lundi 30 décembre 2024

CES PETITS MOMENTS DE FÉLICITÉ QUI DÉBARQUENT QUAND ON NE LES ATTEND PLUS...

On ne soupçonne pas l'influence, l'importance, qu'on peut avoir sur/pour les gens. C'est en substance ce que vient de découvrir mon ancienne professeure de français : #SpécialeDédicace à Madame Schoenzetter ! 

Cette année, j'ai enfin sauté le pas ! J'ai décidé de retrouver ma prof de français de seconde et de première (lire ici) dont j'ai appris, par mes parents, qu'elle était toujours de ce monde. Avec un seul objectif : lui donner un exemplaire dédicacé de mes deux derniers romans (Les Routes du crépuscule et Le Moment ou jamais). C'est donc plein d'appréhension (due à ma sempiternelle peur de l'échec et du rejet) et d'espoir que j'ai profité des congés de Noël - et d'un court séjour en Charente - pour me rendre à son domicile et sonner au portail. C'est son mari qui est venu m'ouvrir. Après de rapides présentations, ce dernier m'a invité à l'intérieur et j'ai pu revoir celle qui a ouvert ma boîte de Pandore. Je ne l'ai pas trouvée trop changée. Bien sûr, le temps est passé, mais j'ai retrouvé la même personne, avec le même phrasé, la même érudition, la même bienveillance.
Et je me suis dit : tout ce temps perdu... Alors que j'aurais pu garder contact et bénéficier de son savoir, de sa passion pour les auteurs classiques... Rhaaaa, lala !

Je lui ai tendu mes livres dédicacés et je pense qu'elle a été sincèrement touchée par ce cadeau. Je ne sais pas encore comment elle percevra mes élucubrations - on est loin de Musset ou de Baudelaire - mais j'espère qu'elle passera un bon moment à les lire et à découvrir quel monstre de Frankenstein elle a contribué à créer !

Une chose amusante, tout de même : elle ne m'a pas reconnu. Elle se rappelait bien de mon père (qu'elle a eu comme collègue), mais elle n'a pas eu l'air de se souvenir de moi. Bon, c'est vrai que j'ai pas mal changé physiquement, depuis 36 ans ! J'ai dû prendre 60 kilos et perdre des millions de cheveux... Et puis elle a dû en voir passer des élèves (des pires et des meilleurs), avec des classes de 35, pendant toutes ses années d'exercice ! N'empêche, je croyais vraiment qu'elle se rappellerait du seul garçon de première A2 de l'année scolaire 1988/1989... J'étais sûr de l'avoir marquée autant qu'elle m'a marqué.
Bon, je ne peux pas dire que je sois déçu. J'avoue que, sur le moment, ça m'a un peu pincé au niveau de l'orgueil ! Mais ça m'a rassuré de me rendre compte qu'elle ne se rappelait pas non plus d'autres noms de personnes que je lui ai citées, et qui étaient dans ma classe... Peut-être aura-t-on désormais l'occasion d'approfondir cela, dans les années à venir ? ^^

Elle m'a demandé ce que j'avais appris avec elle ; je lui ai rappelé la litote de Corneille dans Le Cid ("Va, je ne te hais point") et les "morves d'azur" du "bateau ivre" de Rimbaud, qui m'avaient marquées. Je pense que ça a dû lui faire quelque chose de se rendre compte que tout n'a pas été inutile (ah tiens, encore une litote !), dans son enseignement. Elle a dû également se rendre compte qu'on ne soupçonne jamais l'impact qu'on peut avoir sur les gens qu'on croise, ne fût-ce que quelques mois, spécifiquement les adolescents, si influençables, et encore plus spécifiquement lorsque votre rôle est de transmettre un savoir.

Lorsque j'ai pris congé, un quart d'heure plus tard, elle m'a dit : "ça m'a grandement fait plaisir de m'apercevoir que ce que j'ai donné a servi à quelque chose". Je lui ai répondu : "Eh bien c'est à mon tour de vous le rendre !" et je suis parti. Et ce disant, j'ai refermé une porte du passé et j'en ai peut-être - j'espère - ouvert une autre du futur. 

Il me tarde (et il ne me tarde pas) de recevoir ses retours de lecture... 😁

En tout cas, et je vais me répéter (pour ceux qui ont lu mes articles précédents), mais je vais quand même le redire : Merci Monique !

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