jeudi 11 décembre 2025

SI LA FOLIE EST LE PROPRE DE L'HOMME, EN CE QUI ME CONCERNE, TOUT ESPOIR EST PERMIS !

Tandis que je tentais, tant bien que mal, de vendre nos livres au marché de Noël d'Arette, Thomas Ponté, lui, défouraillait littéralement sur son stand à Hendaye. De là à avouer une petite pointe de jalousie... 😑

Mais on n'est pas là pour parler du succès des marchés, aujourd'hui. 

De temps en temps, nous échangions quelques mots par sms, avec Thomas, histoire de voir où chacun de nous en était et/ou de s'encourager si jamais c'était la bérézina pour l'un ou pour l'autre. Et la conversation a peu à peu pris une tournure plus personnelle. Je vous en reproduis un bout ici :

Thomas : Et j'avais jamais vu ça, mais "Sepsis" attire beaucoup les gamines 😅. Elles voient une môme en couv et elles bloquent un peu dessus. Y en a eu pas mal.

Etienne : Et elles ont pas acheté ?

Thomas : Bah non c'était des enfants 😅

Etienne : Ah oui, alors la scène de la "presque sodo" dans la prison militaire, là, ça l'aurait pas fait.

Thomas : À un autre moment, y a eu des gamines genre 12 ans, je pense qu'elles parlaient de LMOJ et j'ai entendu "non, mais ça c'est trop dark" 😂
(...) Y aussi une mamie qui voulait acheter le T3, je l'ai redirigée vers le T1.
Mais là aussi, je me souviens de la poubelle remplie de sopalin qui sent le foutre... 🤮

Etienne : Haha ! Oui. Chacun de mes livres comporte un "crade spot".

J'ai réfléchi à cela ces derniers jours. Et effectivement, tous mes livres ont au moins un, voire plusieurs passages absolument dégueulasses. Aucun d'entre eux ne doit être lu avant 15-16 ans, je pense.

  • Entre autres, dans "Mauvais berger !" : l'histoire des asticots dans le pénis du bélier. 😨
  • Dans "L'infection T1 : Contage" : diverses scènes horrifiques, dont la cuisson du cerveau de Mathilde.
  • Dans "L'infection T2 : Pandémie" : les congélateurs morbides de Gros-Sam Bonini.
  • Dans "L'infection T3 : Sepsis" : le quasi viol de Sophie par le "sergent Ducon".
  • Dans "Les Routes du crépuscule" : plusieurs scènes violentes, dont le tabassage en règle de Valentine par Ian.
  • Dans "Le Moment ou jamais" : c'est un roman d'horreur. Donc là, on explose les compteurs des passages insoutenables, avec notamment la terrible scène de "trempe-coquette" à l'hôpital de Saint-Palais... 😱
  • Dans "Un Cauchemar sans nom", il y a bien évidemment des moments affreux et marquants. Rassurez-vous, vous les découvrirez en temps voulu.

Parfois, je me demande dans quel recoin infernal de mon cerveau je trouve toutes ces choses affreuses. En chacun de nous sommeille un petit grain de psychopathie, je présume... J'en étais à ce moment de ma réflexion lorsque mon fil d'actualité m'a proposé ce fait divers, particulièrement sordide :

"Dour : Il enfonce une barre de chocolat dans l'anus d'une jeune fille, sous les yeux de ses parents, car elle avait eu un mauvais bulletin.
Dans cette histoire glauque, il y a un papa, une maman, son amant présumé et deux jeunes filles victimes du pire."

Je ne vous copie que le titre et le chapeau de cet article abominable. Libre à vous d'aller vous polluer l'âme de façon irrémédiable en suivant ce lien : https://www.dhnet.be/regions/mons/borinage/2025/12/08/dour-il-enfonce-une-barre-de-chocolat-dans-lanus-dune-jeune-fille-sous-les-yeux-de-ses-parents-car-elle-avait-eu-un-mauvais-bulletin-RGT5ZVMUAJFQBGRMRORSI3R2F4/

Et là j'ai relativisé. Mon cerveau, aussi dérangé soit-il, n'aurait probablement jamais pu imaginer une histoire aussi glauque, avec des personnages aussi malsains. Quoi que vous inventiez, il y aura toujours des gens pour imaginer - et perpétrer - des actes encore plus immondes que les vôtres. 

