Je me souviens qu'en 2008, j'assiste à une soirée donnée par l'école de musique de Mauléon-Licharre dans la salle des fêtes de Barcus, dans laquelle mes enfants jouent. A la fin du spectacle je discute avec d'autres parents. Je tombe sur Edith Oliarj et, entre autres choses, nous parlons de Mauvais berger. Je lui dis que je suis fier de la sortie de ce livre, mais qu'entretemps, d'autres souvenirs me sont revenus et que je songe déjà à sortir une version deux, plus complète. Elle me répond quelque chose comme : "Tu devrais plutôt te lancer dans l'écriture d'un autre livre. Il te faut aller de l'avant, pas continuer à capitaliser sur un premier livre et ses multiples mises à jour..." Je me rappelle qu'à ce moment-là, je suis un peu gêné. Je dois répondre un truc nul, du genre :"ah oui, mais c'est prévu..."
Oui, ça l'était. Je parlais déjà d'écrire un roman fantastique à mes collègues de boulot d'EMAC, en août 2008. Sauf que je n'avais pas encore eu l'idée. C'était comme qui dirait "dans l'air", mais pas encore bien assemblé dans ma tête. En novembre de la même année, j'ai eu cette épiphanie et j'ai entrepris la rédaction de cette saga, nommée L'infection, en suivant. Il m'aura fallu 5 ans pour sortir le premier tome, 5 ans de plus pour publier le second, et 3 ans de plus pour la terminer.
Je ne vous cache pas que j'ai douté plusieurs fois, L'entreprise n'était-elle pas trop grande pour ma toute petite volonté ? Allais-je vivre assez longtemps pour la terminer ? Aurais-je assez d'imagination pour la développer de la façon dont je l'envisageais au début ? Est-ce que je n'étais pas trop caricatural, par moments ? Est-ce que je ne devrais pas m'occuper un peu plus des miens, au lieu de perdre mon temps sur ce texte idiot ? Qui suis-je pour prétendre écrire une trilogie fantastique et horrifique ?
Oui, ça n'a pas toujours été simple. J'ai du batailler entre ce projet extrêmement obsédant et chronophage et ma vraie vie, le boulot, la famille (surtout)... Je ne suis pas loin de penser que la sortie du tome 1 Contage (en 2012) a probablement un rapport avec mon divorce. Mais peut-être pas, après tout... En tout cas, les dates coïncident étrangement.
Parallèlement, le tome 2
Pandémie (sorti en 2017), celui de ma reconstruction personnelle, a été plus facile à écrire, même s'il m'a pris autant de temps que le premier.
Le voyage aux USA m'a beaucoup inspiré et surtout redonné goût à la vie, et notamment
cet épisode-ci. Autant je doute aujourd'hui de la présentation globale du premier tome (ce lexique à la fin, ce besoin de coller à la réalité de Second Life jusqu'au vocabulaire), autant ce volume correspond exactement à la vision que j'en avais au départ. J'en suis toujours aussi fier.
Le tome 3 Sepsis, lui, est sorti pratiquement tout d'un coup de ma cervelle pendant le premier confinement. Contrairement aux deux précédents, je l'ai écrit dans l'ordre, un chapitre après l'autre. Les conditions étaient réunies pour un travail en hyper-concentration, et le récit était déjà bien construit dans ma tête, même s'il a fallu que je trouve une façon d'insérer les personnages de Gilen et Youssra, qui n'étaient pas prévus au départ. Je suis assez satisfait du résultat et de mon grand final.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Tout simplement parce que, pour plagier Jean-Jacques Goldman (une fois n'est pas coutume), il faut aller au bout de ses rêves, où la raison s'achève... Il faut y croire, s'accrocher malgré les critiques, malgré ses propres doutes perfides, malgré la vie qui n'est pas toujours tendre. Il faut croire en soi, en sa capacité à commencer et terminer un boulot et d'y mettre tout son cœur.
Voilà, aujourd'hui, j'ai sorti cette putain de trilogie. Je l'ai fait, et ce malgré tous les sacrifices que ça a pu me coûter. En me retournant vers le passé et sachant ce que je sais, je peux l'affirmer : si c'était à refaire, je le referais sans hésiter.
Cette dernière phrase, c'est le thème principal de
mon prochain roman, intitulé
Les routes du crépuscule, dont je viens de terminer le chapitre 6 hier. Je ne sais pas encore combien il y en aura, parce que je l'écris presque au jour le jour. Je suis une trame des plus simplissimes : début/milieu/fin, mais tout le reste s'invente au fur et à mesure. C'est un projet très enthousiasmant, avec beaucoup d'introspection, du cul, du punk-rock, un peu d'aventure(s)... Je vous tiendrai au courant des prochains développements. Possiblement, je publierai ici le premier chapitre. Alors soyez au rendez-vous !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire