La série TV kitsch Au cœur du temps |
Fabienne est en train de terminer la relecture du manuscrit. C’est un travail long et minutieux qui nécessite une grande concentration,
d’où une relative lenteur d’exécution… Apparemment, et hormis tout ce
qu’elle a corrigé dans les marges (putaiiiiiin!!! J’ai pas fini de
travailler, moi!), le texte lui plait. Elle trouve que l’intrigue prend, et qu’on a envie de savoir ce qui va se passer dans le chapitre suivant. Même les passages gores sont passés comme une lettre à la poste (sauf qu’elle me voit sous un autre jour maintenant :-D).
Par contre, ce qui l’a déstabilisée, ce
sont les quelques passages du livre (je n’en abuse pas non plus) dans
lesquels je romps volontairement le continuum espace/temps dans la narration. Exemple dans l’extrait ci-dessous, que vous avez déjà pu lire ici :
Lorsqu’elle se réveilla le lendemain
matin, Géraldine Carré, 25 ans, était inexplicablement et
irrémédiablement atteinte d’une forme fulgurante et très avancée de la
maladie d’Alzheimer. Après toute une batterie de tests médicaux étalés
sur des mois et qui ne donnèrent aucun espoir, elle fut placée d’office
au service psychiatrie de l’hôpital militaire Robert Picqué, à
Villenave d’Ornon en banlieue bordelaise, et l’on n’entendit plus
jamais parler d’elle en basse-Soule.
L’adjudant Marin, quant à lui, eut plus de chance dans son malheur: il mourût paisiblement et sans souffrance d’une rupture d’anévrisme pendant son sommeil… Sa quasi-addiction au houblon fermenté expliqua largement son décès subit. Il ne fut fait aucun recoupement, pas plus qu’il n’y eut de complément d’enquête, sur l’étrange destinée des deux militaires : la brigade de gendarmerie de Mauléon-Licharre n’aurait de toute façon pas eu le temps de s’y atteler. Car cette nuit allait probablement rester dans le mémorial gendarmique comme la plus longue et la plus effroyable ayant jamais existé en Pays basque…
L’adjudant Marin, quant à lui, eut plus de chance dans son malheur: il mourût paisiblement et sans souffrance d’une rupture d’anévrisme pendant son sommeil… Sa quasi-addiction au houblon fermenté expliqua largement son décès subit. Il ne fut fait aucun recoupement, pas plus qu’il n’y eut de complément d’enquête, sur l’étrange destinée des deux militaires : la brigade de gendarmerie de Mauléon-Licharre n’aurait de toute façon pas eu le temps de s’y atteler. Car cette nuit allait probablement rester dans le mémorial gendarmique comme la plus longue et la plus effroyable ayant jamais existé en Pays basque…
Techniquement, j’opère un saut dans
l’avenir plus ou moins proche pour préciser les conséquences d’une
action qui se déroule dans le présent, puis je reviens à nouveau -dans
la suite du chapitre- dans le présent de la narration. J’ai voulu faire
un effet cinématographique, genre travelling-avant, mais temporel. C’est le principe de l’alternance des flashback et flashforward chers à Quentin Tarantino ou David Lynch. Je trouve que ce déséquilibre temporel va justement comme un gant à mon personnage principal Beau Smart, et c’est pour cette raison essentiellement que j’ai tourné mon paragraphe de cette façon.
Je ne pense pas être le seul à m’essayer à ce type d’effets narratifs, mais c’est comme le violon : ça ne supporte pas la médiocrité. Et vu que j’ai décontenancé mon épouse qui n’est pas une lectrice débutante (et qui est pourtant habituée à ma logique irrationnelle depuis le temps), je me demandais si je n’avais pas raté un truc sur ce coup là…
Et vous, qu’en pensez-vous?
Je ne pense pas être le seul à m’essayer à ce type d’effets narratifs, mais c’est comme le violon : ça ne supporte pas la médiocrité. Et vu que j’ai décontenancé mon épouse qui n’est pas une lectrice débutante (et qui est pourtant habituée à ma logique irrationnelle depuis le temps), je me demandais si je n’avais pas raté un truc sur ce coup là…
Et vous, qu’en pensez-vous?
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