lundi 27 janvier 2014

Mon ami Dahmer...

Mon ami Dahmer - Derf Backderf
Comme vous devez le savoir si vous lisez ce blog, je me documente énormément en ce moment sur le sujet intarissable des tueurs en série dans le cadre du tome 2 de L'infection, puisque l'un de mes personnages principaux, Gros-Sam Bonini, en est un (et un bon!). C'est un type un peu atypique et j'ai vraiment besoin de le rendre le plus crédible possible. Donc toute la bibliographie (ou presque) de Bourgoin y est passée, et je lis (et visionne) tout ce qui a un rapport - de près ou de loin - avec mon sujet. 

Or, si je trouve le parcours d'un Ed Kemper plutôt intéressant (quoi qu'assez classique - pour un serial killer), ou celui d'un Albert Fish carrément déstabilisant (il défie vraiment les lois de l'imaginaire, ce gars...), c'est surtout celui de Jeffrey Dahmer (le cannibale de Milwaukee) qui m'inspire le plus. Certainement parce que j'étais là-bas à l'époque où il sévissait (Pâques 1990) et que j'ai visité la chocolaterie Ambrosia, où il travaillait (peut-être même l'ai-je croisé ce jour-là, qui sait)?

Ce qui est particulièrement intéressant, chez Dahmer, contrairement à tout un tas d'autres meurtriers en série de son espèce (comme Ted Bundy, par exemple), c'est que dès qu'il a été arrêté, il a tout avoué, sans mentir, sans en rajouter et sans se vanter ; ce simple fait le rendant (presque) sympathique... (Je rappelle que Jeffrey Dahmer a tué 17 personnes - je ne vais pas plus loin dans les descriptions, je vous laisse le soin de vous documenter sur le bonhomme - avant d'être arrêté en juillet 1991 et a fini par être assassiné par un codétenu en prison, en novembre 1994).

Et puis il y a eu foison de reportages ou d'écrits sur sa vie, son "œuvre", beaucoup de matière où puiser, donc. Le dernier document en date est une bande dessinée intitulée Mon ami Dahmer, par Derf Backderf (éditions ça-et-là), qui est un ancien camarade de classe du psychopathe. Il y décrit la jeunesse de Dahmer (de son point de vue et en se fiant à des témoignages du Serial Killer himself ou de proches, d'anciens profs, de journalistes locaux, etc.), avant qu'il ne devienne le monstre que l'on sait. Ce livre est un vrai chef d’œuvre et l'on sent parfaitement que l'auteur a été marqué en profondeur par cette "proximité" avec Dahmer. Le regard vide du personnage central est en effet vraiment effrayant. On sent la confusion et la peur qu'il inspirait à Backderf...

Il faut considérer cet excellent livre (en sélection officielle au festival de la bande dessinée d'Angoulème 2014) comme un exercice cathartique, un exorcisme très réussi plutôt qu'une ultime tentative voyeuriste de faire du fric sur le dos de celui que les américains ont parfois coutume de surnommer "le pire serial killer de tous les temps".
Je vous conseille donc de l'acheter et de "le dévorer", sans plus tarder!

2 commentaires:

  1. je pense que je vais faire comme tu dis et faire une contre critique (déjà parce que j'aime pas le dessin), je te tiendrai au jus nierknierknierk

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    1. C'est du pur comic américain, dans l'esprit d'un Crumb, mais en moins fouillé, je trouve. Quoi que j'aime bien ce style néonaïf...

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