dimanche 17 avril 2011

“L’infection”, extrait de “La chasse”, chapitre 20…

Rappelez-vous, le 29 novembre dernier, je vous parlais de cette maison bleue à San Francisco… Voici un court extrait du chapitre 20 de L’infection, intitulé “la chasse”, où je parle de ce lieu. Résumé : Natalie Kay et Al Ramos de Linden Lab, rendent visite à leur collègue développeur agoraphobe Jaimie Perkins (vivant seul dans sa maison située à l’angle de la 48ième avenue et de Battery street), qui ne donne plus signe de vie depuis plusieurs semaines…

(…)

Lorsqu’elle gara enfin sa Ford Mustang noire, il était 19h38. Le ciel commençait à s’assombrir, les rues s’étaient vidées, et l’on entendait distinctement le grondement sourd du Pacifique, au loin.
La demeure de Jaimie Perkins était une petite maison bleu-ciel qui ne payait pas de mine, avec sa peinture écaillée par endroits, et ses grilles de sécurité en fer forgé sur presque toutes les ouvertures du rez-de-chaussée. A l’arrière, une palissade en bois enduit abritait un minuscule jardinet dans lequel le propriétaire des lieux avait entreposé tout un bazar hétéroclite d’objets devenus inutiles, comme de vieux écrans cathodiques, des tours d’ordinateurs vides et autres déchets électroniques à recycler.
La façade ouest de la maison, qui donnait sur la 48ème comportait deux entrées. L’une était un petit garage verrouillé d’une lourde porte métallique coulissante, l’autre était un portillon en fer forgé donnant sur une allée pavée qui longeait la maison et aboutissait au jardin. D’épais rideaux de tulle blanc derrière les larges fenêtres à l’étage masquaient l’intérieur de la maison, mais leur aspect relativement neuf laissait à penser qu’elle était habitée. Al repéra la sonnette et appuya longuement sur le bouton. Natalie lui fit cesser son petit jeu d’une tape à l’épaule.
Tiens-toi bien, andouille ! Ne me fais pas regretter de t’avoir emmené.
Rhooo, si on peut même plus rigoler, hein ?
Tu sais bien que c’est un garçon un peu perturbé ! Il ne manquerait plus qu’il nous accueille à coup de Desert Eagle !
C’est pas le genre à avoir un vrai flingue chez lui, à mon avis ! C’est un gamer* impénitent! lui, son arme, c’est le joystick, sans mauvais jeu de mots…
Hah, hah… Bon, ça ne répond pas. On fait quoi ?
La nuit était en train de s’installer peu à peu. En observant davantage, elle constata différentes variations de lumière à l’étage. Elles provenaient probablement d’un poste de télévision ou d’un ordinateur. Il y avait bien quelqu’un ici. Elle résolut d’en avoir le cœur net, et poussa Al vers le portillon. La grille n’était pas fermée à clé, et ils pénétrèrent dans l’allée. A mi-chemin, ils trouvèrent une porte en bois avec une trappe à lettres.
Natalie frappa plusieurs fois en vain, tandis qu’Al entrouvrait la trappe.
Hum, il y a un gros tas de courrier par terre. M’est avis qu’il doit avoir un paquet de factures en retard, le Jay !
La jeune femme posa sa main sur la poignée, et la porte s’ouvrit sans forcer, en couinant légèrement. Ils furent accueillis par une forte odeur de poussière et de renfermé.
Étrange qu’un type qui a fait grillager ses fenêtres puisse laisser sa porte d’entrée ouverte, pensa t-elle, en fronçant imperceptiblement les narines.
Au moins ça sent pas le crevé, c’est déjà ça…
Ça suffit Al ! Bon… On entre ?
Allez, soyons fous ! Jay ? Jaimie ? C’est Al Ramos et Natalie Kay, de LL. Tu es là mon grand ?
Al reçut une nouvelle tape excédée sur l’épaule. Natalie n’en finissait pas de s’essuyer les pieds sur le paillasson usagé, qui arborait un « Welcome » à moitié effacé et peu accueillant.
Jaimie ? On peut entrer ? Comme on n’a pas eu de vos nouvelles depuis un moment et que vous ne répondiez pas au téléphone, on s’inquiétait…

(...)
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*Gamer : joueur (ici, il s’agit d’un joueur en réseau ou sur consoles de jeux)

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