais envie d’une histoire fantastique, parce que je suis un enfant des années 70, et que toute ma jeunesse a baigné dans les comics américains, mais aussi dans ces grands films d’anticipation que sont Terminator, Kamikaze, La Machine, The Hidden, et plus récemment Cube et évidemment Matrix. Question littérature, je dévorais les livres dont vous êtes le héros et la série Gore, que je lisais en cachette dès que mes parents avaient le dos tourné, alors qu’on m’avait ordonné de finir “L’assommoir”, de Zola.
Parallèlement, je travaille depuis 2008 dans une agence web spécialiste des mondes virtuels en 3 dimensions. C’est principalement dans cette culture là (celle des “geeks”) que j’ai puisé ce qui a inspiré “L’infection”. Mais attention, il ne s’agit pas d’un vulgaire copier/coller de choses existantes! Il y a une véritable intrigue originale dans cette trilogie, avec un message humaniste en filigrane.

A : Raconte!
EHB : Pour résumer, je dirais que l’histoire se déroule à moitié dans le monde réel, et à moitié dans un célèbre univers virtuel. Ça commence comme une histoire d’amour impossible, mais très vite, il y a un petit côté malsain qui s’insinue dans le récit. Dès la seconde partie du livre (qui en comporte quatre), on bascule dans le fantastique, la tragédie et même l’horreur. Le fil conducteur, c’est ce questionnement qui me hante au quotidien : pourquoi l’Homme continue t-il de créer les monstres qui le précipiteront à sa perte?

A : Comment t’est venue l’idée de cette histoire?
C’est venu tout seul, sans que je m’y attende vraiment. Un jour que j’avais trop bu de café au boulot, j’ai eu un mal de chien à m’endormir le soir. Et quand, au petit matin, j’ai fini par tomber de sommeil, toute l’intrigue du livre s’est imposée à moi, dans un rêve (ou un cauchemar, selon comme on se place)! Je savais à quelle époque ça se déroulait, et je connaissais même tous les détails du récit. Il ne me restait plus qu’à situer l’histoire dans l’espace.

A : Et tu as choisi la Soule comme cadre. Pourquoi?
EHB : C’est une façon de rendre hommage à celle qui est devenue ma terre d’adoption, où je vis heureux avec ma petite famille depuis plus de quinze ans. Je voulais montrer ses aspects positifs comme ses aspects les moins reluisants. “Qui aime bien, châtie bien”, dit-on? Du coup, à certains moments, on est parfois très proche de la caricature.
Mais pour en revenir au fond de ta question, il y a quelques années, lorsque j’étais encore correspondant de presse pour l’édition Béarn et Soule du journal Sud-Ouest, j’ai été “agressé” par un ex-élu local, qui, suite à la publication d’un article qui ne lui avait pas plu, m’avait accusé de “vouloir mettre le feu à la Soule. Sur le coup, j’ai été choqué par la violence disproportionnée, voire injustifiée de ses propos. Et puis, peu à peu, la petite phrase a fait du chemin dans mon esprit. Et je me suis dit : “après tout, pourquoi ne pas le prendre au mot?
C’est ainsi que j’ai choisi de situer l’essentiel du récit de ce premier tome de “L’infection”, intitulé “Contage”, en Soule, ou plus exactement “dans une Soule d’une dimension parallèle”, très proche de la nôtre. Petite précision qui sous-entend qu’à part les célébrités comme Niko Etxart (auquel je fais allusion à un moment dans le texte) bien malin qui pourra reconnaître des personnages du livre, comme étant des personnages existant dans la vraie vie!

A : Et les lieux, on les reconnait?
EHB : Ah, là par contre, j’ai été très fidèle à la réalité! Je parle de Mauléon-Licharre, mais aussi de la forêt des Arbailles, des gorges d’Éhujarre, du travail à l’usine, de la “voie de Soule” et du Wimax… Et, cerise sur le gâteau, je ne pouvais pas ne pas mentionner la fête de la musique “Musikaren Eguna”, d’Ordiarp (village où je vis).

A : Il y a donc aussi un peu de ton propre vécu dans L’infection?
EHB : Le nier serait mentir et surtout ME mentir. Chacun des personnages est soit une partie de moi-même, soit une “empreinte” laissée dans mon esprit par une (ou plusieurs) personne(s) que j’ai rencontré(es) dans ma vie. J’ai ratissé toutes ces idées, puis broyé, mixé, digéré et recraché les informations afin de recréer mon propre univers. D’où le petit côté “caricatural” qu’on perçoit de temps à autres, au fil de la lecture.
Mais tout cela n’est pas très original. Je ne crois pas que les autres auteurs fonctionnent de façon foncièrement différente.

A : Parle-nous du style littéraire de ce roman…
EHB : Je l’ai conçu comme un roman de gare Gore écolo-nihiliste, avec quelques incursions naturalistes et impressionnistes. Mais trêve de grands mots, si je devais trouver une image simple auquel le comparer, je dirais qu’il doit un peu ressembler à l’intérieur du sac fourre-tout d’Hermione Granger (Héroïne de la célèbre saga “Harry Potter”, de J.K.Rowlins – NDA) : on y trouve de tout et même des choses inattendues, mais que l’on ne s’y trompe pas : il y a un fil logique qui relie chacun des éléments évoqués.
L’écriture, quant à elle, est particulière, résolument moderne. Tantôt on est dans un style descriptif classique, presque lyrique par moment, tantôt dans de la pure transcription de messagerie instantanée. En outre, j’ai voulu imprimer un effet de style à chaque personnage. Par exemple, lorsque le “vilain” de l’histoire s’exprime, j’ai fait en sorte qu’on sente le côté clinique et froid de sa personnalité, qui peu à peu “s’humanise”, d’ailleurs. De même, dans le récit, lorsque la tension est à son comble, je me suis appliqué à ce que le langage employé accentue les impressions d’horreur absolue, de colère…

A : Si L’infection est une trilogie, c’est qu’il va y avoir deux autres tomes, logiquement. Que peux-tu déjà nous dire à leur sujet?
EHB : Je suis en cours d’écriture de la seconde partie. J’ai déjà bien avancé, mais ce que je peux vous dire sans entrer dans les détails et vous gâcher la suite, c’est que l’un des personnages secondaires du premier tome va un peu voler la vedette aux autres, et que l’histoire se passera en grande majorité aux États Unis d’Amérique. Exit la Soule et Second Life, donc! Du moins jusqu’au tome trois, qui clôturera la saga en apothéose là où je l’ai commencée, c’est à dire en pleine forêt des Arbailles!

A : Et c’est pour quand, cette suite?
EHB : Ouh là! Pour info, il m’a fallu trois ans et demi de travail pour terminer ce premier tome! Je ne peux pas m’imposer de deadline, parce que j’ai un emploi à plein temps, ainsi qu’une famille, qui a aussi besoin qu’on s’occupe d’elle. Déjà que j’aurais tendance à ne plus penser qu’à “L’’infection” dès que j’ai un moment de libre, alors…
Disons que si je ne faisais qu’écrire, je pense que je pourrais raisonnablement envisager la sortie du tome deux courant 2014, et du tome trois à l’horizon 2017, pour les prochaines présidentielles? Que sera, sera. Restez branchés!

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