E.H.Boyer sur le stand Astobelarra, au salon bio Asunak le 11/9/2011 |
Dédicace pour Jeanine. |
Asunak (les orties, en basque), est un salon bio organisé par l’association BLE (Biharko Lurraren Elkartea) tous les ans à Hasparren. C’est un endroit très sympathique et convivial auquel nous (l’association Astobelarra – Le Grand Chardon) prenons un grand plaisir à participer en tant qu’exposant, d’autant que nous nous situons en plein dans la thématique.
En plus, on y mange bien (ce qui ne gâche rien).
Cette année, c’est moi qui m’y suis collé. Nous avons vendu un certain nombre de livres et j’ai trouvé deux acheteurs pour “Mauvais berger!”,
auxquels j’ai -comme à chaque fois- dédicacé leur exemplaire
respectif. J’essaye toujours de trouver un point de convergence entre
le thème du livre et le métier de mon client. Dès fois c’est réussi, et
dès fois c’est euh… Bon, ça dépend de ma forme du moment, dirons-nous!
Mais de ce dimanche venteux, je garderai surtout deux très bons souvenirs :
1) D’avoir revu Miren Aire, la bergère d’Urepel avec qui j’ai suivi ma formation de berger il y a… bon Dieu! 12 ans déjà!
2) D’avoir pu discuter avec un tas de
gens très sympa, qui sont venus m’aborder au stand pour me parler de mon
livre. Parmi eux, un agriculteur m’a dit qu’il l’avait emprunté à la médiathèque d’Hasparren (que je remercie au passage de m’aider à diffuser la bonne parole) sur les conseils d’un de ses confrères rigolards. “Tu dois absolument lire ce livre!“, l’avait-il judicieusement conseillé. Il l’a lu d’une traite, et m’a affirmé avoir apprécié son petit côté “rentre-dedans”. “On sent que ça devait sortir, et pas un instant on ne met en doute le fait que ce soit du vécu! Je
ne connais pas les gens dont vous parlez dans votre témoignage, mais
certains de mes amis agriculteurs, oui. Ils m’ont dit ne pas être
étonnés outre mesure de votre histoire.“
Dédicace pour Xavier. |
J’ai
toujours un grand plaisir à recevoir ces commentaires positifs, qui me
font me dire que j’ai réussi ma mission. Chacun de mes interlocuteurs y
va de son anecdote : “je connais un berger sans terre à qui c’est arrivé, mais pas au même endroit que vous.“, etc.
Alors oui, mission accomplie, mais était-ce “à temps“? Il m’a quand même fallu plus de 10 ans pour digérer tout ça. 10 ans pendant lesquels un tas d’autres aspirant-bergers ont eu à subir des comportements inhumains de la part de leurs maîtres de stage ou de leurs employeurs, souffrant en silence, écrasés par des abus d’autorité répétés, découragés car incapables de mettre des mots sur la situation dégradante qu’ils vivaient au quotidien, isolés de la société.
Alors oui, mission accomplie, mais était-ce “à temps“? Il m’a quand même fallu plus de 10 ans pour digérer tout ça. 10 ans pendant lesquels un tas d’autres aspirant-bergers ont eu à subir des comportements inhumains de la part de leurs maîtres de stage ou de leurs employeurs, souffrant en silence, écrasés par des abus d’autorité répétés, découragés car incapables de mettre des mots sur la situation dégradante qu’ils vivaient au quotidien, isolés de la société.
Pour être berger et réussir dans la profession, il faut être prêt psychologiquement à affronter des “monstres“. Je ne parle pas des ours, des loups, des lynx, ou des vautours,
qui eux ne sont que de pauvres animaux animés par le seul soucis de
survivre, ni même de ce brouillard, dont certains illuminés racontent
qu’il favorise l’apparition des “esprits de la montagne“. Je parle de certain(e)s
hommes (et femmes) dont la bêtise, la cruauté ou la jalousie n’ont pas
de limite. Pour être un bon berger, en plus d’être capable de supporter
des conditions de vie et de travail souvent spartiates, il faut soi-même
être prêt à devoir bouffer du lion enragé…
Et ça, on ne vous l’apprend malheureusement pas dans les manuels scolaires!
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