dimanche 24 avril 2022

De l'importance de la relecture par ses pairs...

En rencontre dédicace à l'Espace Culturel E. Leclerc d'Oloron-Sainte-Marie
Aujourd'hui, je vais plutôt mettre à l'honneur mes collègues d'Astobelarra, pour une fois, et valoriser notre travail en commun (ne vous fiez pas à la photo😁). 

Lorsque j'ai proposé la "version un" du manuscrit de #LesRoutesDuCrépuscule au comité de lecture de la maison d'édition souletine, le texte était bien différent de la version commercialisée aujourd'hui. Pas dans le fond (l'histoire n'a pas bougé d'un iota), mais plutôt dans la forme. Beaucoup de fautes d'orthographe ou de tournures hasardeuses ont été corrigées par Thomas Ponté (auteur de ces livres-ci) et son épouse (Mayie est prof de français), Constance Dufort (auteure de ces livres-là), Caroline Herrera (auteure de ces livres-là) ainsi que notre présidente Marjorie Vandevenne

Il faut bien comprendre que ce n'est pas parce qu'un auteur a déjà publié un ou dix livres chez Astobelarra que tous ses livres seront acceptés les yeux fermés, à l'avenir. La règle de base, c'est de recueillir au moins trois avis positifs du comité de lecture pour que le livre voie le jour. Ensuite, il y a des considérations d'ordre technico-économiques qui sont prises en compte pour l'élaboration du projet (Est-ce que c'est un one-shot ? Si c'est une suite, est-ce que les tomes précédents ont marché ? est-ce que l'auteur s'implique dans la commercialisation ? Est-ce que le projet est finançable ? Est-ce qu'il est pertinent, économiquement parlant ? Est-ce qu'il entre dans notre ligne éditoriale ?). En général, si tous les critères sont remplis, c'est un GO !

Parallèlement, j'avais pris avis auprès de mes proches : ma compagne Carla a été la première à lire le manuscrit, puis ce fut au tour de mes parents et de ma cousine Nathalie, histoire de prendre la température un peu plus largement. 

Comme un bon quart du récit se déroule en Angleterre, j'avais pris le parti d'écrire la moitié des dialogues en anglais (avec traduction en pied de page). Pour moi c'était un challenge, et je trouvais le format intéressant et moderne ; cela donnait une dimension plus réaliste et immersive à l'histoire, quitte à ce que cela frustre un tantinet les non-anglophones. 

C'est là que le rôle de la maison d'édition est déterminant, posant ces quelques questions cruciales : est-ce que les textes en anglais sont vraiment essentiels ? Est-ce qu'ils ne rendent pas la lecture plus compliquée ? Est-ce que le principe du lexique n'est pas un peu lourdingue, pour les lecteurs ?
Les collègues n'ont pas eu à insister beaucoup pour que je comprenne qu'il fallait absolument modifier ça. J'ai donc réduit l'anglais à une portion très congrue, juste pour le fun et essentiellement sur des mots que le commun des mortels comprend sans avoir besoin d'interprète.  

Sans la vision très carrée et professionnelle de Thomas, Mayie, Constance, Caroline et Marjorie, #LesRoutesDuCrépuscule n'aurait pas été nul, mais il n'aurait pas eu le même visage. Il aurait été moins direct et sans doute plus difficile à lire. Or, je ne voulais pas retomber dans les travers de L'infection T1. Si je devais réécrire ce livre aujourd'hui, je m'y prendrais autrement. Je m'arrangerais pour que le vocabulaire soit moins techno, moins ciblé "public connaisseur de Second Life". Il n'y aurait pas de lexique. En 10 ans de pratique, j'ai appris ma leçon ^^.

En tête de gondole à l'Espace Culturel E. Leclerc d'Oloron-Sainte-Marie
Chez Astobelarra, créer un livre, ce n'est pas QUE l'aventure d'un auteur en solitaire qui fait ce qu'il veut de A à Z. C'est celle d'une équipe d'amis qui se connait bien, qui se fait confiance et qui travaille la main dans la main. L'auteur est bien évidemment entendu et soutenu, mais il est également accompagné et conseillé dans son projet.

Alors c'est sûr, en tant qu'association locale, nous n'avons pas la force de frappe des maisons d'édition professionnelles. Nous ne fonctionnons pas avec des diffuseurs ou des publicitaires, et donc notre renommée reste relativement régionale. Nous n'avons pas les moyens d'aller parader au salon du livre de Paris, ni même de salarier un permanent. Mais ce que nous faisons, en tant qu'auteurs et en tant qu'éditeur, nous le faisons avec passion, conviction, plaisir et bonne humeur. D'ailleurs, les libraires d'Oloron-Sainte-Marie (l'Escapade et l'Espace Culturel E. Leclerc) ne s'y trompent pas en mettant nos productions en avant et en nous invitant régulièrement. Et ça, ça vaut bien tous les prix littéraires et tous les encensements journalistiques de best-sellers de supermarchés. 

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