vendredi 12 mars 2010

La lutte continue!

Dessin fait sur le plateau "de Fricoulet" en 1998.
Il ne fait pas bon être une brebis, croyez-moi!

D’abord, les béliers « en lutte » ne sont pas particulièrement  tendres entre eux : il faut les observer ces fiers mâles, deux fois plus imposants qu’une agnelle, prendre minutieusement leur élan, se rentrer dans le lard à grand coup de tête et s’estourbir à moitié -vainqueur comme vaincu-, avant de reprendre le juste cours de leur « parade de séduction » !

Ils ne sont d’ailleurs pas plus tendres avec leurs femelles, qu’ils pénètrent sauvagement lors d’un coït sommaire et brutal, dont l’unique finalité est la reproduction, sans autre fioriture. Il faut les voir renifler vulgairement les phéromones, naseaux au vent, puis harceler « l’élue de leur cœur » jusqu’à ce que, coincée entre une consœur d’infortune et le grillage du parc de traite, elle finisse par consentir -presque par lassitude- à l’acte sexuel après deux jours (ou plus) de poursuite effrénée.
Il faut les voir, ensuite, après avoir expulsé la semence de leurs énoOormes génitoires poilues dans la vulve contusionnée et constellée de chiures de leur partenaire, jeter en suivant leur dévolu sur une nouvelle victime apeurée, et ainsi de suite…

Eh oui ! Le sexe chez les moutons ne laisse pas de place à la finesse, aux bons sentiments, ni à la poésie! C’est routinier  et douloureux, comme à l’usine, avec des notions de rentabilité, et de qualité relative. Le tout étant, lorsqu’on vient de la ville et qu’on veut faire le métier de berger, de savoir prendre du recul, de se dire que « c’est la Nature », que  « ce n’est pas sale », et d’éviter - absolument - de donner dans l’anthropomorphisme primaire, comme je viens de le faire à l’instant.

Mais je digresse, et si ça continue, je vais perdre le fil… Revenons donc à nos moutons !

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