En ce qui me concerne, tout espoir est permis : j'ai même déconseillé à une maman d'acheter "C'est occupé" pour son fils de 12 ans, attiré par la jolie couverture du nazi qui fait caca sur la France. 

Désolé Thomas Ponté, on ne peut pas gagner à chaque fois !

mardi 9 décembre 2025

Y'A PAS QUE LE FRIC, DANS LA VIE ! ALLEZ, ON GARDE LE MORAL ET ON CONTINUE !

Comme je l’ai déjà dit dans des articles précédents, à quelques exceptions près, les marchés de Noël et autres salons du livres se sont révélés assez décevants, cette année, en termes de retours financiers. La faute à beaucoup de choses qui s’entrecroisent, comme : 

  • Un climat humide qui nous a empêché de sortir les samedis matins de juin et juillet au marché de Mauléon ; 
  • Trop d’événements à suivre pendant l’automne (quelle idée de programmer tous les salons du livre locaux à la même période !!!) ;
  • La crise du livre (on a été trop bien habitués à la période faste de 2020/2021, lorsque les librairies étaient considérées comme des commerces essentiels) ; 
  • La crise géopolitique mondiale (guerres en Ukraine et en Palestine, guerre commerciale entre les USA, la Chine et le reste du monde…) ; 
  • La crise politique française (qui laisse entrevoir des fins de mois difficiles pour l’année prochaine) ; 
  • Grandes maisons d’édition rachetées par des milliardaires cherchant à promouvoir des projets de société d’extrême droite, où la diversité culturelle n’a pas sa place ; 
  • Offre littéraire digne d’un tsunami (près de 82 000 titres publiés en 2022), qui balaie tout le reste sur son passage, avec une augmentation du segment e-books, mais également des livres conçus par ou avec l’IA, ainsi qu’une énorme production en autoédition (environ 30% des parts de marché, selon chat GPT) ; 
  • Trop de distractions (les écrans : les applis, les plateformes de streaming, les réseaux sociaux…) qui prennent de plus en plus la place de la lecture ; 
  • Notre statut associatif, composé de bénévoles passionnés, certes, mais qui ne nous confère pas la force de frappe d’une véritable entreprise ; 
  • Notre difficulté à rendre nos stands encore plus attractifs (notamment dans les salons où nous sommes littéralement noyés dans la masse)…  
Alors oui, je rentre généralement avec un bilan très mitigé de nos sorties ces derniers temps. Cela dit, tout n’est pas si noir. Chaque marché, chaque salon réserve son moment de grâce. 
Par exemple : lorsqu’une lectrice vient s’assoir à notre table et me pose des questions pertinentes sur des points précis de mon dernier roman (« Le Moment ou jamais », qu’elle rachète pour une amie) ; lorsqu’une autre vient me dire à quel point elle a adoré ce livre, malgré une couverture effrayante (qu’elle mettait à l’envers sur sa table de nuit, au cas où Roger viendrait la hanter)… lorsque je reçois une carte d’une lectrice qui a lu et aimé tout ce que j’ai écrit ; ou encore, plus rarement, lorsqu’un client fait chauffer sa carte bleue pour prendre toute ma bibliographie d’un seul coup ! 

Parfois, la rencontre se déroule fortuitement, au détour d’un rayon de supermarché ou dans la queue à la boulangerie. Hier, c’est l’ancienne institutrice de ma compagne qui lui a dit qu’elle avait particulièrement apprécié #LMOJ. 
J’avoue que c’est parfois un peu envahissant, mais en même temps, c’est une sensation géniale. Ça me touche au cœur. J’ai l’impression d’avoir écrit un truc qui compte. Un truc qui reste. Et que je ne fais pas tout ça pour rien. 

Alors à toutes ces personnes croisées une fois ou plus souvent et qui me soutiennent, j’adresse un merci sincère. Et je leur donne rendez-vous très bientôt pour la suite !